Assens C, Gerber F (2023), Le transfert des coûts de transaction vers le client avec la transformation digitale de l’entreprise, Revue Internationale de Management et de Stratégie, publié en ligne https://www.revue-rms.fr/
Avec la digitalisation de l’économie, sous la pression des actionnaires, l’entreprise transfère une partie des coûts de transactions liées à l’incertitude des contrats et à l’asymétrie des informations vers ses clients. Les consommateurs acceptent ainsi de réaliser des tâches pour l’entreprise sans compensation financière : ils investissent dans des outils numériques pour accéder au service dématérialisé sans baisse de prix ; ils consacrent du temps d’attention et augmentent la valeur de marque de l’entreprise sans rémunération pour ce travail ; ils fournissent des données personnelles qui seront utilisées pour accroître le pouvoir de négociation de l’entreprise ; ils patientent dans des files d’attente comme variable d’ajustement des frais logistiques, etc.
Bouchez JP, Assens C (2022). « Au-delà du prisme de l’entreprise « libérée » : le management "concertatif" du groupe Hervé », Question(s) de management, vol. 40, no. 3, 89-105.
Par-delà la profusion des textes consacrés aux entreprises « libérées » éliminant la hiérarchie au travail, nous proposons dans cet article de présenter le groupe Hervé, spécialisé dans l'ingénierie thermique, pratiquant depuis cinq décennies, ce que son dirigeant éponyme qualifie de « démocratie concertative ». L’intérêt de cette investigation repose sur un faisceau d'indices. D’abord, cette firme n’apparaît quasiment pas dans le champ médiatique et académique consacré au courant de la « libération ». La plupart des études consacrées à l’entreprise « libérée », abordent le plus souvent des expérimentations à l’échelle de PME agiles, ou à l'échelle d'un département innovant de grandes entreprises / administrations. Par comparaison, le cas du groupe Hervé est différent car il est beaucoup plus ancien que les exemples traités dans la littérature. La mise en responsabilité des collaborateurs du groupe Hervé, sans directive hiérarchique, date des années 1970. L’étude du groupe Hervé permet ainsi de prendre du recul sur les conséquences politiques, économiques et sociales de l'auto-gestion au sein d'une entreprise familiale en concurrence sur le marché. Par ailleurs, il est intéressant de souligner que l’entreprise est de taille intermédiaire, une ETI avec un effectif de 3000 salariés pour un chiffre d’affaires de 500 millions d’euro, soit une taille – sauf exception – supérieure aux illustrations régulièrement citées en théorie. Dans cette mesure, ce cas d'entreprise est original pour montrer que l'auto-gestion est possible, au delà des modalités d'organisation flexible des TPE et des PME de toute petite taille. Par ailleurs, à partir du moment où il n'y a pas d'actionnariat salarial, ce cas d'entreprise montre qu'il est possible de motiver et de responsabiliser les collaborateurs dans un cadre démocratique par la concertation, sans qu'il doive être nécessairement assimilé aux coopératives, et autres formes mutualistes, pour lesquelles le principe de copropriété prévaut dans la gouvernance. En dépit de l'absence de participation au capital de l'entreprise, les collaborateurs du groupe Hervé jouissent en effet d’une autonomie au travail sans précédent. D'une certaine façon, le groupe Hervé est né « libéré », et , il nous invite à réfléchir sur la capacité de concilier dans l'entreprise performance économique, liberté individuelle et fraternité sociale, avec le recul de 50 ans d'histoire !
https://doi.org/10.3917/qdm.220.0089
Gerber F, Assens C (2022), Protection de l’emploi et procédures de licenciement : une analyse critique du rapport Blanchard Tirole, Revue Internationale des Sciences de l’Organisation, vol 13, n°2, 171-205.
Cet article établit une analyse critique du rapport Blanchard Tirole (2003) consacré aux procédures de licenciement. Ce rapport a le mérite de rompre avec une vision purement politique ou juridique du marché du travail pour introduire la dimension des coûts dans les choix de recrutement ou de licenciement du dirigeant. Néanmoins, ce rapport ne tient pas suffisamment compte des coûts cachés ou différés dans le temps qui dissuadent le dirigeant de recruter ou de licencier. Par exemple, le passif social virtuel constitué au fil du temps par les indemnités de départ est une dette potentielle que supporte l’entreprise. Cette dette potentielle n’est pas prise en compte dans la comptabilité et pourtant elle est devenue déterminante dans la cession d’entreprise et dans la décision de licenciement. L’article introduit ainsi une nouvelle nomenclature des coûts de licenciement pour mieux comprendre les blocages que rencontre le marché du travail français.
https://doi.org/10.3917/riso.013.0171
Said K, Assens C (2022), Offshoring strategies & governance of global value chains, International Journal of Social Science Studies, Vol. 10, No. 2.
This paper aims to analyze the extent to which exercising offshoring options could still continue to be appropriate, given a great deal of renewed talk of economic sovereignty. To answer this question, we first look at the sources of a firm's value creation and the strategic governance of its value chain. Secondly, we examine the key success factors in offshoring strategies and their implications in terms of organization, coordination and control, as well as in terms of how expertise is transferred between partners to cope with an increasingly hostile and uncertain environment.
https://redfame.com/journal/index.php/ijsss/article/view/5498
Assens C, Gerber F (2022), Horizontalité et réseau : un changement de paradigme pour améliorer la Justice, Revue Internationale de Management et de Stratégie, publié en ligne https://www.revue-rms.fr/
Comment améliorer l'encadrement des magistrats pour rendre la Justice plus efficace ? Le parcours de carrière des magistrats n'est pas tributaire d'un schéma hiérarchique classique, car ils sont indépendants dans l’exercice de leurs fonctions. Cette indépendance est compréhensible pour préserver la neutralité du jugement, en évitant des influences professionnelles qui seraient contraires à l'application du droit.
Néanmoins, comme dans tout métier, pour éviter les erreurs d'appréciations et les retards, il peut être utile de confronter les points de vue, de s'entourer de conseils, ou de prendre des décisions éclairés à lumière de l'expérience d'autrui. Dans ces conditions, il peut être bénéfique de travailler en réseau, sur un mode plus collaboratif. D'après cette réflexion, est-il possible de faire évoluer le parcours de carrière des magistrats, en imaginant un dispositif de régulation par les pairs, et en introduisant également le principe d'une évaluation par le justiciable sur la qualité du service rendu, en fonction de critères objectifs ? Je vous invite à découvrir sur ce sujet mon dernier article intitulé "Horizontalité et réseau : un changement de paradigme pour améliorer la Justice". Cet article est co-écrit avec Maître François Gerber, avocat au barreau de Paris et docteur en sciences de gestion. Il est disponible en accès libre par téléchargement sur le site de la Revue de Management & de Stratégie :
Said K, Assens C (2022), Quel avenir pour les stratégies de délocalisation face aux enjeux de souveraineté économique ?, Revue Internationale des Sciences de l’Organisation, n°12, vol 1, 41-64.
Pas de souveraineté nationale sans souveraineté économique ? Quelle est la définition à retenir pour la souveraineté économique : une monnaie internationale et l’extraterritorialité du droit pour les Etats-Unis, une balance commerciale excédentaire en Allemagne, une forte attractivité pour les investisseurs étrangers en France, des fonds souverains issus de la rente du gaz en Russie, la domination par la Chine d'un marché de libre échange en Asie-Pacifique, une place financière de premier plan avec la City en Angleterre ? On pourrait multiplier les exemples, en considérant que chaque pays essaye de se doter dans la mondialisation d’un avantage comparatif, au sens de David Ricardo, par rapport aux autres Etats-nations,. A partir de ce constat, la production et la consommation dans chaque pays dépendent de chaînes logistiques de taille mondiale qui reposent sur une multitude d’intermédiaires disséminés en dehors des frontières de souveraineté nationale.
A la faveur de la crise covid-19 et de la guerre en Ukraine, nous avons pris conscience de la fragilité de ces chaînes logistiques, en cas de rupture d’approvisionnement dans des domaines stratégiques : les médicaments, l’énergie, les semi-conducteurs, l’alimentation, etc. Comment résoudre ce problème, faut-il continuer à délocaliser la production pour faire baisser les prix et préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, ou au contraire faut-il relocaliser les chaînes logistiques pour gagner en souveraineté économique, au risque de faire payer l’addition au consommateur ou aux générations futures ? Dans notre article de recherche, avec Karim Said, nous examinons cette question, en passant en revue les conditions de réussite d'une délocalisation industrielle et les alternatives stratégiques pour gagner en souveraineté économique. Cet article est disponible dans le n°12 de la Revue Internationale des Sciences de l’Organisation (2022/01)
Roy, A. , Perrin, C. and Assens, C. (2022) Management of Conflict in Non-Profit Organization with Shared Governance. Open Journal of Social Sciences, 10, 440-457.
Comment résoudre les conflits sans faire preuve d'autorité ? Dans certaines entreprises à but non lucratif (association, école, ONG, Think Tank...), le pouvoir est partagé de manière horizontale entre les collaborateurs, obligeant à prendre des décisions de façon démocratique, sans recourir à un arbitrage hiérarchique. Dans ces conditions, le conflit devient une figure imposée dans la gouvernance pour contester, négocier, amender les décisions collégiales, par rapport aux enjeux des individus ou des communautés. Le conflit n'est pas négatif lorsqu'il permet d'innover et de retrouver le bien commun au sens d' ElinorOstrom, après une courte période d'instabilité. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de mettre en place des règles collectives favorisant une gestion des conflits par compromis voire intégration. C'est le principal résultat de recherche auquel nous parvenons avec Alexis Roy et Christelle Perrin, dans cet article accessible en libre accès sur le site Open Journal of Social Sciences.
Abstract :
In social and non-profit organisations with partnership governance, conflicts are more numerous and more difficult to mitigate. Ostrom’s organisational principles guarantee the stabilisation of such organisations, but we lack studies about ways to restore their stability after a conflict crisis. Based on Rahim’s works on conflict handling styles’ influence over long-lasting collaborations, we hypothesize a linkage between Ostrom’s organisational principles and effective conflict handling styles. Our article explores this topic from action research based on the comparison of three non-profit organizations: an associative school, a Non-Governmental-Organization, a Think Tank, Each organisation is characterized respectively by three conflict handling styles that can each lead to their collapse. The rules of collegial governance exemplify well, in the three cases studied, as variables that directly affect the modes of conflict resolution of its members. This analysis opens up new avenues of action for conflict management, whereby stabilization is achieved, by changing its collective rules to move towards more collegiality in decision-making.
Open Access :
https://www.scirp.org/journal/paperinformation.aspx?paperid=114908
Assens, C. (2021). History of Social Networks: From the Era of Bartering to the Collaborative Economy. Journal of Applied Business and Economics, 23(5).
Comment effectuer des transactions sans monnaie ? L’échange ou le troc est une pratique ancestrale qui consiste à évaluer la valeur d’un objet par la confiance que l’on accorde au marchand. Dans ce contexte, plus la confiance est forte, plus la valeur d’un produit ou d’un service peut être élevée et plus la vente peut se concrétiser rapidement, en réduisant les risques. Cela ne vous rappelle rien ? Au XXIe siècle, l’économie digitale repose sur la psychologie du troc. Dans les réseaux sociaux, les plateformes collaboratives mettent en relation des milliards d’anonymes, en leur garantissant des transactions sécurisées, par des scores d’évaluations, par des recommandations, par des garanties contractuelles, par une activité de modération, pour sortir de l’anonymat et établir un niveau de confiance acceptable. Ainsi, depuis la nuit des temps, un réseau social est avant tout fondé sur un principe de fraternité librement consentie, à la suite d'expériences « gagnant-gagnant ». La technologie digitale étend à l’échelle mondiale cette fraternité marchande, qui était autrefois limitée aux villes et aux villages en raison des modalités de transport et de communication sur courte distance. Si vous souhaitez aller plus loin sur cette comparaison entre l’économie du troc et l’économie collaborative dans le digital, je vous invite à lire mon article intitulé « History of Social Networks: From the Era of Bartering to the Collaborative Economy » publié dans la revue Journal of Applied Business and Economics, accessible en ligne.
Abstract :
This article aims to provide a historical overview of the notion of a network and its effects in the realm of management. Originally deriving from the technical sphere with graph theory in mathematics, the concept of a network has progressively been extended to the social sphere where its ramifications have been the sharing of social capital. As technology has developed in terms of transportation and communication, social networks have gradually structured the economy more and more by increasing trust and thus reducing the uncertainty involved in trade. Today, these social networks have taken on a new dimension through social media, based in internet platforms that bring together billions of anonymous people in the collaborative economy. Despite all these developments over the centuries, networks still have the same universal function: they are sustainable structures for collaboration with intermediaries that guarantee trust.
Open Access :
https://articlegateway.com/index.php/JABE/article/view/4562
Résumé
Cet article présente une chronologie des travaux historiques dans l’évaluation du coût du travail. Dans ce domaine, le document fondateur date de 1688 et correspond à un règlement d’atelier. Il est l’œuvre d’un entrepreneur anonyme chargé de diriger un chantier de terrassement pour le roi. Cet entrepreneur utilise la main d’œuvre des soldats qu’il rémunère en tenant compte de la pénibilité du travail. Au XVIIe siècle, le marquis de Vauban s’inspirera de ce travail fondateur, pour décomposer les tâches en opération élémentaire afin d’évaluer équitablement le coût, à la fois du côté de l’offre et de la demande de travail. Dans le prolongement historique du travail de Vauban, l’ingénieur Taylor introduira les premiers calculs de productivité au travail, en indexant la rémunération sur des objectifs de résultat découlant des effets d’apprentissage. Ce travail de recherche à caractère historique est très actuel, dans la mesure où les méthodes de calcul de coût sont toujours employées dans les structures hiérarchiques, y compris dans les activités de service et pour l’organisation des tâches intellectuelles.
Mourad Hannachi, M’hand Fares, François Coleno, Christophe Assens
ABSTRACT
This research studied how stakeholders organize themselves in order to collectively manage the presence or absence of genetically modified organisms (GMOs) at the level of agricultural regions. Using case studies, we show that cooperatives have been able to bundle, coordinate, or influence all stakeholders. We show that these new methods of territorial governance require cooperative relations among cooperatives in direct competition with each other on the market, and a type of "collectivism" on a larger scale. The scale is no longer that of mutualism among farmers but of mutualism among competing cooperatives. This new agricultural collectivism permits cooperatives to reinforce their bargaining power and act as a nexus of relationships between the dif- ferent stakeholders in the supply chain. This competing cooperatives’ unions enabled a multistakeholders’ dialogues and a self-organizations of the agricultural production areas.
Abstract
Cooperative competition – coopetition – is a phenomenon whose influence extends to the sphere of territorial public management. Based on an initial questionnaire conducted among 252 territorial authority managers, an exploratory case study on inter-municipal cooperation in France’s Rhône-Alpes region, and an in-depth follow-up survey among 10 leaders, we analyse why and how cooperation between territorial authorities is advisable, despite the potential political rivalry between local elected representatives and the specific challenges of each territory, provided that they respect the principles of equity in governance and avoid conflicts of interest when managing their teams.
Points for practitioners
Our research shows the benefits of cooperation between competing territorial authorities, provided that they respect the principles of equitable management. This implies the need to distribute power equally among partners of all sizes, to take decisions collectively by a majority, or even unanimously when it comes to a change of governance, and not to infringe on the prerogatives of each partner, unless added value can be gained from pooling the efforts of territorial authorities.
Quel rôle joue le continent africain dans la mondialisation ? En effet, au XXIe siècle, l’Afrique est l’un des continents les plus peuplé et l’un des plus richement doté en ressources naturelles. Dans le même temps, la majeure partie de la population n’accède pas aux bienfaits du libre échange mondial et subit au contraire les effets néfastes du réchauffement climatique, provoquant des situations de famine, de guerre civile et de crise migratoire. Pour sortir de cette ornière, les aides au développement économique ont montré leurs limites. Dans cet article, nous prônons une stratégie de réseau pour la renaissance de l’Afrique dans la mondialisation : à l’échelle des Etats pour atteindre une taille critique avec le reste du monde, à l’échelle des territoires pour développer des écosystèmes innovants, à l’échelle des diasporas pour bénéficier de la solidarité spontannée dans les communautés.
What role does the African continent play in globalization ? Indeed, in the twenty-first century, Africa is one of the most populous continents and one of the most richly endowed in natural resources. At the same time, the majority of the population does not benefit from the benefits of free trade worldwide and instead suffers the adverse effects of global warming, causing famine, civil war and migratory crisis. To get out of this rut, economic development aids have shown their limits. In this article, we advocate a network strategy for the revival of Africa in globalization : at the state level to reach a critical mass with the rest of the world, at the territorial scale to develop innovative ecosystems, at the level of the diasporas to benefit from the natural solidarity in the communities.
Le contexte socio-culturel africain est tellement particulier en raison de l’économie informelle et du rôle des communautés, qu’il nécessite de bâtir de nouvelles théories, qui ne figurent pas aujourd’hui dans le modèle du « mittelstand » allemand, dans le colbertisme français et l’administration par les règles, dans le patriotisme économique asiatique, dans la décision par consensus au nord de l’Europe, dans le capitalisme familial des pays latins, dans le leadership à l’américaine, etc. Pour atteindre cet objectif, la revue RISO encourage des approches de recherche qui combinent différents niveaux d’analyses (macro, méso et micro) en prenant en considération la psychologie des acteurs, la sociologie des groupes, la politique des décideurs, les leviers économiques de croissance, l’histoire des organisations. Les articles sur les réseaux figurant dans ce numéro thématique illustrent cette quête de mieux comprendre les terrains africains, en combinant de multiples niveaux d’analyse, dans la collaboration public-privé, dans la construction d’écosystème avec de multiples parties prenantes, dans le développement d’avantages concurrentiels entre partenaires et concurrents.
The socio-cultural context in Africa is so particular because of the informal economy and the role of communities, that it requires the building of new theories, which do not appear today in the German “mittelstand” model, in the French colbertism and rule-based administration, in Asian economic patriotism, in consensus-based decision in northern Europe, in family capitalism in Latin countries, in American-style leadership, and so on. To achieve this objective, the journal RISO encourages research approaches that combine different levels of analysis (macro, meso and micro) taking into account the psychology of the actors, the sociology of the groups, the policy of the decision makers, the economic levers of growth, the history of organizations. The network articles in this issue illustrate this quest to better understand African terrain, combining multiple levels of analysis, in public-private collaboration, in multi-stakeholder ecosystem building, development of competitive advantages between partners and competitors.
Cet article vise à dresser un panorama historique de la notion de réseau et de ses retombées en management. Issu de la sphère technique à partir de la théorie des graphes en mathématiques, le concept de réseau s’étend progres- sivement à la sphère sociale où les ramifications prennent forme dans le partage du capital social. Au gré des évolu- tions technologiques en matière de transport et de com- munication, le réseau social structure progressivement l’économie en réduisant l’incertitude des échanges par la confiance. Aujourd’hui, le réseau social prend une nouvelle dimension, comme un média social, à partir des plate- formes sur Internet qui fédèrent des milliards d’anonymes dans l’économie collaborative. En dépit de toutes ces évo- lutions au cours des siècles, le réseau conserve toujours la même fonction universelle : une structure de collaboration durable avec des intermédiaires gardiens de la confiance
Assens C (2018), Le management en réseau au secours de l’hôpital, Techniques Hospitalières, n°771, juillet-août, 41-50.
Assens C, Nobili A, Rougier L (2018), Le management stratégique d’un écosystème : le cas de la Confiserie du tech, Revue de Management et de Stratégie, publié en ligne https://www.revue-rms.fr/
Résumé
Le dirigeant d’une PME est souvent confronté à l’incertitude de l’environnement pour effectuer ses choix stratégiques. Pour réduire cette incertitude, le dirigeant de la PME doit être en mesure d’influencer et de développer l’écosystème d’affaires qui le relie à ses parties prenantes. Dans cet article, nous proposons une méthode de pilotage d’un écosystème qui consiste dans un premier temps à cartographier les parties prenantes qui gravitent dans plusieurs cercles concentriques autour de la PME. Dans un second temps, il s’agit d’élaborer un plan d’action pour consolider la relation de confiance avec les parties prenantes les plus influentes. Pour illustrer cette méthode de pilotage d’un écosystème, nous fondons un diagnostic sur un audit stratégique effectué auprès de la Confiserie du tech : PME familiale à fort ancrage territorial, spécialisée dans l’agro-alimentaire. A partir de ce diagnostic, nous mettons en évidence la nécessité pour la PME - Confiserie du Tech - de développer les liens de confiance avec les parties prenantes formant l’écosystème touristique à l’échelle régionale. Cette étude de cas illustre une méthode de pilotage d’un écosystème d’affaires, pour permettre à une PME d’augmenter son pouvoir d’influence dans l’environnement.
Auteurs
Assens Christophe, Coleno François
Date de parution : Été 2017
Volume 21 - Numéro 4 - Pages 136-145
L’agriculture durable. Comment réconcilier le public et le privé pour la gestion d’un bien commun.
RÉSUMÉ: Face au réchauffement climatique, à l’augmentation de la population mondiale et aux demandes sociétales il est nécessaire de repenser la diffusion des innovations agricoles en impliquant tout les maillons de la chaîne de valeur agro-alimentaire et en leur fournissant un bénéfice équitable. Dans cet article nous présentons la gestion collective d’une filière du fait d’une gestion en bien commun d’une innovation variétale (la pomme Ariane®). Cette modalité de gestion est permise par un partenariat public-privé original entre un institut de recherche public (l’INRA) et les acteurs de la chaîne de valeur.
Mots-Clés : bien commun, agriculture durable, réseau public-privé, innovation, pomme.
Sustainable Agriculture. How to Conciliate Public and Private for a Common Good Management.
ABSTRACT: In front of global warming of world demography increase, and of social demand it is important to redesign agricultural innovation process involving the stakeholders on the food-processing value chain providing them a fair profit. In this article we analyze the collective management of an agricultural supply chain allowed by the management of an cultivar innovation (the Ariane® apple) as a common good. Such a management is due to an original public private partnership between a public research institute (INRA) and the member of the value chain.
Keywords: common good, sustainable agriculture, public-private network, innovation, apple.
Agricultura sostenible. Como conciliar público y privado para la gestión de un bien común
RESUMEN: Ante el calentamiento global el aumento de la demografía mundial y de la demanda social, es importante rediseñar el proceso de innovación agrícola involucrando a las partes interesadas en la cadena de valor del procesamiento de alimentos, proporcionándoles un beneficio justo. En este artículo analizamos la gestión colectiva de una cadena de suministro agrícola permitida por la gestión de una innovación de cultivar (la manzana Ariane®) como bien común. Esta gestión se debe a una original asociación público-privada entre un instituto público de investigación (INRA) y el miembro de la cadena de valor.
Palabras clave: bien común, agricultura sostenible, red pública y privada, innovación, manzana
Authors :
Assens Christophe, Bartoli Annie, Hermel Philippe
ABSTRACT
“Coopetition” is a phenomenon, generally studied in market economy (Nalebuff & Brandenburger, 1996), which establishes the necessity to unify opposing forces to confront a common threat or to gain a collective competitive advantage. Thus “coopetition” is derived from strategy of a network where it is neither about attaining a critical size nor of competing to eliminate its adversaries. It is, rather, a question of collaboration with the competition to protect the common good from destructive channels of activity, whether from a profession or from a technology. This article presents the concept of “coopetition” in the sphere of public territorial management as inspired by the theoretical works by Bengtsson and Kock (1999; 2000). The research question is to understand what extent collaboration in competition is a generalized practice, not only in the sphere of market economy, but equally in the management of local government. Relying on the study of an exploratory case devoted to the cooperation of 169 communes in the Rhone Alps, completed by an investigative team of nearly 250 territorial directors, the main results of the research are the following ones: within the limits of the field of investigation, the observations of public management regarding “coopetition” processes validate the current theory of private management. More precisely, “coopetition” among local authorities proves advantageous for protecting the common good, the well-being, of a territory, by zeroing in on initially non-compatible objectives among the territorial strata. The conditions for such outcomes rely on equality of principals in governance and avoidance of conflicts of interest in management teams.
How to cite this article :
Assens C, Bartoli A, Hermel P (2017), What conditions for an appropriate public Coopetition ? The case of French Local Government, China-USA Business Review, Vol. 16, n°. 5, 201-209. DOI: https://doi.org/10.17265/1537-1514/2017.05.001
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