introduction à la macro économie

sommaire

PREMIERE PARTIE : LA COMPTABILITE NATIONALE..................................

INTRODUCTION A LA COMPTABILITE NATIONALE................................

DEFINITION ET OBJECTIFS ...................................................................

PRINCIPES COMPTABLES ET LIMITES................................................

L'APPROCHE PAR LES PRODUITS : L’EQUILIBRE EMPLOIS/RESSOURCES 

LES AGGREGATS DES PRODUITS ET DES UNITES DE PRODUCTIONS  

EQUILIBRE EMPLOI / RESSOURCE ......................................................

VALEUR AJOUTEE ET PRODUCTION INTERIEURE BRUTE ( PIB ) ........................................................................................................................

L'APPROCHE PAR LES PRODUITS : le Tableau des Entrées et Sorties.........

LE TABLEAU DES ENTREES SORTIES................................................

PRODUCTION EFFECTIVE / PRODUCTION DISTRIBUEE..............

L'APPROCHE PAR LES REVENUS : SECTEURS INSTITUTIONNELS ET CONVENTIONS COMPTABLES....................................................................

LES SECTEURS INSTITUTIONNELS ...................................................

LES OPERATIONS DE REPARTITION ET LES OPERATIONS

FINANCIERES ..............................................................................................

L'APPROCHE P AR LES REVENUS : LES COMPTES PERUC ....................

SEQUENCE DES COMPTES DES SI.....................................................

COMPTES PERUC DES MENAGES - RA TIOS ....................................

COMPTES PERUC DES APU (administrations publiques) .....................

L'APPROCHE PAR LES REVENUS : les comptes du TEE Tableau Economique d'Ensemble).........................................................................................................

DEFINITION.............................................................................................

LA LECTURE DU TEE.............................................................................

L'APPROCHE PAR LES STOCKS : LES COMPTES DE PATRIMOINE..... DEFINITION.............................................................................................

V ALEUR, VOLUMES, INDICES .............................................................

DEUXIEME PARTIE : EVOLUTION DE L’ECONOMIE..................................

LES "TRENTE GLORIEUSES" : 1945-1972...................................................

L'HERITAGE DE LA GRANDE CRISE ENTRE LES DEUX GUERRES ........................................................................................................................

L'APRES SECONDE GUERRE MONDIALE : SUCCES ET LIMITES

DU KEYNESIANNISME..............................................................................

LES ANNEES : 1973-1979................................................................................

LA CRISE DES ANNEES 70....................................................................

LES LIMITES DE L'ETAT PROVIDENCE..............................................

LA MONTEE DU LIBERALISME AVEC LE PLAN BARRE................

LE DEUXIEME CHOC PETROLIER 1979-1980 ....................................

LA PERIODE : 1979-1983.................................................................................

LA POLITIQUE DE RELANCE DE LA GAUCHE EN FRANCE ..............

LE "REAGANISME TRIOMPHANT" ( 1980-1985 ) ..............................

LE TOURNANT FRANCAIS DE 1983....................................................

1983-1997 : L'ALIGNEMENT SUR LES POLITIQUES LIBERALES ..........

LES RESULTATS DE LA POLITIQUE LIBERALE ET DE LA CONSTRUCTION EUROPENNE EN FRANCE.........................................

LES LIMITES DE LA POLITIQUE D'INSPIRATION LIBERALE........

LA MONDIALISATION...................................................................................

 

LA MONDIALISATION DES MARCHES..............................................

LA MONDIALISATION DES ENTREPRISES.......................................

LA MONDIALISATION DES ETATS.....................................................

TROISIEME PARTIE : MONNAIE ET CIRCUIT DE FINANCEMENT ...........

LA MONNAIE..................................................................................................

DEFINITION ET CONCEPT....................................................................

LES FORMES DE LA MONNAIE...............................................................

LA MASSE MONETAIRE ET SA MESURE...........................................

CREATION ET DESTRUCTION DE MONNAIE...........................................

AGENTS FINANCIERS, AGENTS NON FINANCIERS .......................

LE CREDIT INTERNE..............................................................................

FINANCEMENT DE L'ECONOMIE................................................................

DEFINITION DU FINANCEMENT ........................................................

LES CIRCUITS DE FINANCEMENT .....................................................

LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE..........................................................

ECONOMIE DE FINANCEMENT INTERMEDIE OU ECONOMIE D'ENDETTEMENT .......................................................................................

ECONOMIE DE FINANCEMENT PAR LES MARCHES DE CAPITAUX ....................................................................................................

MONNAIE ET RELATIONS INTERNATIONALES.......................................

OPERATIONS AVEC L'EXTERIEUR ET FINANCEMENT
INTERNA TIONAL ........................................................................................

SYSTEME DE CHANGE ET LIQUIDITES INTERNA TIONALES .......

LES INTERDEPENDANCES MARCHE DE CHANGE, MARCHE DE CAPITAUX ....................................................................................................

LA POLITIQUE MONETAIRE........................................................................

POLITIQUE MONET AIRE ET POLITIQUE ECONOMIQUE ..............

LES THEORIES ECONOMIQUES..........................................................

LE DISPOSITIF DE LA POLITIQUE MONETAIRE............................

LES INSTRUMENTS MONETAIRES.............................................................

LES INSTRUMENTS DE CONTROLE DIRECT : LA VOIE REGLEMENTAIRE .......................................................................................

LES INSTRUMENTS DE CONTROLE INDIRECT : L'ACTION PAR LE MARCHE .......................................................................................................


INTRODUCTION

LA MACRO ECONOMIE

Manuel de macro économie - © Christophe Assens

PREMIERE PARTIE : LA COMPTABILITE NATIONALE

INTRODUCTION A LA COMPTABILITE NATIONALE 1) DEFINITION ET OBJECTIFS

A l'origine, la comptabilité nationale est apparue après la seconde guerre mondiale pour guider l'intervention des états dans le cadre des politiques keynésiennes à l'ouest ou planificatrices à l'est, dans le but de contrôler la production et la répartition des richesses.

En 1976, la comptabilité nationale s'harmonise entre les pays européens pour permettre des comparaisons internationales de croissance industrielle ( PIB ou PNB ) sur des bases identiques avec les pays de l'ONU : SECN ( système élargi de comptabilité nationale )

Cette évolution modifie l'assiette de la production primaire ( sources des revenus, sources des richesses entrant dans la définition du PIB et du PNB ) : production marchande + production non marchande des administrations ( santé, éducation ) et des institutions financières ( intermédiation financière )

DEFINITION : LA COMPTABILITE NATIONALE EST UNE REPRESENT A TION GLOBALE, DET AILLEE ET CHIFFREE DE L'ECONOMIE NATIONALE DANS UN CADRE COMPTABLE.

OBJECTIFS :

A) Collecte d'informations statistiques pour mesurer l'état des flux de production et de revenu dans les circuit économiques entre les différents agents ( ménages, entreprises, institutions financières, administrations etc ) et entre les branches d'activités ( agriculture, industrie, batiment, commerce, etc ).

B) Traitement et analyse des informations statistiques : évaluer des agrégats nationaux, c'est-à-dire des grandeurs caractéristiques de l'conomie nationale : production nationale, revenu national, masse monétaire etc..

2) PRINCIPES COMPTABLES ET LIMITES

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2.1 LES FRONTIERES DE L'ECONOMIE NATIONALE

Qu'est ce que l'économie nationale par rapport à l'économie mondiale ? Quels échanges doivent être évalués ? Quels agents font partie de la nation ?

HYP : deux critères de prise en compte le critère juridique ( la nationalité des unités ), le critère géographique ( l'emplacement des unités sur le territoire ). La compatbilité nationale adopte une notion intermédiaire fondée sur la résidence :

L'ECONOMIE NATIONALE EST CARACTERISEE PAR L'ENSEMBLE DES

UNITES RESIDENTES, C'EST-A-DIRE DE S AGENTS ( MENAGES, SOCIETES, ADMINISTRATIONS.. ) QUI ONT UNE ACTIVITE ECONOMIQUE ( PRODUIRE, CONSOMMER ... ) PENDANT PLUS D'UN AN SUR LE TERRITOIRE ECONOMIQUE FRANCAIS.

LE PRODUIT INTERIEUR BRUT EST UNE PRODUCTION REALISEE SUR LE TERRITOIRE FRANCAIS PAR DES AGENTS FRANCAIS OU NON, RESIDANTS EN FRANCE, C'EST-A-DIRE AYANT UN CENTRE D'INTERET EN FRANCE.

LE TERRITOIRE ECONOMIQUE FRANCAIS :

- le territoire géographique à l'exclusion des enclaves extra-territoriales ( ambassades ) et à l'exclusion des DOM-TOM ( PIB< 1% du PIB français )
- l'espace aérien national, les eaux territoriales nationales
-les enclaves territoriales françaises à l'étranger ( ambassades, base militaire )

-les zones franches sous contrôle dounaier français

LIMITES DU CRITERE DE TERRITORIALITE :

La territorialité entretient le mythe de l'économie nationale ( auto-développement d'après guerre ) dans un contexte d'économie mondiale ( développement économique à l'extérieur des frontières )

LA MONDIALISATION

- les échanges économiques dépassent les frontières d'un pays. En France, les grandes entreprises réalisent 40 à 50% de leur chiffre d'affaires à l'étranger sur les marchés porteurs ( asie, europe de l'est ). 20 à 30% des emplois sont conditionnés par ces marchés. Cet aspect important de la création de richesse n'est pas pris en compte.

LA DELOCALISATION

- des firmes étrangères s'implantent sur le territoire français pour contourner les barrières dounaières ou les quotas d'importations dans certains secteurs ( ex : l'automobile ). Ces unités d'assemblage ou de distributions ne sont pas représentatives de la valeur ajoutée produite dans tel ou tel secteur d'activité ( la valeur ajoutée reste produite à l'extérieur des frontières ). A l'inverse les firmes françaises délocalisés à l'étranger n'apparaissent pas dans les comptes de la nation alors que cela représente une part importante du développement de certains secteurs ( ex textile )

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LA MULTINATIONALITE

-Les grands groupes internationaux ( IBM, ABB, Rhone Poulenc ) ont des ramifications dans plusieurs pays à la fois. Le critère de nationalité s'efface derrière la logique de marché. En comptabilisant uniquement les flux internes on oublie de tenir compte de cet aspect important de l'économie.

2.2 L'EVALUATION DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE

On parle de système économique dans le sens où il existe une forte interdépendance entre les agents. Si l'un des paramètres change ( revenu, consommation, financement, production, investissement, redistribution ( impôt, cotisations et prestations sociales) ), les autres paramètres sont affectés.

LA COMPTABILITE EN ECONOMIE OUVERTE / FERMEE

On peut comptabiliser les échanges entre les agents résidants sans tenir compte des importations et des exportations ( économie fermée ) en tenant compte des échanges avec le reste du monde, importations et exportations ( économie ouverte )

LA COMPTABILITE EN MONNAIE

L'enregistrement comptable des échanges s'effectue en monnaie ( élément de référence pour agréger les comptes ou pour comparer les comptes ).

LA MONNAIE A TROIS FONCTIONS : ETALON DE VALEUR (UNITE DE

COMPTE) DANS LEQUEL S'EXPRIME LA VALEUR DES BIENS ; INSTRUMENT DE PAIEMENT, INTERMEDIAIRE DES ECHANGES ( LES PRODUITS S'ECHANGENT CONTRE DE LA MONNAIE ), RESERVE DE VALEUR ( RESERVE DE POUVOIR D'ACHAT )

Conventions :
La production de biens et services est évaluée en référence au prix du marché. La production du commerce est évaluée au montant des marges commerciales. La production des services non marchands des administrations est évaluée à leur coût. La production des services non marchand des institutions financières est évaluée par la différence des intérêts reçus moins les intérêts versés.

Limites :
Il est difficile d'interpréter des données évalués en valeur par rapport à un prix. On ne sait pas si l'évolution d'une grandeur est alors attribuée à un effet volume ( changement des quatntités ) ou à un effet prix ( changement du prix à cause de l'inflation ou du prix de marché ).

qn x pn = Mesure d'une grandeur

On introduira la notion d'indices pour supprimer l'effet prix en travaillant à prix constant afin de mesurer l'évolution des échanges en volume.

LA COMPTABILITE DES STOCKS état de A à l'instant t

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état de A à l'instant t+1
état de A à l'instant (t+1) - état de A à l'instant t = évaluation des stocks Comptabilité patrimoniale

Le concept de patrimoine repose sur la notion de propriété. C'est l'état des avoirs et des dettes à un moment donné. Au 31 décembre, on fait le bilan pour chaque secteur institutionnel ( ménages, sociétés ). A l'actif on mentionne les avoirs corporels ou incorporels et les actifs financiers ( créances ). Au passif on précise les passifs financiers. La différence entre l'actif et le passif est la valeur nette globale du patrimoine du SI. Comptes de patrimoine= comptes de stock

LA COMPTABILITE DES FLUX : DEUX MODES D'ENREGISTREMENT

A———————>B ( B achète un bien à A, transfert de bien )

A<——————— B ( B achète comptant, transfert de revenu ) A<——————— B ( B achète à crédit, opération financière )

Flux de biens et services

Les opérations sur biens et services décrivent l'origine des biens et services ( la ressource : production, importation ) et leurs différentes utilisations ( l'emploi : consommation finale, intermédiaire, investissement, exportation ). Leur prise en compte permet une approche de l'économie nationale par les produits dont la synthèse est le Tableau des Entrées et Sorties ( TES ), le TES représente le système productif comme un ensemble de branches ( une branche est l'ensemble des unités qui produisent le même produit ).

Flux de revenus

La deuxième approche consiste à enregistrer les flux de revenus entre les SI ( secteurs institutionnels : ménages, sociétés ) provenant des opérations sur biens et services ( production des revenus ), des opérations de répartition ( distribution et affectation des revenus : impôt, épargne ), des opérations financières ( créances et dettes : nature des revenus ). Pour chaque SI on a une représentation de la séquence des comptes PERUC :

Production, Exploitation,Revenu, Utilisation du revenu et Compte de capital.
La représentation synthtique des comptes PERUC est le tableau TEE : tableau économique d'ensemble.

LIMITES DE LA COMPTABILITE NATIONALE DANS LES COMPARAISONS INTERNATIONALES :

- le PIB ne permet pas d'apprécier le niveau de vie dans un pays. ce n'est pas un indicateur de bien être dans la mesure où des moyennes par nombre d'habitant ne donnent aucunes indications sur les inégalités dans la répartition des richesses et des revenus.

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-Les PIB ne donnent pas d'indications sur l'emploi car chaque pays a sa propre définition du chômage.
- les comparaisons se heurtent à des différences de taux de change et de niveau des prix qui ne reflètent pas la performance de l'appareil productif mais uniquement les mouvements spéculatifs.

-dans les richesses disponibles (PIB) on ne tient pas compte des dégats écologiques qui sur le long terme appauvrissent les ressources d'un pays.

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L'APPROCHE PAR LES PRODUITS : L’EQUILIBRE EMPLOIS/RESSOURCES

1) LES AGGREGATS DES PRODUITS ET DES UNITES DE PRODUCTIONS

A------------>B ( flux de produit de l'agent A vers l'agent B )

L'OBJECTIF EST DE MESURER DURANT LA PERIODE LES QUANTITES DE PRODUITS ET LEURS AFFECT A TIONS ( LES RESSOURCES ET LES EMPLOIS ) SUR TOUT LE TERRITOIRE FRANCAIS.

LES PRODUITS SONT REGROUPES DANS DES CATEGORIES HOMOGENES.

LES UNITES DE PRODUCTION SONT REGROUPEES DANS DES CATEGORIES HOMOGENES QUI CORRESPONDENT A DES BRANCHES. CHAQUE BRANCHE REPRESENTE L'ENSEMBLE DES UNITES ELEMENTAIRES DE PRODUCTION RESIDENTES QUI PRODUISENT LE MEME TYPE DE PRODUIT ( EX : la branche agriculture regroupe toutes les sociétés dont les produits ou services proviennent de l'agriculture, la pêche ou la sylviculture )

DANS LA NOMENCLATURE SIMPLIFIEE, IL Y A 9 BRANCHES : agriculture, industrie, batiment, commerce, transports et télécommunications, services marchands, locations immobilières, services des organismes financiers, services non marchands.

LA NOMENCLATURE DES PRODUITS CORRESPOND A LA NOMENCLATURE DES BRANCHES A L'EXCEPTION DU COMMERCE QUI EST UNE BRANCHE MAIS PAS UN PRODUIT.

2) EQUILIBRE EMPLOI / RESSOURCE

A) Ressources d'un produit

Les quantités disponibles d'un produit ne peuvent provenir que de la production (P) et des importations (IM). P et IM constituent les ressources.

La production marchande (P) est évalué au prix départ usine. Les importations sont évalués au prix départ douane.

La production des services non marchands ( nottament des APU administrations publiques ) ne peut être vendu sur un marché ( défense, police ) ou ne l'est pas ( éducation ). Elle est donc évalué à son coût ( rémunérations, impôts, consommation de matières premières, usure des batiments et du matériel )

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La production des services commerciaux est évalué au montant de la marge : la production de la branche commerce est égale au total des marges commerciales.

La production des organismes financiers en tant qu'intermédiaires financiers est évalué par la différence entre les intérêts reçus moins les intérêts versés.

B) Emploi d'un produit : les utilisations du produit sont regroupés en fonction de sa destination économique

La consommation intermédiaire (CI) : c'est la valeur des biens ou services totalement incorporés ou consommés dans le processus de production d'un autre bien ou service. Les batiments et les biens d'équipements ne peuvent être considérés comme CI car une partie seulement est consommée au cours de l'année. Les matières premières ou les services marchands consommés au cours de la période ( informatique, conseil ) sont considérés comme des CI.

La consommation finale (CF) : c'est la valeur du produit utilisé pour satisfaire des besoins humains individuels ( consommation finale des ménages ) ou collectifs ( consommation finale des administrations ). Les ménages ne stockent pas les biens de consommations même s'ils sont durables comme l'automobile.

La formation brute de capital fixe (FBCF) : représente la valeur des biens d'équipement ou durable acquis pour être utilisés dans le processus de production pendant au moins un an. ( investissement )

Les exportations ( EX ) : la valeur des biens et services fournis par des unités résidentes à des unités non résidentes.

La variation des stocks ( VS ) : c'est la dernière utilisation possible d'un produit. Si les stocks augmentent ( VS positive = stockage ), c'est parce qu'une partie des ressources n'a été affecté ni à la CI, ni à la CF, ni à la FBCF, ni aux EX. Cette augmentation des stocks est donc un emploi ( une utilisation possible du produit ). Si les stocks diminuent ( VS négative ), la somme des CI,CF,FBCF et EX pourra être supérieure à la P et aux IM. Dans ce cas, une VS négative ( déstockage ) apporte à l'économie une ressource supplémentaire en produit.

RESUME : POUR UN PRODUIT, SOIT ON LE CONSOMME DE MANIERE INTERMEDIAIRE, SOIT ON LE CONSOMME DE MANIERE FINALE, SOIT ON L'ACQUIERE POUR INVESTISSEMENT MATERIEL, SOIT ON L'EXPORTE, SOIT ON LE STOCKE.

2.1 PRINCIPE COMPTABLE : EQUILIBRE SIMPLIFIE EMPLOI / RESSOURCE EN ECONOMIE FERMEE ET SANS TVA

P+IM = CI+CF+FBCF+VS+EX

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Les ressources ne tiennent pas compte des marges commerciales (MC) car la P est évalué au prix départ usine ; elles ne tiennent pas compte des droits de douane (DD) car IM est évalué au prix départ douane ; les IM et P ne tiennent pas compte de la TVA ( taxe sur la valeur ajoutée ) perçue par l'état qui augmentent également le prix. Par contre les taxes et marges commerciales figurent dans les emplois. Pour retrouver un équilibre comptable en valeur il faut donc corriger l'équation précédente.

2.2 PRINCIPE COMPTABLE : EQUILIBRE REEL EMPLOI / RESSOURCE EN ECONOMIE OUVERTE

P+IM+DD+MC+TVA = CI+CF+FBCF+VS+EX

Remarque : l'équilibre "emploi / ressource" ne reflète pas nécessairement un équilibre économique entre l'offre et la demande par exemple. En comptabilisant les variations de stocks on ne fait pas la distinction entre les variations dues à une demande du produit ( stocks non désirés ) ou dues à une stratégie d'offre ( stocks désirés ).

Remarque : Toute ressource est employée ( principe d'équilibre comptable ). Dans le cas de la production non marchande des APU, on ne sait pas comment se distribue cette production entre consommation intermédiaire et consommation finale, entre les sociétés et les ménages. Par convention, la production des APU ( ressource ) est affectée en consommation finale des APU ( emploi ).

Remarque : on ne sait pas ventiler entre différents utilisateurs ( ménages, sociétés, APU ) la production non marchande des organismes financiers ( PISB production imputée de services bancaires ). Par convention, cette production est affectée dans un emploi unique spécifique : CINV consomation intermédiaire non ventilée dans une branche fictive ( BUF branche Unité Fictive ) ajoutée aux autres branches.

3) VALEUR AJOUTEE ET PRODUCTION INTERIEURE BRUTE ( PIB )

DEFINITION : LA VALEUR AJOUTEE REPRESENTE L'EXECEDENT DE LA VALEUR DES BIENS ET SERVICES PRODUITS SUR LA VALEUR DES BIENS ET SERVICES CONSOMMES POUR PRODUIRE ( CI ).

Ex : un boulanger produit 1000 francs de pain mais il a utilisé 50 francs de farine et 100 francs de produits divers ( électricité, loyer ). A 150 francs de valeur intermédiaire il a ajouté 859 francs de valeur par son travail et par l'utilisation des machines.

VA Brute = P - CI

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Remarque : la valeur ajoutée est brute parce qu'on la calucule sans retirer la valeur du capital fixe usé à l'occasion de cette production.

Remarque : la valeur ajoutée est toujours celle d'une unité de production ( société, branche, pays ) et jamais celle d'un produit ou d'un service.

Remarque : la valeur ajoutée est une grandeur utilisée dans le calcul de la PIB ( Production Interieure Brute )

LE PIB REPRESENTE LA VALEUR DES BIENS ET SERVICES ISSUS DE LA PRODUCTION D'UNITES RESIDENTES ET QUI SONT DISPONIBLES POUR DES EMPLOIS FINALS ( CF, FBCF.. )

Autrement-dit le PIB peut être calculé de deux manières différentes, sous l'angle de la production ou sous l'angle des emplois finals.

Sous l'angle de la production, le PIB représente la part de production consacrée aux emplois finals, donc la part de production restante en dehors de la consommation intermédiaire, donc la valeur ajoutée plus les droits de douane et la TVA, car la valeur ajoutée brute est mesurée hors taxe alors qu'on veut un agrégat PIB au prix du marché.

PIB= (P-CI)+TVA+DD

PIB = SOMME DES VAB ( branches ) + TVA + DD

Sous l'angle des emplois finals, le PIB représente la part de la consommation consacrée à la consommation finale, donc la consommation finale intérieure plus la consommation finale extérieure ( exportation-importation ).

PIB = CF + FBCF + VS + Exp - Imp

En économie fermée et sans TVA, on calcule le PIB se déduit de l'équilibre emplois / ressources :

P= CI+CF+FBCF+VS P-CI = CF+FBCF+VS

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PIB = somme des VAB ( branches )

Remarque : Le PIB français de 1997 devrait dépasser 8000 milliards de francs. Le PIB mondial en 1995 est de 30 000 milliards de dollars pour 5,7 milliards d'habitants.

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L'APPROCHE PAR LES PRODUITS : le Tableau des Entrées et Sorties

1) LE TABLEAU DES ENTREES SORTIES

Le tableau des entrées-sorties est une représentation schématique du système de production. On retrouve l'équilibre emplois et ressources produit par produit, et les échanges entre les branches industrielles ( consommations intermédiaires ).

TABLEAU DES RESSOURCE
EN PRODUIT
( ressources ) =

P IM TVA DD

TABLEAU DES CONSO INTERMEDIAIRES
( emplois intermédiaires ) +

BRANCHES EN COLONNES PRODUITS EN LIGNES

CI ( par produit )

TABLEAU DES CONSO FINALES

( emplois finals ) CF FBCF EX VS

TABLEAU DES COMPTES DE PRODUCTION ET D'EXPLOIT A TION
DES BRANCHES

CI (somme colonne ) P
VAB = P - CI

LE COEUR DU T.E.S EST LE TABLEAU DES CONSOMMATIONS INTERMEDIAIRES OU TABLEAU DES ENTREES INTERMEDIAIRES OU ENCORE TABLEAU DES ECHANGES INTERINDUSTRIELS.

LE TEI MET EN EVIDENCE LES INTERDEPENDANCES ENTRE LES UNITES DU SYSTEME PRODUCTIF, ENTRE LES BRANCHES. ON Y LIT

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LES CONSOMMATIONS INTERMEDIAIRES DE PRODUITS (MIS EN LIGNE) PAR LES DIFFERENTES BRANCHES (EN COLONNE)

A PARTIR DU TEI ON EST EN MESURE DE CALCULER DES COEFFICIENTS TECHNIQUES DE PRODUCTIONS POUR EVALUER LA PROPORTION DE PRODUIT DES AUTRES BRANCHES CONSOMMEE PAR UNE BRANCHE POUR REALISER SA PROPRE PRODUCTION.

COEFFICIENT A ij = CI ij / Pj

Le coefficient Aij exprime le rapport entre la quantité de produit i que la branche j utilise en consommation intermédiaire et la production de cette branche j.

Prenons un exemple A 12 = 0,5 = quantité ou valeur du produit 1 que la branche 2 utilise en consommation intermédiaire divisé par la quantité ou la valeur de la

production du produit 2 : P 2

En l'occurence : la branche 2 consomme 1 unité du produit 1 pour réaliser deux unités du produit 2.

R E M A R Q U E : LE COEFFICIENT TECHNIQUE INDIQUE DES RENDEMENTS D'ECHELLE CONSTANTS SI LA CONSOMMATION INTERMEDIAIRE UTILISEE EST STRICTEMENT PROPORTIONNELLE A LA QUANTITE PRODUITE PAR LA BRANCHE UTILISATRICE. DANS CE CAS ON PARLE D'UN EFFET MULTIPLICATEUR OU D'UN EFFET DE LEVIER ENTRE LES PRODUCTIONS DES DIFFERENTES BRANCHES. SI L'UNE AUGMENTE L'AUTRE AUSSI, ET AINSI DE SUITE.

R E M A R Q U E : S'AJOUTENT AUX BRANCHES DE PRODUCTION ( AGRICULTURE, INDUSTRIE ... ) LA BRANCHE UNITE FICTIVE ( BUF ) LIEE A LA PRODUCTION NON MARCHANDE DES ORGANISMES FINANCIERS.

REMARQUE : LE POSTE VARIATIONS DE STOCKS ASSURE L'EQUILIBRE COMPTABLE RESSOURCES-EMPLOIS.
SI DANS UN EXERCICE ON NE PRECISE P AS LA V ALEUR POUR D'EVENTUELS STOCKS DESIRES, C'EST QU'IL N'Y EN A PAS. DES LORS LA VARIATION DE STOCKS CALCULES CORRESPOND A DES STOCKS NON DESIRES :

VS STOCK POSITIVE : STOCKAGE NON DESIRE OFFRE > DEMANDE
VS STOCK NEGATIVE : DESTOCKAGE NON DESIRE OFFRE < DEMANDE

LES STOCKS NON DESIRES TRADUISENT UN DESEQUILIBRE ENTRE

L'OFFRE ET LA DEMANDE DE PRODUIT.

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2) PRODUCTION EFFECTIVE / PRODUCTION DISTRIBUEE

LA PRODUCTION EFFECTIVE , C'EST LA P DE LA BRANCHE X
LA PRODUCTION DISTRIBUEE, C'EST LA VALEUR DES PRODUITS X

EN THEORIE PRODUCTION EFFECTIVE = PRODUCTION DISTRIBUEE

EN PRATIQUE : IL EXISTE DES DIFFERENCES ENTRE LES DEUX PRODUCTIONS :

IL FAUT DEDUIRE DE LA PRODUCTION EFFECTIVE LES TRANSFERTS DE PRODUITS FATALS ( PRODUITS NON X ASSOCIES A LA PRODUCTION DE X ex la laine de mouton est un produit fatal associé à la production de viande. Elle doit être transférée de la branche viande vers la branche textile ). IL FAUT DEDUIRE LES TRANSFERTS DE SERVICES DE RECHERCHE INTEGRES A LA PRODUCTION VERS LA BRANCHE DES SERVICES MARCHANDS AUX ENTREPRISES. IL FAUT DEDUIRE DE LA BRANCHE NON MARCHANDE LES VENTES RESIDUELLES QUI NE CORRESPONDENT PAS AU PRODUIT OU AU SERVICE CONCERNE.

P distribuée du produit X = P
P effective de la branche X = VAB + CI
P effective - Transferts = Production distribuée = P

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L'APPROCHE P AR LES REVENUS : SECTEURS INSTITUTIONNELS ET CONVENTIONS COMPTABLES

1) LES SECTEURS INSTITUTIONNELS

Il ne s'agit plus de donner une image de l'économie comme un système productif dont les sujets sont les branches mais de la représenter sous la forme d'un circuit économique mettant en oeuvre des opérations non financières ( opérations sur biens et services, opérations de répartition ) et des opérations financières entre les différents agents économiques regroupés dans des secteurs institutionnels.

DEFINITION : LES SI SONT DES REGROUPEMENTS D'UNITES INSTITUTIONNELLES DEFINIES COMME CENTRES ELEMENTAIRES DE DECISION ECONOMIQUE QUI JOUISSENT D'UNE AUTONOMIE DE DECISION POUR EXERCER LEURS ACTIVITES, PERCEVOIR DES REVENUS ET EN ISPOSER, ACCUMULER DU CAPITAL, PRETER ET EMPRUNTER.

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SOCIETES ET
QUASI -SOCIETES ( SQS )

quasi sociétés publiques personnalité juridique de l'état ex : PTT, EDF

quasi sociétés privés succurçales françaises de société
étrangères

Fonction :

produire des biens et services marchands non financiers

Ressource principale : montant de la vente

INSTITUTIONS FINANCIERES ( IF )

Fonction :

intermédiation entre les SI à capacité financière
et les SI à besoin de financement

Ressource :
intérêts ou dividendes reçus

ADMINISTRA TIONS PUBLIQUES ( APU )

Fonction :

produire des services non marchands et assurer des opérations de redistribution du revenu et de la richesse

Ressource :

versements obligatoires ( impots cotisations ) effectués par les autres secteurs

MENAGES
entreprises individuelles (EI)

Fonction principale :

consommation finale
et production pour les EI

Ressource principale :

rémunération des facteurs de la production ( travail, capital, terre...)
prestations sociales ( transfert de

revenu )
pour les EI : produits de la vente

LES ENTREPRISES D'ASSURANCES

bientôt regroupés avec les IF

LES ADMINISTRATIONS PRIVEES
( église, partis politiques, syndicat, comités d'entreprises )

reçoivent des contributions volontaires et fournissent des services non rétribués

SI DONT LES COMPTES NE SERONT PAS
DET AILLES

LE RESTE DU MONDE

Ce n'est pas un SI car on ne peut y distinguer ni des fonction principales ni des ressources principales.

Sous cette appellation, on regroupe dans un même compte toutes les opérations entre unités résidentes et unités non résidentes.

2) LES OPERATIONS DE REPARTITION ET LES OPERATIONS FINANCIERES

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Les opérations de répartition (OR) assurent la distribution et la redistribution du revenu isu de la production et du patrimoine, ainsi que les flux de revenu et de transfert de capital ( balance des paiements ) avec le reste du monde.

Les opérations financières (OF) portent sur des droits financiers appelés créances et dettes. Celles-ci sont matérialisées par un support ( billet, monnaie métallique ) ou se traduisent par de simples jeux d'écriture.

Les opérations sur biens et services (OBS) génèrent des flux de revenus et comportent une contre-partie financière. Celle-ci se traduit par un transfert de moyens de paiement ou par la naissance d'un crédit.

Principe d'enregistrement des opérations en partie double dans un compte financier ( OBS sous l'angle des flux de revenus qu'elles générent et Opération de Répartition ) et dans un compte non financier ( contrepartie financière des OBS et OR ) pour chaque SI. Les soldes expriment la différence dans le compte non financier entre les ressources ( formation du revenu ) et les emplois (utilisation du revenu ) et les variations de créance ( entrée ou sortie de monnaie ) et les variations de dettes ( création ou destruction d'emprunt ).

Remarque : la monnaie qu'elle qu'en soit la forme est une créance pour celui qui la détient ( une variation de créance négative lorsqu'il effectue un paiement, une variation positive lorsqu'il reçoit un paiement )

Remarque : Un droit financier ( un crédit ) est une créance pour son titulaire ( le débiteur ) et une dette pour l'obligé le débiteur.

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L'APPROCHE PAR LES REVENUS : LES COMPTES PERUC

1) SEQUENCE DES COMPTES DES SI

Alors que les opérations financières sont enregistrées dans un seul compte (le compte financier), l'ensemble des autres opérations ( opérations sur biens et services, opération de répartition ) est mis dans un ensemble articulé de comptes s'efforçant de regrouper des opérations de même nature ou de même fonction. On fait ainsi apparaître comment se forme le revenu, comment il est réparti et comment il est utilisé. Le solde de chaque compte est reporté en ressources dans le compte suivant.

Remarque : une même opération (ex : rémunération des salariés) figure nécessairement en ressource pour un SI ( compte revenu des ménages ) et en emploi pour un autre SI ( compte exploitation des sociétés et quasi sociétés ). Mais elle ne figure pas nécessairement dans le même compte ( ménage ou SQS ) : il faut donc analyser la nature de l'opération du point de vue du SI considéré, selon qu'elle est pour lui un emploi ou une ressource.

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COMPTES

OBJECTIF

SOLDE

P PRODUCTION

faire apparaitre la
valeur ajoutée brute du SI

Valeur ajoutée brute (VAB)

E EXPLOITATION

ce compte montre le partage de la VAB entre les rémunérations salariales et le profit

Exedent Brut d'Exploitation (EBE)

R REVENU

tout ce qui forme le revenu qu'elle qu'en soit la source sauf la consommation finale etlaFBCF( investissement)

Revenu Disponible Brut ( RBD )

U UTILISATION DU REVENU

part du revenu disponible brut utilisé pour la consommation finale

Epargne Brute ( EB )

C CAPITAL

utilisation de l'épargne brute et des transferts en capital ( aides à l'investisse- ment ) qui modifie le patrimoine : FBCF et variations de stocks

capacité ( + ) ou besoin de financement (-)

COMPTE FINANCIER

est distinct, son solde est égal au solde du compte de capital

opérations financières

soldes des créances et des dettes
( SDCD )

LE TRAITEMENT COMPTABLE DU TRAVAIL :

Le poste RS : rémunération des salariés.

Il ne faut pas confondre la rémunération des salariés avec les salaires reçus. La rémunération des salariés correspond au coût salarial total pour l'employeur.

LA RS SE COMPOSE DES SALAIRES NETS, DE L'ENSEMBLE DES COTISATIONS SOCIALES EFFECTIVES VERSEES AUX ORGANISMES DE LA SECURITE SOCIALE (SS) ( A LA CHARGE DES EMPLOYEURS OU DES SALARIES ) ET DES PRESTATIONS DIRECTES VERSEES PAR LES EMPLOYEURS DANS LE CADRE DE REGIMES SPECIAUX.

LES PRESTATIONS DIRECTES
Elles sont enregistrées dans le compte emploi de l'employeur ( équivaut à une utilisation du revenu ). En contrepartie cela correspond à une COTISATION SOCIALE FICTIVE de la part des salariés enregistrée dans les ressources de l'employeur ( équivaut à une source de revenu ).

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Principe : pas de prestation sans cotisation

LES COTISATIONS SOCIALES REPRESENTENT UNE SORTE DE SALAIRE DIFFERE ( CONCERNANT LA SANTE, LA FAMILLE, L'EMPLOI, LES RETRAITES )

1. LES COTISATIONS SOCIALES EFFECTIVES

regroupent les cotisations reçues par les organismes d'assurance sociale ( sécurité sociale ) et qui comprennent
-les cotisations sociales à la charge des employeurs versées à la SS
-les cotisations à la charge des salariés directement versées à la SS

2. LES COTISATIONS SOCIALES FICTIVES

leur montant est égal aux prestations directes fournies par les employeurs aux salariés dans le cadre d'un régime d'assurance qu'ils organisent eux-mêmes : régimes spéciaux des fonctionnaires, des cheminots.

COMPTE PERUC DES SOCIETES ( RATIOS )

Remarque : il n'y a que deux secteurs qui ont une consommation finale : les ménages et les administrations ( la CF des administrations relève d'une convention comptable ).
Pour les SQS qui n'ont pas de consommation finale, le compte d'Utilisation du Revenu ( dont le seul emploi est la CF ) est vide du côté emplois. Le solde du compte d'Utilisation du revenu des SQS est alors EB=RDB ( épargne brute = Revenu Disponible Brut )

Les Ratios significatifs pour l'analyse des SQS :

LE TAUX DE MARGE EST LE RAPPORT DE L'EXDENT BRUT D'EXPLOITATION SUR LA VALEUR AJOUTEE. LE TAUX DE MARGE EST CONSIDERE COMME UN INDICATEUR DE PROFIT BRUT. C'EST UN INDICATEUR DE LA PERFORMANCE ECONOMIQUE DES SQS.

Taux de marge =EBE / VA

LE TAUX D'EPARGNE EST LE RAPPORT DE L'EPARGNE BRUT SUR LA VALEUR AJOUTEE. C'EST LA PART DU PROFIT BRUT CONSERVEE PAR LES SQS.

Taux d'épargne =EB / VA

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LE TAUX D'INVESTISSEMENT EST LE RAPPORT DE LA FORMATION BRUTE DE CAPIAL FIXE SUR LA VALEUR AJOUTEE. IL INDIQUE QUELLE PROPORTION DE LA VALEUR AJOUTEE EST CONSACREE PAR LES SQS A L'INVESTISSEMENT QUE CE SOIT POUR ACROITRE LEUR CAPITAL FIXE ( ACCUMULATION) OU AMORTIR CELUI QUI EST USE ( AMORTISEMENT ).

Taux d'investissement = FBCF / VA

LE TAUX D'AUTOFINANCEMENT EST LE RAPPORT DE L'EPARGNE BRUT SUR LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE. IL INDIQUE QUELLE P ART DE L'INVESTISSEMENT EST FINANCE P AR DES RESSOURCES DEGAGEES PAR L'ENTREPRISE. . LE TAUX D'AUTOFINANCEMENT CORRESPOND AU TAUX D'EPARGNE SUR LE TAUX D'INVESTISSEMENT.

Taux d'épargne = EB / FBCF

Remarque : les ratios bruts ne sont pas nets. Pour obtenir des ratios nets ils faut retrancher au numérateur et au dénominateur la consommation de capital fixe CCF ( vision plus réaliste de l'état de santé des entreprises ). Par rapport à la croissance, ces ratios permettent d'analyser si les entreprises investissent suffisamment. On peut voir si elles dégagent suffisamment de profit VA et si elles financent leurs investissements sur leurs fonds propres ou en s'endettant. ( Fragilités et Forces du tissu industriel ).

2) COMPTES PERUC DES MENAGES - RATIOS

LE REVENU :

ON APPELLE REVENU PRIMAIRE LA MASSE DES REVENUS QUE LES

MENAGES TIRENT DE LEUR CONTRIBUTION A L'ACTIVITE ECONOMIQUE, SOIT DIRECTEMENT ( REVENU D'ACTIVITE SALARIEE OU NON SALARIEE ) SOIT INDIRECTEMENT ( REVENUS DE PLACEMENTS MOBILIERS OU IMMOBILIERS ). DANS LES COMPTES NATIONAUX CE REVENU EST BRUT ET INCLUT LES COTISATIONS SOCIALES Y COMPRIS LA PART PATRONALE.

LE REVENU DISPONIBLE BRUT EST DONC LE REVENU PRIMAIRE AUGMENTE DE TOUS LES TRANSFERTS RECUS ( PRESTATIONS SOCIALES ) ET DIMINUE DES TRANSFERTS VERSES ( IMPOTS ET

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COTISATIONS SOCIALES ). C'EST LA PART DE REVENU DISPONIBLE POUR LA CONSOMMATION FINALE ET L'EPARGNE.

CF + EB = RDB

LE TAUX D'EPARGNE EST LE RAPPORT DE L'EPARGNE BRUTE SUR LE REVENU DISPONIBLE BRUT. C'EST UN INDICATEUR DE LA PROPENSION A EPARGNER DES MENAGES.

Taux d'épargne = EB / RDB

LE TAUX D'EPARGNE FINANCIERE EST LE RAPPORT DE LA CAPACITE DE FINANCEMENT SUR LE REVENU DISPONIBLE BRUT.

Taux d'épargne financière= capacité F / RDB

LA PROPENSION A CONSOMMER DES MENAGES EST LE RAPPORT DE LA CONSOMMATION FINALE SUR LE REVENU DISPONIBLE BRUT. C'EST LA PART DU REVENU CONSACRE A LA CONSOMMATION ( EX : RELANCE PAR LA CONSOMMATION )

Propension à consommer = CF / RDB

LE POUVOIR D'ACHAT EST MESURE PAR L'EVOLUTION DU REVENU DISPONIBLE BRUT PAR RAPPORT A L'INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION. ( EX : PRENDRE EN COMPTE L'INFLATION )

3) COMPTES PERUC DES APU (administrations publiques)

L'importance des Administrations Publiques dans la vie économique repose sur l'ampleur de leur VA ( 18% du total des secteurs en 1994 ) et celle des prélévements obligatoires collectés ( 44% du PIB ; sources Piriou )

La " production " des APU se calcule à partir de son coût. Celui-ci inclut, les CI la CCF ( consommation de capital fixe ), les impôts liés à leur production payés par les APU et les rémunérations des salariés qu'elles emploient. P= CI+CCF+IP+RS

La " consommation finale " des APU est égale à leur production ( services non marchands) une fois déduits les services payés par les ménages ( ex : droits d'inscriptions à l'université, forfait hospitalier ). C'est une convention comptable dans la mesure où l'on ne sait pas affectés les services des APU à des utilisateurs précis, la CN décide de considérer ces services non marchands comme une consommation finale des APU.

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Le compte de production se construit après avoir calculé le montant de cette production
Le compte d'exploitation a la même structure que celui des SQS.

Remarque : il ne faut pas confondre les impôts liés à la production qu'elles payent qui sont versés en Emploi du compte Exploitation des APU, avec les impôts à la production qu'elles reçoivent des autres SI ( Emploi du compte Exploitation des SI ) qui sont enregistrés en ressources du compte Revenu des APU. De même les subventions d'exploitations versés par les APU sont enregistrées en Ressource du compte Exploitation des Sociétés et en Emploi du compte Revenu des APU.

LE T AUX DE PRELEVEMENT OBLIGA TOIRE EFFECTIF : C'EST LE

RAPPORT DE TOUS LES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES ( IMPOTS ET COTISATIONS SOCIALES- HORS COTISATIONS FICTIVES ) AU PIB.

Remarque : on ne traite pas la séquence des comptes pour les Institutions financières. On ne traite pas les problèmes de TVA.

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L'APPROCHE PAR LES REVENUS : les comptes du TEE Tableau Economique d'Ensemble)

1) DEFINITION

LE TABLEAU ECONOMIQUE D'ENSEMBLE (TEE) EST UNE PRESENTATION SYNTHETIQUE DE LA COMPTABILITE NATIONALE, OBTENU EN JUXTAPOSANT LES SEQUENCES DES COMPTES DE REVENU DES SECTEURS INSTITUTIONNELS, ET EN TENANT COMPTE DES RELATIONS AVEC LE RESTE DU MONDE.

2) LA LECTURE DU TEE

( à partir du TEE simplifié de 1994 en prix courants : prix de l'année en cours )

Par colonne, on retrouve les comptes PERUC des secteurs institutionnels ( Sociétés, Ménages, IF, APubliques, APrivés; Entreprises d'assurances, le reste du monde ) avec les soldes intermédiaires de gestion VA, EBE, RDB, EB, Capacité ou besoin de financement et Solde des créances et dettes. LE TOTAL DES EMPLOIS D'UN SI EST EGAL AU TOTAL DES RESSOURCES DE CELUI-CI.

Remarques :

On remarque que pour chaque ligne, le total des emplois égale le total des ressources. C'est logique pour les soldes ( VA, EBE ) puiqu'ils sont systématiquement reportés à droite dans le compte suivant.

C'est logique pour les opérations financières en bas du tableau puisque toute variation d'une créance provoque une variation d'une dette équivalente ; c'est normal également pour les opérations de répartition ( à l'exception des impots sur la production et sur les importations ) puisque par exemple, la somme des intérêts versés est nécessairement égale à la somme des intérêts reçus, ou la somme des cotisations versés à la somme des prestations reçues.

En revanche, pour les opérations sur biens et services ( P, EX, IM, CI, etc ), l'équilibre ressources-emplois n'existe que globalement et non pas opération par opération. Pour éviter cet inconvénient, les comptables nationaux écrivent la contre partie de chaque opération sur biens et services dans une des deux colonnes " biens et services ".

Par exemple, les EX constituent un emploi en terme de flux de revenus ; elles sont donc comptabilisés à gauche en emploi dans la colonne RDM pour 228, Mais ces

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exportations constituent également un emploi en terme de flux de produits pour l'économie, elles sont donc enregistrés dans la colonne B et S en emplois à droite.

Chacune des opérations sur biens et services est traitée de la même manière, y compris la TVA et les DD ( 75 sur la ligne des impôts liés à la P et aux IM )

Au total on peut lire :
- dans la colonne B et S les ressources-emplois en produits ( ressources à gauche, emplois à droite )
-parllèlement aux flux de revenus des SI ( ressources à droite, emplois à gauche )

Exercice : trouver et calculer l'équilibre emplois = ressources par produits, et calculer

le PIB de trois manières différentes.

Calcul du PIB par les revenus :

Le PIB peut être conçu sous l'angle des revenus ; on peut le retrouver à partir des comptes de production et d'exploitation du TEE :

PIB = somme ( rémunaration salariés + EBE ) + impôts sur la production et importations ( y compris TVA et Droits de Douanes ), nets des subventions d'exploitations.

Importations et Exportations

dans le TEE on a un flux de revenu :

exportations = 228 ( compte de production du reste du monde en emplois pour les SI )
importations = 206 ( compte de production du reste du monde en ressources pour les SI )

cela correspond à un flux de produits :

exportations = 228 ( compte de production OBS en emplois : utilisation des produits )
importations = 206 ( compte de production OBS en ressources : origine des produits )

Production

on a un flux de revenu :

production totale = 1824 ( compte de production des SI en ressource )

cela correspond à un flux de produit :

production marchande et non marchande = 1824 ( compte de production OBS, en ressources : source des produits )

Consommations intermédiaires

on a un flux de revenu :

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consommation intermédiaire = 899 ( compte de production en emploi ( dépense des revenus ) des SI )

cela correspond à un flux de produits :

consommation intermédiaire = 899 ( compte de production des OBS en emploi : utilisation des produits )

Equilibre général des biens et services : la totalité des emplois est égale à la totalité des ressources :

Total = 2104

P ( 1824 ) + IM ( 206 ) + TVA +DD ( 74) = CI ( 899 ) + CF ( 799 ) +FBCF ( 181 )+ VS ( -3 ) + EX ( 228 )

On peut procéder au calcul du PIB par la production :

PIB = P - CI + TVA + DD = 1000

On peut également caculer le PIB par la consommation :

PIB = FBCF + CF + VS + EX - IM= 999
On peut également procéder au calcul du PIB par les revenus :

PIB = somme des rémunérations versées aux salariés par les SI, somme des EBE, + somme des impôts liées à la P - subventions d'exploitations reçues.

PIB = RS + EBE + IP - SE = 520 + 357+ 149 - 24 = 1002

Les différences de calcul sont liées aux approximations, on ne comptabilise pas les postes e ou -e < 0,5 dans les colonnes du TEE

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L'APPROCHE PAR LES STOCKS : LES COMPTES DE P A TRIMOINE

1) DEFINITION

DEPUIS 1994, IL EXISTE DES COMPTES DE STOCK APPELES COMPTES DE P A TRIMOINE ELABORES POUR CHAQUE SECTEUR INSTITUTIONNEL.

LE CONCEPT DE PATRIMOINE REPOSE SUR LA NOTION JURIDIQUE DE PROPRIETE : C'EST L'ETAT DES AVOIRS ( CORPORELS, INCORPORELS, CREANCES ) ET DES DETTES A UN MOMENT DONNE. LE PATRIMOINE NE COMPREND QUE DES ELEMENTS SUCEPTIBLES DE FAIRE L'OBJET D'UNE TRANSACTION MARCHANDE.

LES COMPTES DE PATRIMOINE SE PRESENTENT COMME UN BILAN EN FIN D'ANNEE AVEC,

A GAUCHE A L'ACTIF :

LES ACTIFS NON FINANCIERS :
LES AVOIRS CORPORELS ( LOGEMENTS, INFRASTRUCTURES, LES STOCKS )
LES AVOIRS INCORPORELS ( BREVETS, MARQUES COMMERCIALES )

LES ACTIFS FINANCIERS : ( CREANCES ) A DROITE AU PASSIF :
LES PASSIFS FINANCIERS ( LES DETTES )

ex : tableau dans le polycopié sur les comptes de patrimoine en 1992.
le patrimoine des ménages se compose de logements et de valeurs de placements ( fonction d'épargne ).
le patrimoine des sociétés se compose surtout de titres de propriétés financières ( fonction d'investissement )
le patrimoine des institutions financières se compose des stockes de monnaie sous toutes ses formes.

La valeur nette du patrimoine national est égal à la différence entre les actifs et les passifs possédés par les résidents = à la somme des valeurs nettes indépendantes (- les actions) du patrimoine des SI résidents. En 1992 : patrimoine = 378 ( 3,78 fois le PIB chiffres en base 100 du PIB )

2) VALEUR, VOLUMES, INDICES

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L'évaluation des flux ou des stocks s'effectue en calculant la valeur des quantités de biens ou services échangés ou stockés. la variation de valeur correspond à la fois à une variation de prix et à une variation de quantité. Dans l'analyse il est parfois utile de distinguer des évolutions en quantités ( phénomène purement économique : ex demande > offre ) ou des évolutions en terme de prix ( phénomène purement monétaire ex : inflation, phénomène industriel, la qualité, phénomène financier : les marges ), pour cela on cacule des indices.

Soit V la valeur d'un bien, p le prix courant de ce bien ( le prix défini durant l'année en cours ), q la quantité de ce bien.

VALEUR = QUANTITE x PRIX COURANT V= p q

Pour évaluer l'évolution de la variable prix il faut contrôler la variable quantité : indice de valeur à quantité constante ( indice en valeur )

Vt = Qt x Pt
Vo = Qo x Po
on fixe Qo comme quantité de base

INDICE EN VALEUR = Vt / Vo = ( Qo x Pt ) / (Qo x Po) mesure l'évolution des prix entre l'année t et l'année o à quantité constante.

Pour estimer l'évolution de la variable quantité, il faut contrôler la variable prix : indice de valeur à prix constant ( indice en volume = évolution réelle )

Vt = Qt x Pt
Vo = Qo x Po
on fixe Po comme prix de base

INDICE EN VOLUME = Vt / Vo = ( QtxPo ) / (Qo x Po) mesure l'évolution des quantités entre l'année t et l'année o

CALCUL D'UN TAUX DE CROISSANCE :

Le taux de croissance d'une variable X entre deux dates t et o s'exprime par la relation :

taux de croissance = (Xt-Xo) / Xo
ex : taux de croissance des prix = taux d'inflation

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Entre deux années consécutives : taux de croissance en moyenne annuelle Entre deux dates à intervalle d'une année : taux de croissance en glissement annuel.

PoQo

P1Q1

PoQ2

PoQ1

P1Qo

P2Qo

TV

20

16

8

10

32

20

radio

9

10

10

12

7

15

presse

4

4

10

2

6

8

1 ) calculer l'indice en valeur et l'indice en volume du panier de biens entre l'année 1 et l'année O, entre l'année 2 et l'année 0 ) + commentaires :

indice en valeur entre l'année 2 et l'année o :
somme des P2Qo / PoQo = 43 / 33 = 1,30 soit 30% d'augmentation de prix indice en volume entre l'année 2 et l'année 0 :
somme des PoQ2 / PoQo = 28 / 33 = 0,84 soit 15% de baisse des quantités

Hypothèse : hausse des prix phènomène purement monétaire car baisse des quantités ( demande baisse )

indice en valeur entre l'année 1 et l'année o : sommedesP1Qo/PoQo=45/33=1,36soit 36%dehaussedesprix indice en volume entre l'année 1 et l'année o
somme des PoQ1 / PoQo = 24 / 33 = 0,72 = 27% de baisse des quantités

Hypothèse : entre l'année 1 et l'année 0, la tendance est plus forte qu'entre l'année 2 et l'année O il faudrait calculer les indices en valeut et en volume pour vérifier si baisse des prix et augmentation des quatntités entre année 2 et année 1.

2) Calculer le taux de croissance des prix des téléviseurs et des radios entre l'année 2 et l'année 0 et l'indice en valeur.

prixdesTV année2-prixdesTV annéeo/prixdesTV année0=(P2Qo-PoQo ) / PoQo
= ( P2-Po ) Qo / Po Qo = (P2-Po) / Po = 20-20 / 20 = O

Si l'on cacule l'indice en valeur pour les TV entre année 2 et année o on obtient : P2Qo / PoQo = 20 / 20 = 1 évolution stable.

croissance des prix des radios = 15-9 / 9 = 66% indice en valeur = 15 / 9 = 66%

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3) Caculer l'évolution annuelle moyenne des quantités du produit presse à prix constants ( année de base 0 ) et comparer là aux évolutions globales du panier de biens ; faites des commentaires :

Moyenne annuelle : évolution des volumes (indiceenvolumeannée2+indiceenvolumeannée1)/2=(0,5+1,5)/2=3 / 2 = 1,5
150% de croissance moyenne annuelle durant les deux années.

Si l'on compare aux indices globaux en volume en année 1 on a une baisse des quantités de 27% puis de 15% en année 2. Comme les quantités du produit presse augmente, on peut attribuer la baisse générale aux produits TV et radios.

Remarque : ne pas confondre l'évolution moyenne annuelle avec l'évolution en moyenne annuelle.

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DEUXIEME PARTIE : EVOLUTION DE L’ECONOMIE

LES "TRENTE GLORIEUSES" : 1945-1972

1) L'HERITAGE DE LA GRANDE CRISE ENTRE LES DEUX GUERRES

DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE A 1920 :

LES EFFORTS DE RECONSTRUCTION ENTREPRIS AUX ETATS-UNIS ENTRAINENT UN EXCES DE L'OFFRE QUI DEPASSE LA DEMANDE INTERIEURE. L'AJUSTEMENT CONTRIBUE A UNE DIMINUTION DES PRIX. DANS LE MÊME TEMPS, LES ETATS-UNIS ET LA GRANDE BRETAGNE PRENNENT DES MESURES RESTRICTIVES POUR POUR LIMITER LES IMPORTATIONS DES PAYS QUI ACCEPTENT LA BAISSE DE LEUR DEVISE COMME LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE. ( C'EST UNE POLITIQUE PROTECTIONNISTE DANS UN CONTEXTE DE DEFLATION ( BAISSE GENERALE DES PRIX ) QUI ENTRAINE UNE BAISSE DE L'ACTIVITE ET DU CHOMAGE. EN FRANCE ET EN ALLEMAGNE, ON PRA TIQUE AU CONTRAIRE UNE POLITIQUE INFLA TIONNISTE QUI CONTRIBUE A AUGMENTER L'ACTIVITE ET LES PRIX ET A DEVALUER LE FRANC OU LE MARK.

LA REPRISE S'AMORCE AUX ETATS UNIS A PARTIR DE 1922 AVEC LE DEVELOPPEMENT DU CREDIT A LA CONSOMMATION QUI VA PERMETTRE L'ESSOR DE LA DEMANDE INTERIEURE. LE FORDISME CONTRIBUE EGALEMENT A LA RELANCE DE L'ECONOMIE.

DE 1920 A LA SECONDE GUERRE MONDIALE :

DURANT CETTE PERIODE, LA CROISSANCE ECONOMIQUE REPOSE SUR UNE LOGIQUE D'INVESTISSEMENT, DES PROFITS ET DES REINVESTISSEMENTS SOUTENUE PAR LA DEMANDE INTERIEURE EN BIENS DE CONSOMMATION. LA FRANCE CONNAÎT DES GAINS DE PRODUCTIVITE RECORDS QUI PERMETTENT DE PRODUIRE EN REDUISANT LES COÛTS, DONC EN DEGAGEANT PLUS DE PROFIT, DONC EN AUGMENTANT LES SALAIRES ET DONC EN RELANçANT LA DEMANDE STIMULANT L'INVESTISSEMENT, LES GAINS DE PRODUCTIVITE ET AINSI DE SUITE. LA PRODUCTION INDUSTRIELLE AUGMENTE DE 10% PAR AN ENTRE 1921 ET 1929.

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CETTE AUGMENTATION DES GAINS DE PRODUCTIVITE PROVIENT DU T A YLORISME ( ORGANISA TION SCIENTIFIQUE DE DIVISION DU TRAVAIL ) QUI PARCELLISE LES TACHES ET QUI INTRODUIT UNE REMUNERATION AU RENDEMENT DANS LES GRANDES ENTREPRISES.

LA PRODUCTIVITE EST UNE MESURE DE L'EFFICACITE DU PROCESSUS PRODUCTIF, C'EST-A-DIRE DE LA RELATION ENTRE LE NIVEAU DE PRODUCTION ET LA QUANTITE DES FACTEURS QUI L'ONT PERMISE.

EX : PRODUCTIVITE DU TRA V AIL : NB DE PIECES F ABRIQUES A L'HEURE PAR PERSONNE.
EX : PRODUCTIVITE DU CAPITAL : NIVEAU DE VALEUR AJOUTEE PAR RAPPORT AU CAPITAL INVESTI.

LE TAYLORISME VISE SURTOUT A DES GAINS DE PRODUCTIVITE DU TRA V AIL EN SEP ARANT LES T ACHES DE CONCEPTION ET D'EXECUTION , ET EN DECOMPOSANT LES TACHES EN GESTES ELEMENTAIRES ( PARCELLISATION DU TRAVAIL A LA CHAINE )

EN FRANCE, LES INVESTISSEMENTS DES ENTREPRISES PROVIENNENT DE L'AUTOFINANCEMENT ( 70% ), SOUTENU PAR LA HAUSSE DES PRIX ET DES PROFITS.

MALGRE LA HAUSSE DES PRIX A L'INTERIEUR, LA DEVALUATION DU FRANCS REND LES PRODUITS FRANCAIS MEILLEURS MARCHE QUE CEUX DES PRODUITS ETRANGERS, FAVORISANT LES EXPORTATIONS DONC LA CROISSANCE DES ENTREPRISES ET DE L'EMPLOI. ENTRE 1924 ET 1926 LES PRIX SONT MULTIPLIES PAR 1,5 MAIS LA VALEUR DU FRANC EST DIVISEE PAR DEUX.

LA CRISE DE 1929 :

CONFIANT DANS L'AVENIR DES ENTREPRISES AMERICAINES, LES EPARGNANTS NE CESSENT D'ACHETER DES TITRES DONT LE COURS DOUBLE ENTRE 1928 ET 1929. CETTE HAUSSE N'EST PAS FONDEE SUR L'IMPORTANCE DES DIVIDENDES DISTRIBUEES MAIS SUR LA CONFIANCE. LA CONFIANCE ENGENDRE DES ANTICIPATIONS OPTIMISTES SUR LA VALEUR A VENIR : LA HAUSSE CRÉE LA HAUSSE DANS UN MOUVEMENT SPECULATIF. LA PLUPART DES ACHATS DE TITRES S'EFFECTUE PAR DES PRETS BANCAIRES. L'ECART ENTRE LA RENTABILITE ECONOMIQUE DES ENTREPRISES ET LA RENTABILITE FINANCIERE DES TITRES SE CREUSE JUSQU'AU MOMENT Où LES ACHETEURS D'ACTIONS DEVIENNENT VENDEURS POUR REALISER UNE PLUS VALUE BOURSIERE.

LA BAISSE DES COURS PRECIPITE LE MOUVEMENT BAISSIER QUI ENTRAINE LA FAILLITE DES EPARGNANTS ET PAR VOIE DE CONSEQUENCE LA FAILLITE DES BANQUES AMERICAINES.

CETTE CRISE ENTRAINE UNE DIMINUTION BRUTALE DE LA DEMANDE , PROVOQUE UNE BAISSE DES PRIX ET DES PROFITS INDUSTRIELS, PUIS UNE REDUCTION DES INVESTISSEMENTS ET DE L'MPLOI ENTRAINANT UNE NOUVELLE BAISSE DE LA DEMANDE ET

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GENERALISANT LA CONTRACTION DE L'ACTIVITE ET DES ECHANGES AU NIVEAU INTERNATIONAL : LA CRISE S'ETEND A TOUS LES SECTEURS ET A TOUS LES PAYS : BAISSE DE L'EMPLOI ET DES INBVESTISSEMENTS ( RECESSION ECONOMIQUE )

2) L'APRES SECONDE GUERRE MONDIALE : SUCCES ET LIMITES DU KEYNESIANNISME

1945-1966 : LA RECONSTRUCTION

SUR LE PLAN INTERNATIONAL LA RECONSTRUCTION EST MARQUEE PAR :

- LE PLAN MARSHALL AUX ETATS-UNIS ( EXPERIENCE KEYNESIENNE ) ( cf annexe )

- LES ACCORDS DU GATT SIGNES EN 1947 : accord général sur les tarifs douaniers et le commerce libéralisant les échanges ( fin du protectionnisme )

- les accords de Bretton Woods en 1944 : instauration d'un syteme de change fixe contrôlée par le fond monétaire international garantissant la convertibilité des monnaies et finançant les pays en voie de développement. ( fin des dévaluations compétitives )

LA CRISE ET LA GUERRE LEGUENT A LA FRANCE :

UNE INFLATION DE 40% A 60% PAR AN ENTRE 1944 ET 1948 A CAUSE DE LA CREATION MONETAIRE ( ENTRE 1939 ET 1944 LA MASSE MONETAIRE EST MULTIPLIE PAR TROIS.
UNE TRES FORTE REGLEMENTATION DU SYSTEME FINANCIER ( HIERARCHIE ET SPECIALISATION DES BANQUES ) LES BANQUES DE DEPOT RECOIVENT DES DEPOTS A VUE ET NE PEUVENT FAIRE QUE DU CREDIT A COURT TERME, P AS DE TRANSFORMA TION. LES BANQUES D'AFFAIRES SONT SPECIALISES DANS LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES, LES BANQUES DE CREDIT A MOYEN ET LONG TERME ASSURENT DES FINANCEMENT AVEC DES RESSOURCES D'EP ARGNE.

CETTE SITUATION S'EXPLIQUE PAR LE TRAUMATISME DE LA CRISE DE 1929, LES AGENTS ECONOMIQUES ONT PERDU CONFIANCE DANS LES MARCHES FINANCIERS. EN FRANCE, ON ASSISTE ALORS A LA NAISSANCE ET AU DEVELOPPEMENT DE L'ECONOMIE D'ENDETTEMENT POUR FINANCER LES DEPENSES D'ARMEMENT ET LES FRAIS D'OCCUP A TION PENDANT LA GUERRE ET LA RECONSTRUCTION APRES GUERRE.

L'OBJECTIF PRIORITAIRE EST CONSACRE A LA RECONSTRUCTION DES SECTEURS NATIONALISES, SOUTIEN A LA CROISSANCE ET AU

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DEVELOPPEMENT : ENERGIE, SIDERURGIE, TRANSPORT, AGRICULTURE, CIMENT. L'OBJECTIF DES POUVOIRS PUBLICS EST DE RECUPERER DES LIQUIDITES POUR FINANCER CES SECTEURS. CE FINANCEMENT NE PEUT ETRE ASSUREE NI PAR LES MARCHES FINANCIERS, NI PAR LES BANQUES QUI NE SONT PAS ORGANISEES POUR UTILISER DES RESSOURCES COURTES ( 90% DE L'EPARGNE EST LIQUIDE ). C'EST LE BUDGET DE L'ETAT QUI VA FOURNIR LA MOITIE DES CREDITS DONT LA MAJEURE PARTIE EST CONSACRE AUX INVESTISSEMENTS (75% DES INVESTISSEMENTS SONT FINANCES PAR DES FONDS PUBLICS ).

LES CREDITS SONT DISTRIBUES AUX ENTREPRISES PUBLIQUES PAR LE FONDS DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DU TRESOR ( FDES ) ET PAR DES INSTITUTIONS FINANCIERES SPECIALISEES CONTROLEES PAR L'ETAT ( CREDIT FONCIER, CAISSE NATIONALE DU CREDIT AGRICOLE.

CETTE PERIODE MARQUE L'A VENENEMENT DES POLITIQUES KEYNESIENNES APRES L'ECHEC DES POLITIQUES NEO-CLASSIQUES LIEES A LA CRISE. L'ETAT SE TROUVE INVESTIT D'UNE MISSION DE REGULATION DE L'ECONOMIE, CONSISTANT A EVITER LES A COUPS DE LA CROISSANCE OU A RELANCER LA MACHINE EN CAS DE RALENTISSEMENT, TOUT EN VEILLANT A EVITER LES SURCHAUFFES INFLATIONNISTES DUES A UNE CROISSANCE TROP RAPIDE ( L'OFFRE < LA DEMANDE ) EPUISANT LES RESERVES OU LES CAPACITES DE PRODUCTION.

CELA CONDUIT A DES POLITIQUES DE STOP AND GO. L'ETAT SOUTIENT L'ACTIVITE PAR SA POLITIQUE DE DEPENSE PUBLIQUE, DE GRANDS TRAVAUX D'INFRSTRUCTURES, DE REDISTRIBUTION DES REVENUS AUX DEFAVORISES, DE DEFICIT BUDGETAIRE, DE FAIBLES T AUX D'INTERETS. L A BANQUE CENTRALE GARANTIT LA FOURNITURE A L'ECONOMIE D'UN FLUX DE MONNAIE ET DE CREDIT CORRESPONDANT A SON BESOIN ; MAIS AU SEUIL DU PLEIN EMPLOI ( SURCAPACITE DE PRODUCTION, SATURATION DE LA DEMANDE ), L'ETAT REDUIT SES DEPENSES, RELEVE LES IMPOTS ET LES TAUX D'INTERETS, ENCADRE LE CREDIT ET PRECONISE LA LIMITATION DES SALAIRES AFIN D'EVITER TOUTE DERIVE INFLATIONNISTE HANDICAPANT LES EXPORTATIONS ET RISQUENT DE REMETTRE EN CAUSE LA VALEUR DE LA MONNAIE NATIONALE.

DE 1966 A 1972 LA CROISSANCE FINANCEE PAR LE CREDIT BANCAIRE

DURANT CETTE PERIODE LE TAUX DE CROISSANCE ANNUEL DU PNB EST DE L'ORDRE DE 5% PAR AN. LA RICHESSE NATIONALE EST MULTIPLIEE PAR DEUX. LE TAUX D'INVESTISSEMENT ( RAPPORT DE L'INVESTISSEMENT BRUT AU PIB PASSE A 20% )

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LA FIN DE LA RECONSTRUCTION, LA MISE EN PLACE DU MARCHE COMMUN ET LA CROISSANCE STIMULEE PAR LA HAUSSE DU POUVOIR D'ACHAT APRES 1968 IMPOSENT DE NOUVEAUX MOYENS DE FINANCEMENT. L'ETAT PASSE LE RELAIS AUX BANQUES. LE TRAUMATISME DE LA CRISE S'ESTOMPANT, CERTAINS FILETS DE PROTECTION SONT LEVES : HYPERSPECIALISA TION BANCAIRE, INTERDICTION DE LA TRANSFORMATION.

L'ETAT SE RETIRE DES CIRCUITS DE FINANCEMENT : POLITIQUE DE DEBUDGETISA TION. LES FINANCEMENTS ASSUMES P AR LES POUVOIRS PUBLICS ( ENTREPRISES NATIONALISES, LOGEMENTS, AUTOROUTES ETC ) SONT TRANSFERES AU SECTEUR PRIVE. LE TRESOR NE REPRESENTE PLUS QUE 9% DE LA CREATION MONET AIRE. LE MARCHE DES CAPIT AUX ET AIT RESTE PEU DEVELOPPE CAR L'EMISION DE TITRES DES ENTREPRISES ETAIT CONCURRENCE PAR L'EMISSION DE BONDS DUTRESOR (EFFET D'EVICTION )

DES LORS, LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE VA ETRE ASSUREE PAR LES BANQUES ET LES IF SPECIALISEES, GRACE AU MECANISME DE LA TRANSFORMATION. CELUI-CI CONSISTE A UTILISER DES FONDS A VUE POUR DES PRETS A MOYEN ET A LONG TERME AUPRES DES ENTREPRISES. LE NOUVEAU SYSTEME FINANCIER EST SOUTENU PAR DES REFORMES :

- LA SUPRESSION DE LA SPECIALISATION BANCAIRE. LA MISE EN CONCURRENCE DES BANQUES DE DPOTS ET DES BANQUES D'AFFAIRES STIMULE LEUR FUSION ( TRANSFORMER DES DEPOTS EN CREDIT A MLT )

-L'AUTORISATION D'OUVERTURE DES GUICHET SUR L'ENSEMBLE DU TERRITOIRE QUI FAVORISE LA COLLECTE DES FONDS

- LA TRANSFORMATION ( FINANCEMENT LONG SUR DES RESSOURCES A VUE EST AUTORISE )

-UN MARCHE MONETAIRE INTERBANCAIRE EST MIS EN PLACE ( FACILITE DE REFINANCEMENT )

-LES RESERVES OBLIGATOIRES SUR LES DEPOTS SONT INTRODUITES EN 1967

DURANT CETTE EPOQUE, L'ECONOMIE FRANCAISE VA FRANCHIR UNE NOUVELLE ETAPE ; DE PUISSANCE MOYENNE, ELLE SE HISSE AU RANG DES TROIS PREMIERES. CE RESULTAT EST DU A UN EFFORT CONSIDERABLE D'INVESTISSEMENTS : LE TAUX D'INVESTISSEMENT RAPPORT FBCF / PIB PASSE DE 17,7% EN 1949 ET 1960 A 23% ENTRE 1961 ET 1973.

L'EFFORT D'INVESTISSEMENT EST FINANCE PAR LES CREDITS BANCAIRES LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE S'EFFECTUE PRINCIPALEMENT PAR CREATION MONETAIRE. L'INTERMEDIATION

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EST FAVORISEE PAR L'INFLATION CROISSANTE. LES MENAGES ET LES ENTREPRISES SONT CONSIDERABLEMENT ENDETTES.

FIN 1972 ON ASSISTE AUX PREMIERES MESURES D'ENCADREMENT DU CREDIT A CAUSE DE L'INFLATION ( EFFET PERVERS DES POLITIQUES DE RELANCE KEYNESIENNES SELON LES MONETARISTES ) ET CAR LE TAUX D'INTERET NE JOUAIT PAS UN ROLE REGULATEUR SUR LA CREATION MONETAIRE : REGULATION PAR LES QUANTITES ET PAS PAR LES PRIX ( PRIX BLOQUES ).

DES FORMES DE RATIONNEMENT AVAIENT ETE MIS EN PLACE A PLUSIEURS REPRISES DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE STOP AND GO 1957, 1963,1969. ELLES SONT RENFORCES :

- UNE NORME DE PROGRESSION DES CREDITS EST FIXE PAR LA BANQUE DE FRANCE, TOUT DEPASSEMENT OBLIGE A CONSTITUER DES RESRVES SUPPLEMENTAIRES

MAIS UNE PARTIE DES CREDITS RESTENT HORS NORME : LE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS ET AUX SECTEURS PRIORITAIRES ( LOGEMENT, ENERGIE ETC ) ENCOURAGE PAR DES BONIFICATIONS D'INTERETS.

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LES ANNEES : 1973-1979

1) LA CRISE DES ANNEES 70

LE PREMIER CHOC PETROLIER DE 1974 PROVOQUE UN QUADRUPLEMENT DU COUT DU PETROLE. LES PRIX FLAMBENT A UNE PERIODE OU ON PARLE DE PENURIE D'ENERGIE ; ENERGIE VITALE POUR L'ECONOMIE. CETTE INFLATION SUR LE PRIX DU PETROLE ENTRAINE DES REPERCUSSIONS PAR UN BLOCAGE DE LA CROISSANCE DANS LA PLUPART DES PAYS DÈS 1974 ( +0,3% DE CROISSANCE DANS LES PAYS DE L'OCDE EN 1974 CONTRE +6,1% EN 1973 ) ET PAR UNE RECESSION EN 1975 AVEC LA BAISSE DU PNB ( - 0,2% ).

CONSEQUENCES SUR LE PLAN INTERIEUR EN FRANCE :

1— L'INFLATION
EN FRANCE, LE RENCHERISSEMENT DES MATIERES PREMIERES ENERGETIQUES INTRODUIT UNE INFLATION PAR LES COUTS DE PRODUCTION. CETTE INFLATION EST REPERCUTEE SUR LES BIENS D'EQUIPEMENTS ET SUR LES BIENS DE CONSOMMATION. LA FRANCE CONNAÎT ALORS UNE FORTE INFLATION AVEC UNE CROISSANCE DES PRIX SITUEE DANS UNE FOURCHETTE DE 6% A 14% PAR AN.

2— LA HAUSSE DES SALAIRES
LA HAUSSE DES PRIX EST REPERCUTEE SUR LA HAUSSE DES SALAIRES POUR PRESERVER LE POUVOIR D'ACHAT DES MENAGES. LA HAUSSE DES SALAIRES PROVOQUE UNE AUGMENTATION DES COUTS DE PRODUCTION QUI PESE SUR L'ACTIVITE DES ENTREPRISES. LA HAUSSE DES COÛTS PROVOQUE EN EFFET UN RALENTISSEMENT DE LA PRODUCTIVITE ET UNE DETERIORATION DU TAUX DE MARGE. PAR CONSEQUENT, LES ENTREPRISES ONT MOINS DE CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT ( CHUTE DE 50% DU TAUX D'AUTOFINANCEMENT ENTRE 1970 ET 1974 ). ELLES ONT TENDANCE A REDUIRE LEURS INVESTISSEMENTS ( LE TAUX D'INVESTISSEMENT PASSE DE 20% EN 1970 A 17% EN 1973 ET A 14% EN 1977 ).

3— L'ENDETTEMENT
EN MATIERE DE FINANCEMENT LES ENTREPRISES ET LES MENAGES SE TOURNENT VERS LA DEMANDE DE CREDIT POUR DEUX RAISONS : LA FAIBLESSE DES TAUX D'INTERETS RENDANT LE COUT DU CREDIT A T T R A C T I F E T L A F A I B L E S S E D E L E U R CAP ACITE D'AUTOFINANCEMENT. L'AUTOFINANCEMENT DES ENTREPRISES EST FAIBLE DU FAIT DES CHARGES SALARIALES MAIS AUSSI SOCIALES

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ET FISCALES. L'ECONOMIE S'ENGAGE DANS UN CERCLE VICIEUX. L'ENDETTEMENT ENTRAINE DES CHARGES FINANCIERES QU'IL FAUT REMBOURSER PAR DE NOUVEAUX EMPRUNTS ET AINSI DE SUITE.

4— LE CHOMAGE
EN CONSEQUENCE AU RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE, DU A LA CRISE ECONOMIQUE, LE CHOMAGE EST MULTIPLIE PAR DEUX EN FRANCE ( AUTOUR DE 3% ). LA CHUTE DE L'OFFRE ENTRAINE UNE CHUTE DE LA DEMANDE INTERIEURE ( V ARIA TION DES STOCKS NEGATIVE, FBCF EN BAISSE ET DIMINUTION DE LA CONSOMMATION FINALE ) QUI ACCROIT LA CHUTE DE L'OFFRE ET LA REDUCTION DE L'EMPLOI. LA CHUTE DE L'EMPLOI PROVIENT EGALEMENT DE LA MECANISATION DE L'INDUSTRIE QUI PERMET DE PRODUIRE DAVANTAGE AVEC MOINS DE PERSONNEL.

CONSEQUENCES SUR LE PLAN EXTERIEUR EN FRANCE :

1— LE SOLDE NEGATIF DE LA BALANCE EXTERIEURE
LE SOLDE DES ECHANGES EXTERIEURS DEVIENT DEFICITAIRES DANS LA PLUPART DES PAYS DE L'OCDE EN RAISON DE LA LOURDEUR DE LA FACTURE PETROLIERE ET DE LA CONCURRENCE ACCRUE QUE SE LIVRENT LES P A YS NON PRODUCTEURS DE PETROLE A LA RECHERCHE DE REVENUS PROVENANT DE L'EXPORTATION POUR MAINTENIR LEUR CAPACITE D 'IMPORTATION. DANS LE CAS DE LA FRANCE, LE SOLDE DES ECHANGES DE MARCHANDISE SE CREUSE FORTEMENT ( -5 MILLIARDS d’EUR en 1974 ). les échanges de produits manufactures et de services ne suffisent pas à compenser le déficit due aux importations énergétiques.

LA SITUATION MONETAIRE ET LA POLITIQUE ECONOMIQUE

A CETTE PERIODE L'OFFRE DE CREDIT EST LA SOURCE ESSENTIELLE DU CHIFFRE D'AFFAIRES DES BANQUES. LES BANQUES DEVELOPPENT AU MAXIMUM LEURS CREDITS CLIENTELES AU RISQUE D'AGGRAVER L'INFLATION PAR LA CREATION MONETAIRE. LA HAUSSE DU COUT DU REFINANCMENT NE LES INCITERA PAS A REDUIRE LEUR OFFRE DE CREDIT MAIS A REPERCUTE CETTE HAUSSE SUR LE CLIENT. CE COMPORTEMENT EST CONFORTEE PAR L'EXISTENCE D'UNE DEMANDE DE CREDITS A PEU PRES ILLIMITEE DECOULANT DE LA SITUATION DES ENTREPRISES ET PAR L'ASSURANCE D'UN REFINANCEMENT OBLIGE DE LA BANQUE DE FRANCE QUI NE PEUT METTRE LE SYSTEME BANCAIRE ET LES ENTREPRISES EN DIFFICULTE : LA BANQUE CENTRALE SE TROUVE CONTRAINTE DE FOURNIR LA MONNAIE CENTRALE NECESSAIRE AU RISQUE DE S'ENDETTER ET D'ALLOURDIR LE BUDGET DE L'ETAT.

LE DEFICIT DU SOLDE BUDGETAIRE SE CREUSE EN RAISON DE : L'AUGMENTATION DES DEPENSES :

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- ENDETTEMENT BUDGETAIRE ET AUGMENTATION DES CHARGES FINANCIERES, - AUGMENT A TION DES SUBVENTIONS D'AIDE A L'EMPLOI ET A LA CROISSANCE

LA DIMINUTION DES RECETTES :
- DIMINUTION DES RENTREES FISCALES SUR LA TVA A CAUSE DE LA BAISSE DE LA CONSOMMATION
- DIMINUTION DES RENTREES FISCALES SUR LES REVENUES A CAUSE DE LA BAISSE DE LA CROISSANCE ET DE LA MONTEE DU CHOMAGE

POUR FAIRE FACE A CES PROBLEMES, LE GOUVERNEMENT FRANCAIS TENTE D'APPLIQUER LES RECETTES KEYNESIENNES QUI ONT CONNU UN FRANC SUCCES DURANT LES TRENTES GLORIEUSES.

L'INTERVENTIONISME DE L'ETAT SE TRADUIT PAR :

1) UNE POLITIQUE DE REFROIDISSEMENT
- L'ENCADREMENT DU CREDIT ET DE LA CREATION MONETAIRE POUR JUGULER L'INFLATION AVEC UNE ELEVATION DU TAUX D'ESCOMPTE POUR LES BANQUES ET UNE PRESSION FISCALE ACCRUE SUR LES REVENUES ISSUS DE LA MONTEE DES PRIX ( PLUS VALUES IMMOBILIERES, IMPOTS SUR LES SOCIETES ET LES HAUTS REVENUS )
- CONTRÔLE DES DEPENSES ENERGETIQUES ( HAUSSE DU PRIX DE L'ENERGIE POUR EN DISSUADER LA CONSOMMATION ) ET RECHERCHE D'ENERGIES DE REMPLACEMENT ( LE NUCLEAIRE )

2) UNE POLITIQUE DE RELANCE
-LA GESTION DES ENTREPRISES PUBLIQUES ( LOGIQUE D'ECONOMIE MIXTE DANS PLUSIEURS SECTEURS COMME LE TRANSPORT, L'ENERGIE, LES TELECOMMUNICATIONS, LES BANQUES )

- UN ACCROISSEMENT DE L'INVESTISSEMENT PUBLIC PAR DEFICIT BUDGET AIRE.
-LA RELANCE DE LA CROISSANCE PAR LA CONSOMMATION ( 3% PAR AN A PARTIR DE 1976 ) EN REVALORISANT LES PRESTATIONS SOCIALES.

-LE SOUTIEN A L'ECONOMIE PAR DES SUBVENTIONS ET DES PRETS BONIFIES AUX SECTEURS EN DIFFICULTES : L'AGRICULTURE, LES PME, L'EXPORT A TION. CES CREDITS PRIVILEGIES PRENNENT DE L'IMPORTANCE (38% DES ENCOURS MONETAIRES EN 1973, 41% EN 1975 )

- LA STIMULA TION DE L'INVESTISSEMENT PRIVE P AR DES INCITATIONS FISCALES.

2) LES LIMITES DE L'ETAT PROVIDENCE

MALGRE LES TAUX D'INTERETS QUASI-NULS, LE POIDS ELEVE DES SALAIRES DANS LA VALEUR AJOUTEE A CONTRIBUEE AU DECLIN A CETTE EPOQUE DE L'ECONOMIE FRANCAISE. AUTOFINANCEMENT ET RENTABILITE INSUFFISANTS ONT ENTRAINE UN PIETINEMENT DE L'INVESTISSEMENT PRODUCTIF PENDANT PLUS DE DIX ANS ET UNE

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DEGRADA TION DE LA COMPETITIVITE SANCTIONNEE P AR UNE DETERIORATION DES COMPTES EXTERIEURS DES QUE LA DEMANDE INTERIEURE S'ACCELERAIT.

LES REMEDES DE TYPE KEYNESIEN ( SOUTIEN A LA DEMANDE EFFECTIVE, MODIFICA TION DES ANTICIP A TIONS DES ENTREPRENEURS ) SE HEURTENT A DES LIMITES :

- L'OUVERTURE CROISSANTE DES ECONOMIES QUI AFFAIBLIT L'IMPACT DES MESURES PRISES EN FRANCE. LA DEMANDE INTERIEURE SE REPORTE SUR DES IMPORT A TIONS QUI NE PROFITENT PAS A L'EMPLOI.

- LA CRISE DE L'OFFRE ( ALLOURDISSEMENT DES COUTS ET BAISSE DES PROFITS ) QUI N'EST PAS PRISE EN COMPTE PAR LA RELANCE KEYNESIENNE SUR LES DEBOUCHES.

LA MONTEE SIMULTANEE DU CHOMAGE ET DE L'INFLATION CONTREDIT L'INTERPRETATION KEYNESIENNE DE LA COURBE DE PHILIPS. LA COURBE DE PHILIPS CONSISTE A DIRE QU'IL EXISTE UNE RELATION INVERSE ENTRE LE TAUX DE CHOMAGE ET LE TAUX DE VARIATION DES SALAIRES ( INFLATION ). SI LE TAUX DE CHOMAGE EST BAS, LE TAUX DE SALAIRE, ET DONC LE NIVEAU D'INFLATION EST ELEVE ET INVERSEMENT. DONC EN AUGMENTANT LES SALAIRES ON TEND A RELANCER LA DEMANDE DE TRAVAIL ET A REDUIRE LE CHOMAGE. DANS LA SITUATION DE LA FRANCE ON SE TROUVE DANS UNE IMPASSE AU SENS DE LA COURBE DE PHILIPS PUISQU'IL Y A UNE MONTEE SIMULTANEE DU CHOMAGE ET DE L'INFLATION (STAGFLATION ). LA RECHERCHE DU PLEIN EMPLOI TEND A AGGRAVER L'INFLATION ALORS QUE LA LUTTE CONTRE L'INFLATION TEND A LIMITER LE PLEIN EMPLOI. LE PLEIN EMPLOI ET LA STABILITE DES PRIX SE REVELENT DEUX OBJECTIFS INCOMPATIBLES.

RESUME

L'ET A T PROVIDENCE EST CONFRONTEE A DES OBJECTIFS CONTRADICTOIRES ( REDUIRE LE CHOMAGE OU L'INFLATION ) QUI NECESSITENT DES INTERVENTIONS COUTEUSES ( AUGMENTER OU DIMINUER LES SALAIRES ) AVEC MOINS DE RESSOURCES ( MOINS DE CROISSANCE ) ET PLUS DE DEPENSES ( ALLOCATIONS CHOMAGE ), DANS UN CONTEXTE DE DEFICIT BUDGETAIRE ET D'ENDETTEMENT CHRONIQUE, ASSOCIEE A UNE FORTE CREATION MONETAIRE.

3) LA MONTEE DU LIBERALISME AVEC LE PLAN BARRE

L'ECONOMIE DE LA DEMANDE DE TYPE EXPANSIONISTE, MENEE PAR LES TENANTS DU KEYNESIANISME SE HEURTAIT A TROIS CONTRAINTES MAJEURES :

L'INFLATION LIMITANT L'EFFET MULTIPLICATEUR DES SALAIRES
LA CONTRAINTE EXTERIEURE LIMITANT L'EFFET MULTIPLICATEUR DE LA DEMANDE

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L'ENDETTEMENT DES ENTREPRISES LIMIT ANT L'EFFET MULTIPLICATEUR DES INVESTISSEMENTS

DES 1976, LES NEO-LIBERAUX OPTENT POUR UNE ECONOMIE DE L'OFFRE ( RELANCER L'OFFRE ET L'INVESTISSEMENT ) REGULEE DAVANTAGE PAR LES MARCHES ET MOINS PAR L'ETAT. LE PLAN BARRE PREVOIT EN 1976 :

- LE BLOCAGE DES PRIX ( NORME DE 6,5% DE HAUSSE EN 1977 )
- LE BLOCAGE DES SALAIRES ( REDUCTION DES COUTS DE PRODUCTION )
-LA REDUCTION DES INVESTISSEMENTS PUBLICS ( REDUCTION DES DEFICITS PUBLICS PAR LES DEPENSES )
- HAUSSE DES RECETTES DE L'ETAT, DES IMPOTS, DE LA TVA ( REDUCTION DES DEFICITS PUBLICS PAR LES RECETTES ) -REDUCTION DE LA CROISSANCE DE LA MASSE MONETAIRE ( LUTTE CONTRE L'INFLATION )
-LIMITATION DES IMPORTATIONS PETROLIERES ( 55 MILIARDS PAR AN )

LE SECOND PLAN BARRE PREVOIT EN 1978 :

- LA LIBERALISATION DES PRIX INDUSTRIELS ( LAISSER LE MARCHE REGULER LES PRIX )
- LA HAUSSE DES TARIFS PUBLICS ET DES COTISATIONS SOCIALES ( REDUIRE LES DEFICITS PUBLICS )

- LES INCITATIONS FISCALES A L'ACHAT D'ACTION ( INCITER A UN FINANCEMENT SUR LE MARCHE FINANCIER ET NON PAR LA CREATION MONETAIRE )

AU DIRIGISME KEYNESIEN DES PRIX FIXES ET DE L'ENCADREMENT DU CREDIT ( POLITIQUE DE STOP AND GO ) COMMENCE A SE SUBSTITUER UNE ORIENTATION LIBERALE AVEC UNE LIBERATION DES PRIX ET UNE BAISSE DES SUBVENTIONS D'ETAT. LE PLAN BARRE S'INSCRIT DANS CETTE POLITIQUE DE RIGUEUR FONDEE SUR LA DESINFLA TION COMPETITIVE ( BAISSE DE L'INFLA TION POUR REDUIRE LES COUTS DE PRODUCTION ET RELANCER LES INVESTISSEMENTS ET LES EXPORTATIONS ) ; SUR LE FRANC FORT ( ST ABILISER LE T AUX DE CHANGE POUR REDUIRE LES DEFICITS EXTERIEURS ) ; ET SUR LE ROLE DES MARCHES FINANCIERS ( INCITER LES AGENTS A EPARGNER ET A SE FINANCER PAR DES SICAV ET DES OBLIGATIONS, LIMITANT AINSI LE ROLE DE LA CREATION MONETAIRE ET DONC LIMITANT L'INFLATION )

LA MONTEE DU LIBERALISME EST FREINEE PAR LA CRISE PETROLIERE EN 1979-1980.

4) LE DEUXIEME CHOC PETROLIER 1979-1980

LA CROISSANCE SE RALENTIT A NOUVEAU APRES LE SECOND CHOC PETROLIER ( 1 A 2% DE CROISSANCE DU PIB PAR AN CONTRE 3 A 4% ENTRE 1976 ET 1979 ). LES TAUX D'EPARGNE, D'INVESTISSEMENT ET

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D'AUTO-FINANCEMENT DES ENTREPRISES SONT AU PLUS BAS SUR LA PERIODE 1970-1994; LE CHOMAGE CONTINUE DE PROGRESSER. L'INFLATION CONNAIT UN NOUVEAU PIC A 14%.

A PARTIR DE CETTE EPOQUE, LE RESPONSABLES SE TROUVENT CONFRONTES A UNE SITUATION DIFFICILE, CAR LES INSTRUMENTS TRADITIONNELS DE POLITIQUE DE CROISANCE SEMBLENT INCAPABLE DE MENER A LA FOIS AU RETABLISSEMENT DE LA CROISSANCE ET DU PLEIN EMPLOI, DE L'EQUILIBRE DES ECHANGES EXTERIEURS TOUT EN RESPECTANT L'ORTHODOXIE MONETAIRE ET FINANCIERE ( TAUX DE CHANGE ET TAUX D'INTERET STABLES ). EN EFFET, SI LES POLITIQUES DE DESINFLATIONS COMPETITIVES DE 1976 ET 1978 FURENT COURONNES DE SUCCES SUR LE PLAN DE LA CROISSANCE ET DE LA LUTTE CONTRE L'INFLATION, LE TAUX DE CHOMAGE ET LES DEFICITS PUBLICS CONTINUENT D'ETRE ELEVES.

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LA PERIODE : 1979-1983

LE SECOND CHOC PETROLIER RELANCE LES TENDANCES INFLA TIONNISTES ET LES DEV ALUA TIONS COMPETITIVES ( DEVALUER LA MONNAIE POUR FAVORISER LES EXPORTATIONS ET POUR COMPENSER LE POIDS DES IMPORTATIONS ENERGETIQUES ). POUR EVITER L'INST ABILITE MONET AIRE LIEE AUX CHANGES FLOTT ANTS, L'EUROPE DES 12 INST AURE ALORS LE SYSTEME MONETAIRE EUROPEEN EN 1979. LE SME SE CARACTERISE PAR UNE MISE EN COMMUN PARTIELLE DES RESERVES DE CHANGE, PAR UNE ORGANISATION DES INTERVENTIONS DES BANQUES CENTRALES SUR LE MARCHE DES CHANGES ET PAR L'ETABLISSEMENT DE TAUX DE CHANGE FIXES MAIS AJUSTABLES. EN EFFET, CHAQUE MONNAIE ADHERENTE DOIT RESTER A L'INTERIEUR D'UNE MARGE DE FLUCTUATION AUTOUR DES COURS PIVOTS. LE SME SE SUBSTITUE A L'ANCIENNE FORMULE DU SERPENT MONET AIRE EUROPEEN INSTAURE EN 1972 : CHANGES FLOTTANTS AUTOUR DU MARK.

1) LA POLITIQUE DE RELANCE DE LA GAUCHE EN FRANCE

A CETTE EPOQUE LA FRANCE CONNAÎT UNE INFLATION DE 12% PAR AN, UN DESEQUILIBRE EXTERIEUR, UN DEFICIT PUBLIC STABILISE ( PLAN BARRE ), UN TAUX DE CHOMAGE EN PROGRESSION.

POUR RESOUDRE CES PROBLEMES, ET A L'INVERSE DES POLITIQUES LIBERALES ANTI-INFLATIONNISTES MENEES DANS LA PLUPART DES PAYS, LA FRANCE S'ORIENTE DES 1981 DANS UNE POLITIQUE DE RELANCE KEYNESIENNE PRONANT L'INTERVENTION DE L'ETAT. LE GOUVERNEMENT CONSIDERE QUE L'ETAT DOIT REMPLACER LE MARCHE LORSQUE LE MARCHE N'EST PAS EFFICACE NOTTAMENT POUR RETABLIR LE PLEIN EMPLOI OU POUR GARANTIR LE RESPECT DE L'INTERET GENERAL.

MESURES DE RELANCE DE LA DEMANDE : GO

- LA REVALORISATION DU SMIG ET DES PLUS BAS REVENUS ( + 38% ENTRE 1981 ET 1983 )
- AUGMENTATION DU MINIMUM VIEILLESSE ET DES PRESTATIONS DE CHOMAGE

-POLITIQUE DE SUBVENTION ET D'AIDE AU LOGEMENT
- BAISSE DE LA DUREE DU TRAVAIL ET CREATION DE 240 000 EMPLOIS DANS LE SECTEUR PUBLIC

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- ACCROISSEMENT DE L'INVESTISSEMENT PUBLIC ET DE L'AIDE AUX ENTREPRISES PRIVEES
- NA TIONALISA TION D'ENTREPRISES DANS LE CADRE DE L'ECONOMIE MIXTE

- DEVALUATION MONETAIRE COMPETITIVE MESURES DE CONTRÔLE DE L'INFLATION : STOP

-MESURES FAVORABLES A L'EPARGNE STABLE ( SICAV, OBLIGATIONS )
-MESURES POUR REDUIRE LA CREATION MONETAIRE, EN PERMETTANT UN FINANCEMENT SUR LE SECOND MARCHE POUR LES ENTREPRISES NOUVELLES OU POUR LES PME N'AYANT PAS LA POSSIBILITE D'ETRE COTE SUR LE PREMIER MARCHE )

CETTE POLITIQUE RELANCE LA CROISSANCE DU PIB A CONTRE COURANT DE LA RECESSION MONDIALE MAIS ELLE A DES EFFETS NEGATIFS :

- LE DEFICIT COMMERCIAL EXTERIEUR SE CREUSE D'UNE PART POUR DES RAISONS DE COMPETITIVITE ( LA DEMANDE INTERIEURE SE REPORTE SUR LES IMPORT A TIONS ET LE TISSU INDUSTRIEL FRANCAIS EST DEPENDANT DES IMPORTATIONS ), D'AUTRE PART POUR DES RAISONS MONET AIRES ( L'AUGMENT A TION DU DIFFERENTIEL D'INFLATION VIS A VIS DES AUTRES PAYS EUROPEENS QUI CREE UN DESAVANTAGE DES PRIX A L'EXPORTATION )

- LE DEFICIT DE LA BALANCE DES PAIEMENTS SE CREUSE EGALEMENT ( FUITE DES CAPITAUX ET CONTRADICTION ENTRE LA BAISSE DES TAUX EN FRANCE POUR FAVORISER LA DEMANDE ET LA HAUSSE AUX ETATS-UNIS POUR STABILISER LES PRIX )

- LE TAUX DE CHOMAGE CONTINUE DE PROGRESSER

- LA BAISSE DE LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES ( L'OFFRE ) SE POUSUIT AVEC DES PROBLÈMES DE COÛT ( HAUSSE DES SALAIRES ) DE PRODUCTIVITE ( BAISSE DES INVESTISSEMENTS ), ET DE FINANCEMENT ( BAISSE DES TAUX DE MARGE ).

CES RESULTATS S'EXPLIQUENT CAR LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT EST EN DECALAGE AVEC LA CONJONCTURE ET QUE LES OBJECTIFS INTERIEURS SE HEURTENT A LA CONTRAINTE EXTERIEURE :

LA BAISSE DE LA CROISSANCE GENERALE NE PERMET PAS UNE RELANCE EFFICACE TANT EN FRANCE QU'A L'ETRANGER ( POLITIQUE D'EXPANSION CONTRADICTOIRE A LA POLITIQUE DE RECESSION ) LES PROBLEMES ECONOMIQUES P ASSE P AR LA COMPETITIVITE INTERNATIONALE DES ENTREPRISES ( STIMULER LA DEMANDE AU DETRIMENT DE L'OFFRE )

LES POLITIQUES MONETAIRES DOIVENT TENIR COMPTE DES ORIENTATIONS PRISES PAR LES AUTRES PAYS CONCERNANT : TAUX DE CHANGE, TAUX D'INTERET ET TAUX D'INFLATION ( POLITIQUE INFLA TIONNISTE CONTRADICTOIRE A VEC UNE POLITIQUE DE DESINFLATION GENERALISEE ). POUR MIEUX COMPRENDRE LE

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DECALAGE ON VA ANALYSER LA POLITIQUE MENEE AUX ETATS-UNIS PAR REAGAN :

2) LE "REAGANISME TRIOMPHANT" ( 1980-1985 )

LA POLITIQUE MENEE PAR REAGAN EST D'INSPIRATION LIBERALE : L'ACCENT EST MIS SUR LA MAITRISE DE L'INFLATION ET SUR L'OFFRE DES FACTEURS DE PRODUCTION. CETTE POLITIQUE D'INSPIRATION LIBERALE CONSIDERE QUE LA FISCALITE JOUE UN RÔLE DETERMINANT DANS L'OFFRE DES FACTEURS DE PRODUCTION C'EST-A-DIRE L'OFFRE DE TRAVAIL DE LA PART DES SALARIES ET L'OFFRE DE CAPITAL A TRAVERS L'EPARGNE. POUR REAGAN SI LA PRESSION FISCALE EST TROP FORTE CELA INCITE NOTTAMENT LES ACTEURS A NE PAS TRAVAILLER ( THEORIE DE LAFFER ) ET CELA REDUIT L'OFFRE DE CAPITAL ( IMPOSITION TROP FORTE SUR L'EPARGNE QUI SE REPORTE SUR LA CONSOMMATION INMMEDIATE ).

REAGAN COMMENCE PAR DIMINUER LES IMPOTS SUR L'ENSEMBLE DES REVENUS, CE QUI CONTRIBUT A REDUIRE LES SALAIRES ET PAR VOIE DE CONSEQUENCE A REDUIRE L'INFLATION PAR LA DEMANDE.

POUR CONTENIR LA CREATION MONETAIRE, LES TAUX D'INTERETS ONT EGALEMENT TENDANCE A AUGMENTER CE QUI ATTIRE DES CAPITAUX ETRANGERS ET SOUTIEN LA CROISSANCE DU DOLLAR.

ENGAGEE DANS LA GUERRE FROIDE APRES L'INVASION DE L'AFGHANISTAN EN 1979, REGAN POURSUIT LA COURSE AUX ARMEMEMENTS EN AUGMENT ANT LES DEPENSES MILIT AIRES ( AUGMENTATION MOYENNE DE 15% PAR AN ENTRE 1981 ET 1984 )

L'ACCENT EST MIS SUR LA MUTATION DES ENTREPRISES AVEC LE DESENGAGEMENT DE L'ETAT DES INDUSTRIES TRADITIONNELLES ( ACIER, CHARBON AUTOMOBILE ) POUR FAVORISER LA MUTATION VERS LES INDUSTRIES NOUVELLES DE HAUTE TECHNOLOGIE ET LES SERVICES.

CETTE POLITIQUE HYBRIDE ( POLICY MIX ) QUI MIXE DEPENSES DE L'ETAT DANS L'ARMEMENT, ET DESENGAGEMENT DE L'ETAT DANS LA SPHERE PRIVE CONNAIT DES RESULTATS MITIGES :

-UNE RELANCE DE LA CONSOMMATION ET DES INVESTISSEMENTS ( +27% AU DERNIER TRIMESTRE 1983 )
-UNE BONNE MAITRISE DE L'EVOLUTION DES SALAIRES ( INFLATION PAR LES COÛTS MAITRISEE )

- UNE DESINFLATION DE 8% A PARTIR DE 1981,1982.
-UNE APPRECIATION DU DOLLAR QUI REND LES IMPORTATIONS PEU CHERE ( INFLATION IMPORTEE MAITRISEE )
-UNE BAISSE DU CHOMAGE ENTRE 1982 ET 1984 ( TAUX QUI PASSE DE 11% A 7,2% )

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- UNE ENVOLEE DES TAUX D'INTERETS QUI ACCROIT LA CHARGE FINANCIERE DE L'ETAT ( 110 MILLIARDS DE DOLLAR EN 1984 / LA MOITIE DU DEFICIT BUDGETAIRE ) ET DONC LE DEFICIT PUBLIC, DEFICIT AGGRAVE PAR LA BAISSE DES RECETTES FISCALES ET LA HAUSSE DES DEPENSES D'ARMEMENT.

- UN DEFICIT COMMERCIAL QUI S'AGGRA VE A VEC UNE FORTE PENETRATION DES PRODUITS ETRANGERS DU A LA HAUSSE DU DOLLAR.

3) LE TOURNANT FRANCAIS DE 1983

A PARTIR DE 1983 S'AMORCE UN TOURNANT LIBERAL EN FRANCE, AVEC UN ALIGNEMENT SUR LES POLITIQUES D'AUSTERITE ET AVEC LA VOLONTE DE CONSTRUIRE L'UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE POUR MIEUX CONTROLER LA CONTRAINTE EXTERIEURE QUI PESE SUR LES ECONOMIES EUROPEEENES.

LA PRIORITE A LA DEMANDE ET A L'EMPLOI CEDE LE PAS A DES

OBJECTIFS CENTRES SUR LES CONDITIONS DE L'OFFRE ET SUR LA DESINFLATION PAR LA DEMANDE ET PAR LES COUTS.

L'UN DES OBJECTIFS CONSISTE A BAISSER LES COUTS DE PRODUCTION NOTTAMENT EN RENDANT PLUS FLEXIBLE LE MARCHE DU TRA V AIL ET EN FA VORISANT LA BAISSE DES SALAIRES. ON ASSISTE ALORS A :

-LA BAISSE DES SALAIRES DANS LA VALEUR AJOUTEE ( GAINS DE PRODUCTIVITE ET REMPLACEMENT DES HOMMES PAR LES MACHINES OU DU TRA V AIL P AR LE CAPIT AL = MONTEE DU CHOMAGE )

-LE DEVELOPPEMENT DU TRAVAIL A TEMPS PARTIEL ( FLEXIBILITE DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE DE TRAVAIL = REDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL= MONTEE DU CHOMAGE )

-L'INDIVIDUALISATION DES SALAIRES ET LA REMISE EN CAUSE DES CONVENTIONS SALARIALES ET DE L'INDEXATION DES SALAIRES SUR LES PRIX ( REMISE EN CAUSE DU POUVOIR D'ACHAT, REMISE EN CAUSE DE LA CONSOMMATION INTERIEURE DONC DE L'OFFRE DONC DE L'EMBAUCHE = MONTEE DU CHOMAGE )

LA CONJONCTURE RELANCE L'INTERET LA COURBE DE PHILIPS CAR LA MONTEE DU CHOMAGE EST ASSOCIEE A LA BAISSE DES SALAIRES ET DE L'INFLATION.

DE MEME POUR REDUIRE LES COUTS ET LES DEFICITS BUDGETAIRES DONC L'INFLATION, L'ACCENT EST MIS SUR LE FINANCEMENT DIRECT DES ENTREPRISES PAR :

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-LA REFORME DU SYSTEME FINANCIER ( LIBERALISATION DES MARCHES DE CAPITAUX ET MISE EN CONCURRENCE DE TOUTES LES FORMES DE FINANCEMENT )

- LA LOI BANCAIRE DE 1984 QUI MET EN CONCURRENCE LES IF BANCAIRES ET NON BANCAIRES POUR ABAISSER LES COUTS DE FINANCEMENT.

-UNE FISCALITE FAVORABLE AU DEVELOPPEMENT DES MARCHES DE CAPIT AUX.

-UNE POLITIQUE MONETAIRE AXEE SUR LE CONTRÔLE DU TAUX DE CHANGE ET DE L'INFLATION QUI S'APPUIE SUR LES MECANISMES DE MARCHES ET SUR LES INCITATIONS DES AGENTS A MODIFIER LEURS COMPORTEMENTS ( ACTION SUR LA LIQUIDITE BANCAIRE PAR LES TAUX DIRECTEURS DE LA BANQUE CENTRALE )

- LA LEVEE PROGRESSIVE DU CONTROLE DES CHANGES - LA FIN DE L'ENCADREMENT DU CREDIT

CETTE POLITIQUE S'ACCOMP AGNE D'UN DESENGAGEMENT DE L'ETAT AVEC DES OBJECTIFS DE REDUCTION DES DEFICITS PUBLICS. LE FINANCEMENT DU DEFICIT PUBLIC S'EFFECTUE ALORS SANS CREATION MONETAIRE PAR LE RECOURS AUX OBLIGATIONS.

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1983-1997 : L'ALIGNEMENT SUR LES POLITIQUES LIBERALES

CETTE PERIODE EST MARQUEE P AR LA DOMINA TION DES POLITIQUES LIBERALES D'INSPIRATION ANGLO-SAXONNE FONDEES SUR LA DESINFLATION COMPETITIVE ( EN EXTERNE STABILISER LE TAUX DE CHANGE, EN INTERNE MAITRISER LA MASSE MONETAIRE ), LA FLEXIBILITE DU MARCHE DU TRA V AIL ET LA DEREGLEMENTATION DES MARCHES FINANCIERS. CETTE PERIODE EST EGALEMENT MARQUEE P AR LES BOULEVERSEMENTS POLITIQUES A L'EST AVEC L'ARRIVEE DE GORBATCHEV ET LA CHUTE DU MUR DE BERLIN. CES CHANGEMENTS S'INSCRIVENT AU MOMENT OU LA COMUNAUTE EUROPEENNE SIGNE L'ACTE UNIQUE EN 1986 QUI PREVOIT LA LIBRE CIRCULATION DES PRODUITS. LA CONSTRUCTION DU MARCHE UNIQUE DOIT FAVORISER LA MOBILITE DU CAPITAL ET DU TRAVAIL ENTRE LES PAYS MEMBRES GRACE A LA SUPRESSION DES BARRIERES REGLEMENTAIRES .

LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE EUROPEENNE CONSTITUE UNE DES ZONES LES PLUS RICHES DU MONDE PUISQU'EN 1987, AVEC 6,7% DE LA POPULATION MONDIALE, ELLE CONTRIBUE A 31% DU PIB MONDIAL. LA CEE REALISE 21% DES EXPORTATIONS ET 22% DES IMPORTATIONS MONDIALES. LES ACHANGES DE LA COMMUNAUTE SONT A PEU PRES EQUILIBRES.

L'ENJEU DU MARCHE UNIQUE VISE SUR LE PLAN EXTERIEUR A LIBERER LES ETATS MEMBRES DE L'HEGEMONIE AMERICAINE OU JAPONAISE QUI PAR LA VALEUR DE LEURS MONNAIES OU LE NIVEAU DE LEURS TAUX DE CHANGES REGULENT LES ECHANGES MONDIAUX A LEUR CONVENANCE ( EX : LES USA FINANCENT LEUR DEFICIT PUBLIC EN DIMINUANT LA VALEUR DU DOLLAR ET EN ATTIRANT DES CAPITAUX ETRANGERS AVEC DES TAUX ELEVES ). SUR LE PLAN INTERIEUR, LE MARCHE UNIQUE DOIT ELIMINER LES BARRIERES TARIFAIRES ET MONETAIRES AFIN DE PROVOQUER UNE DIMINUTION DES COUTS ET DES PRIX. CETTE DIMINUTION DES COUTS ET DES PRIX DOIT STIMULER LA DEMANDE ET DONC LA PRODUCTION DE MANIERE A AMELIORER LA COMPETITIVITE DES FABRICANTS EUROPENS AVEC UN MARCHE DOMESTIQUE PLUS FORT. CETTE LOGIQUE DE LA CROISSANCE DOIT EGALEMENT PRODUIRE DES EFFETS SUR LES FINANCES PUBLIQUES GRÂCE AU REGAIN D'ACTIVITE ( AUGMENTATION DES RECETTES FISCALES ), ET GRACE A L'HARMONISATION DES POLITIQUES SOCIALES ET A

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L'INSTAURATION D'UNE CONCURRENCE SUR LES MARCHES PUBLICS ( DIMINUTION DES DEPENSES ).

1) LES RESULTATS DE LA POLITIQUE LIBERALE ET DE LA CONSTRUCTION EUROPENNE EN FRANCE

1 ) LES ENTREPRISES :

IL FAUT DISTINGUER DEUX PHASES : UNE PHASE DE CROISSANCE ( 1985-89 ) ET UNE PHASE DE RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE ( 1990-93 ). DURANT LA PHASE HAUSSIERE, LES RATIOS DE RESULTATS ET LES RATIOS DE RENTABILITE ECONOMIQUE ( TAUX DE MARGE EBE / VA, ET TAUX D'EPARGNE ) PROGRESSENT. EN REVANCHE DE 1989 A 1993 LE TAUX DE MARGE DES SOCIETES INDUSTRIELLES RECULE DE 9 POINTS.

LA DEGRADATION IMPORTANTE DE LA SANTE FINANCIERE DES SOCIETES INDUSTRIELLES A RESULTE DU RECUL DE LA DEMANDE, TANT EN FRANCE QU'EN EUROPE ET D'UNE CONCURRENCE ACCRUE. CETTE DERNIERE A ETE ACCENTUEE PAR L'APPRECIATION TENDANCIELLE DU FRANC RENDANT MOINS COMPETITIVE LES EXPORTATIONS. DANS CE CONTEXTE DE SATURATION DES MARCHES OU L'OFFRE EST STRUCTURELLEMENT SUPERIEURE A LA DEMANDE TANT EN FRANCE QU'EN EUROPE, LA CONCURRENCE S'EST PORTEE SUR UNE GUERRE DES PRIX AVEC DES RABAIS ET DES RENEGOCIA TIONS FREQUENTES DES CONTRA TS DE SOUS- TRAITANCES. CETTE GUERRE A REDUIT LES MARGES DES SOCIETES DANS UN CONTEXTE GENERALISE DE BAISSE DES COÛTS ET DE BAISSE DES PRIX.

DANS LES ANNEES 70, LA RENTABILITE DES FIRMES NE SUFFISAIT PAS A ASSURER UN FINANCEMENT CORRECT DE L'INVESTISSEMENT. AINSI, LE BESOIN EN FOND DE ROULEMENT ( AUGMENTATION DES STOCKS, AVANCE SUR FACTURE, DELAIS DE PAIEMENTS ) N'ETAIT P AS COUVERT P AR LES PROFITS NON DISTRIBUES, LES AMORTISSEMENTS ET LES PROVISIONS. LA PLUPART D'ENTRE ELLES RECOURENT A L'EMPRUNT A UNE PERIODE FAVORABLE EN RAISON DE L'INFLATION ET DES TAUX BAS. DURANT LES ANNEES 1980, LES FIRMES CONTINUENT DE MISER MASSIVEMENT SUR L'EMPRUNT. ON ASSISTE A UNE RELANCE DE L'INVESTISSEMENT( CREATION DE FILIALE, FUSION, ACQUISITION, OPA ). LES SOCIETES FINANCENT LEUR CROISSANCE EN EMETTANT DES ACTIONS. AU DEBUT DES ANNEES 90, CETTE CROISSANCE EST STOPPEE D'UNE PART A CAUSE D'UNE CRISE DE LA DEMANDE ( LE MONTANT DES PROFITS EXEDENT LES INVESTISSEMENTS, LES SOCIETES EPARGNENT PLUS QU'ELLES N'INVESTISSENT ) ET D'AUTRE PART A CAUSE D'UN RENCHERISSEMENT DES CHARGES FINANCIERES ( HAUSSE DES TAUX D'INTERETS ET DESINFLATION QUI LIMITE L'EMPRUNT ET L'APPEL A L'EPARGNE DES MENAGES ).

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2) LES MENAGES

LE COMPORTEMENT ECONOMIQUE DES MENAGES EST CARACTERISE PAR UN FORT RECUL DU TAUX D'EPARGNE ( DE 20,4% EN 1978 A 10,8% EN 1987 ). CETTE CHUTE N'A P AS AGGRA VE LE BESOIN DE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE QUI A RAREMENT DEPASSE 1% DU PIB AU COURS DE CETTE PERIODE. ELLE A EN EFFET ETE ACCOMPAGNEE PAR UN REDRESSEMENT SENSIBLE DE L'EPARGNE DE L'ETAT APPARENT DANS LA REDUCTION DU DEFICIT BUDGETAIRE ENTRE 1982 ET 1990 ET SURTOUT PAR UNE HAUSSE SPECTACULAIRE DE L'EP ARGNE DES ENTREPRISES. L'EFFORT D'INVESTISSEMENT ENTRE 1986 ET 1990 A PU ETRE FINANCE SANS APPEL SUPPLEMENTAIRE A L'EPARGNE DU RESTE DU MONDE.

LA DEFORMATION DE LA STRUCTURE GLOBALE DE L'EPARGNE AU PROFIT DES ENTREPRISES ET AU DETRIMENT DES MENAGES S'EXPLIQUE PAR UN REVIREMENT DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE QUI REND LE PARTAGE DE LA VALEUR AJOUTEE PLUS FAVORABLE AUX ENTREPRISES ( OFFRE ). AINSI EN FRANCE, LE FREINAGE DE LA MASSE SALARIALE A ENTRAINE ENTRE 1980 ET 1985 UN NET RALENTISSEMENT DU REVENU DISPONIBLE BRUT DES MENAGES DONT LE POUVOIR D'ACHAT N'A PROGRESSE QUE DE 1% PAR AN EN MOYENNE CONTRE 4% DANS LES ANNEES 70.

LA BAISSE DE LA CONSOMMATION ET LA CRISE DE LA DEMANDE AU DEBUT DES ANNEES 90 S'EXPLIQUE POUR PLUSIEURS RAISONS :

- L'ENDETTEMENT MASSIF DES MENAGES DANS LES ANNEES 80 AVEC LA DEREGLEMENTATION DU CREDIT, QU'IL FAUT REMBOURSER DANS LES ANNEES 90 AVEC LA HAUSSE DES TAUX. LA PROPENSION A CONSOMMER DIMINUE A CAUSE DU RENCHERISSEMENT DU CREDIT ( EFFET D'EVICTION ).

- L'ARBITRAGE CONSOMMA TION-EP ARGNE QUI PROFITE A L'EPARGNE AVEC LA HAUSSE DES TAUX, AVEC LA LIBERALISATION DES MARCHES FINANCIERS ET LA DIVERSIFICATION DES PRODUITS ( ASSURANCE VIE, SICAV, FCP, ETC ) : LA PROPENSION A EPARGNER AUGMENTE. C'EST EGALEMENT UNE EPARGNE DE PRECAUTION POUR FAIRE FACE AUX INCERTITUDES DE L'AVENIR ( PHENOMENE DES ANTICIPATIONS ).

- L'EXPLOSION DU CHOMAGE DE 5% EN 1978 DE LA POPULATION ACTIVE A 10,2% EN 1992 RENFORCE LA MONTEE DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES DANS LE REVENU ( DE 27,7% A 35% DU RDB ) DIMINUANT LA PROPENSION A CONSOMMER ET DIMINUANT LE VOLUME DE LA DEMANDE GLOBALE.

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- LE RALENTISSEMENT DU POUVOIR D'ACHAT LIE AUX MESURES CONTRE LE SURENDETTEMENT QUI ONT IMPOSE UN RA TIONNEMENT DU CREDIT LORSQUE LE REMBOURSEMENT D'EMPRUNT DEPASSE UNE CERTAINE PROPORTION DES REVENUS DES MENAGES = LIMITE DE LA CONSOMMATION . L'ENDETTEMENT NET DES MENAGES EST PASSE DE 5% DU RDB EN 1989 A O,3% EN 1992.

3) LA DETTE PUBLIQUE

LA STAGFLATION QUI MARQUE LA FIN DES ANNEES 80 ( CHOMAGE ET RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE ) RELANCE LE DEBAT SUR LA DETTE PUBLIQUE.

ENTRE 1984 ET 1994, LE POIDS DE LA DETTE PUBLIQUE A DOUBLE POUR ATTEINDRE 2500 MILLIARDS DE FRANCS. POUR UN MENAGE OU UNE ENTREPRISE, S'ENDETTER N'EST PAS FORCEMENT MAUVAIS : ACQUERIR UN LOGEMENT OU DES OUTILS DE PRODUCTION, C'EST PREPARER L'AVENIR. LA CHARGE DE L'ENDETTEMENT EST ALORS COMPENSEE SOIT PAR DES RECETTES SUPPLEMENTAIRES ( DANS LE CAS DE L'ENTREPRISE ), SOIT PAR DES ECONOMIES SUR LE LOYER OU PAR DES SATISFACTIONS SUPPLEMENTAIRES ( DANS LE CAS DES MENAGES ). CE N'EST PAS TRES DIFFERENT POUR L'ETAT, IL PEUT S'ENDETTER POUR REALISER DES INVESTISSEMENTS ( INFRASTRUCTURES, FORMATION ) DONT TOUTE LA COLLECTIVITE TIRERA PROFIT ULTERIEUREMENT. L'ENDETTEMENT PERMET D'ANTICIPER SUR L'AVENIR ET DE FAIRE PAYER DES REALISATIONS IMMEDIATES PAR LES CONTRIBUABLES DES ANNEES FUTURES. LA DETTE N'EST ACCEPTABLE QUE SI ELLE ENGENDRE UNE ACTIVITE FUTURE PLUS IMPORTANTE SOIT A CAUSE DE L'EFFET MUL TIPLICA TEUR ( INJECTER DU POUVOIR D'ACHA T DANS L'ECONOMIE ) SOIT A CAUSE D'UN ACCROISSEMENT DES REVENUS FUTURS.

EN FRANCE LA MONTEE DE LA DETTE TEMOIGNE DES DIFFICULTES DU GOUVERNEMENT A FINANCER LES DEPENSES EN PERIODE FAIBLE CROISSANCE ET LES DIFFICULTES A REMBOURSER LES TAUX D'EMPRUNTS. AVEC LA BAISSE DE LA CROISSANCE ET LES TENTATIVES DE REDUCTION DES DEPENSES DONC DES RECETTES, LE DEFICIT SE CREUSE. IL DEVIENT STRUCTUREL ET CHRONIQUE.

LA SITUATION DE LA FRANCE OBEIT AUNE TENDANCE PLUS GENERALE : DEPUIS LE DEBUT DE LA DECENNIE DES ANNEES 80, LE POIDS DE LA DETTE PUBLIQUE S'EST ACCRUE DANS LES PAYS DE L'OCDE POUR ATTEINDRE 65% DU PIB EN MOYENNE EN 1990-95 CONTRE 32% ENTRE 1961-73, AVEC UNE CROISSANCE DE 3,6% PAR AN EN 1990-95 CONTRE 2,1% DANS LES ANNEES 70.

LA HAUSSE DES DEFICITS PUBLICS RELANCE LE DEBAT DES LIBERAUX KEYNESIENS : DOIT ON REDUIRE LES DEFICITS POUR QUE LE TAUX D'INTERET BAISSE ( BAISSE DE LA DEMANDE DE FINANCEMENT PAR RAPPORT A L'OFFRE ) EN ESPERANT ALORS QUE

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LE SECTEUR PRIVE CAPTE L'EPARGNE ET AUGMENTE SES INVESTISSEMENTS ( FIN DE L'EFFET D'EVICTION ET TAUX DE CROISSANCE > TAUX D'INTERET ). OU BIEN CET ENCHAINEMENT EST- IL INCERTAIN ET FAUT-IL BAISSER LES TAUX D'INTERETS ET RELANCER LA CROISSANCE ( HAUSSE DES DEPENSES ET DES SALAIRES ) POUR QUE LA DEMANDE PROFITE AUX INVESTISSEMENTS ET A LA REDUCTION DES DEFICITS.

4) LE COMMERCE EXTERIEUR

L'UN DES ENJEUX DU TOURNANT LIBERAL AMORCE PAR LES SOCIALISTES PUIS PAR LA DROITE CONCERNAIT LES ECHANGES AVEC L'EXTERIEUR. EN 1983, LES SOCIALISTES ONT BRUSQUEMENT ETE OBLIGE DE CHANGER DE CAP ET SOUS L'EFFET DE LA CONTRAINTE EXTERIEURE, ILS ONT DE COUVERT UNE EQUATION MAGIQUE : EN CASSANT L'INDEXATION DES SALAIRES SUR LES PRIX, LES ENTREPRISES DEVAIENT RECONSTITUER LEURS MARGES, ÊTRE PLUS COMPETITIVES SUR LES MARCHES ETRANGERS. DONC L'ECONOMIE DEVAIT ETRE PROGRESSIVEMENT ASPIREE DANS UNE SPIRALE VERTUEUSE. A CE TITRE LE COMMERCE EXTERIEUR A LONGTEMPS ETE CONSIDERE COMME LE BAROMETRE DE LA SANTE ECONOMIQUE DU PAYS.

OR L'EXEDENT DU COMMERCE EXTERIEUR CONSTATE DEPUIS 1991 EST DAVANTAGE LE SIGNE D'UNE DEMANDE INTERIEURE FAIBLE ( CONTRACTION DES IMPORTATIONS A CAUSE DE LA RECESSION DE LA DEMANDE ET D'UNE CHUTE DE LA PRODUCTION AVEC CREUSEMENT DU CHOMAGE ET DES INEGALITES / 10% DES FOYERS DETIENNENT 50% DU PATRIMOINE ) QUE D'UNE OFFRE EXTERIEURE FORTE ( EXPORT A TIONS SOUTENUES P AR L'UNIFICA TION ALLEMEMANDE ).

SELON UN DOCUMENT PUBLIE PAR L'OCDE EN 1995, LA PART DES EXPORTATIONS FRANCAISES DANS LES EXPORTATIONS MONDIALES A LEGEREMENT BAISSE SUR 20 ANS DE 6,3% EN 1978, ELLES PASSENT A 5,7% EN 1997.

2) LES LIMITES DE LA POLITIQUE D'INSPIRATION LIBERALE

1) LE KRACH BOURSIER DE 1987

LA DESINFLATION, LES TAUX D'INTERETS POSITIFS, LES INNOVATIONS FINANCIERES ET LA DEREGLEMENTATION DES MARCHES A FAVORISE LE RECOURS ACCRU AUX EMISSIONS D'ACTIONS ET D'OBLIGATIONS CONVERTIBLES. CELA A EGALEMENT FAVORISE L'ENVOLEE DES PLACEMENTS SPECULATIFS ( RESSOURCES FINANCIERES COMPENSANT LA FAIBLESSE DES INVESTISSEMENTS PRODUCTIFS ET DES RESSOURCES DU TRAVAIL AVEC UNE BAISSE DES SALAIRES ). LE DECALAGE ENTRE LE COURS DES ACTIONS ET LA VALEUR REELLE DES ENTREPRISES S'EST

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CREUSE JUSQU'EN 1987 Où L'ANNONCE D'UN ACCROISSEMENT DU DEFICIT AMERICAIN MARQUE LE DEBUT D'UN RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE MONDIALE, DONC DE LA VALEUR DES TITRES. CE PHENOMENE ENTRAINA DES ANTICIP A TIONS A LA BAISSE SOUDAINES PROVOQUANT UN KRACH. MÊME SI LE KRACH N'A PAS STOPPE LE CYCLE HAUSSIER JUSQU'EN 1989, IL MONTRE LES LIMITES D'UN SYSTEME DE FINANCEMENT PAR LES MARCHES FRAGILISE PAR LES PHENOMENES SPECULATIFS.

2) L'EUROPE UNIE : TAUX D'INTERET ELEVE ET FRANC FORT

LE CHOIX POLITIQUE DU MARCHE UNIQUE IMPOSE DE DEFENDRE LA P ARITE DU FRANC P AR RAPPORT AU MARK CE QUI LIMITE L'AUTONOMIE DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET IMPOSE DES TAUX D'INTERETS ELEVES PLUS IMPORTANTS QU'A L'ETRANGER POUR ATTIRER DES CAPITAUX ET SOUTENIR LA VALEUR DE LA MONNAIE. EN CONTRE PARTIE ON CONSTATE QUE LE TAUX D'INTERET ETANT SUPERIEUR AU TAUX DE CROISSANCE, L'EPARGNE EST PRIVILEGIE SUR L'INVESTISSEMENT ET LE REVENU DU CAPITAL EST PRIVILEGIE SUR LE REVENU DU TRA V AIL, CELA ACCROIT LA BAISSE DE LA DEMANDE ET CELA NE RESOUT PAS LE PROBLEME DE SOUS-EMPLOI EN DEPIT DES PROTESTATIONS SOCIALES. DE MEME LA POLITIQUE DU FRANC FORT POUR PREPARER LA MONNAIE UNIQUE ET L'EURO NE FAVORISE PAS LES EXPORTATIONS ET LA RELANCE EXTERIEURE.

3) LA MONTEE DES INEGALITES SOCIALES

LES POLITIQUES DE FLEXIBILISATION DE LA MAIN D'OEUVRE ET DE REMISE EN CAUSE PARTIELLE DE LA PROTECTION SOCIALE OU DES A V ANT AGES SOCIAUX ( EX : PRIV A TISA TION DES ENTREPRISES PUBLIQUES ) TENDENT A ACCROITRE LA PRECARITE DE L'EMPLOI ET LES INEGALITES ENTRE LES MENAGES DETENTEUR D'UN PATRIMOINE ( REVENU PATRIMONIAL ) ET LES MENAGES QUI NE PEUVENT COMPTER QUE SUR LE REVENU DE LEUR TRAVAIL. EN 1996, LES ST A TISTIQUES DE L'INSEE FONT APP ARAITRE QUE 50% DES MENAGES ( LES MOINS FAVORISES ) SE PARTAGENT SEULEMENT 25% DES REVENUS DISTRIBUES ET DETIENNENT 8% DES PATRIMOINES. A L'AUTRE EXTREMITE DE L'ECHELLE, 10% DES MENAGES ( LES PLUS FORTUNES ) SE PARTAGENT 28% DES REVENUS ET 50% DES P A TRIMOINES. LES INEGALITES RENFORCENT LE MANQUE DE CONFIANCE DES MENAGES DANS L'A VENIR F A VORISANT LE DEVELOPPEMENT D'UNE EPARGNE DE PRECAUTION.

4) L'EPARGNE DE PRECAUTION

EN PRIVILEGIANT L'OFFRE SUR LA DEMANDE, LA COMPETITIVITE SUR L'EMPLOI, LA POLITIQUE LIBERALE INCITE A DES COMPORTEMENTS DE REPLI. DEPUIS LES ANNEES 1980, LES MENAGES ONT FINIT PAR SE CONVAINCRE QUE L'AVENIR SERAIT DURABLEMENT SOMBRE. ILS RESTREIGNENT LEUR CONSOMMATION, ARRETENT DE S'ENDETTER ET SE METTENT A

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EPARGNER. ILS ESPERENT SE PROTEGER INDIVIDUELLEMENT D'UN AVENIR MARQUE PAR LE CHOMAGE DE MASSE ET LA CRISE DE LA PROTECTION SOCIALE ( DEFICIT DES RETRAITES, DU CHOMAGE ET DE LA SANTE ). CE FAISANT ILS REDUISENT LA CONSOMMATION ET LA DEMANDE, AGGRAVANT DAVANTAGE LE CHOMAGE ET RENFORçANT LES ANTICIPATIONS PESSIMISTES.

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LA MONDIALISATION

LA MONDIALISATION TRADUIT LE PHENOMENE DE MUTATION DE L'ECONOMIE AU COURS DES ANNEES 90. JUSQU'A PRESENT, LES RELA TIONS INTERNA TIONALES SE DEROULAIENT ENTRE DES NATIONS AUTONOMES ET SOUVERAINES DANS LA REGULATION DES ESP ACES ECONOMIQUES NA TIONAUX. DANS UNE ECONOMIE MONDIALE, LA CONCURRENCE ECONOMIQUE SE GENERALISE ENTRE LES ETATS ( LA TRIADE, LES NPI ). LES NATIONS SONT ALORS INTEGREES SUR UNE BASE PRIVE ET NON POLITIQUE DANS UN ESPACE ECONOMIQUE MONDIAL QUI ECHAPPE AUX REGULATIONS ETATIQUES NATIONALES ( LIMITE COMPTABILITE NATIONALE PAR EX, LIMITE DES POLITIQUES MONETAIRES ). LES NOUVELLES TECHNIQUES DE TRANSPORT DE BIENS OU DE PERSONNES ACCELERENT LA DISSOLUTION DES FRONTIERES ; LE DEVELOPPEMENT DES MARCHES ECONOMIQUES ET FINANCIERS A LA PLACE DES ETATS POSE LA QUESTION D'UNE REGULATION MONDIALE DE L'ECONOMIE.

1) LA MONDIALISATION DES MARCHES

1.1 LA MONDIALISATION DES MARCHES FINANCIERS

LA MISE EN PLACE D'UN MARCHE UNIFIE DE L'ARGENT AU NIVEAU PLANETAIRE AU DEBUT DES ANNEES 80 PERMISE PAR LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ( TELECOMMUNICATIONS, INFORMATIQUE ) PAR LA DEREGLEMENTATION, PAR LE DECLOISONNEMENT ET PAR LA DESINTERMEDIATION ( REDUCTION DU ROLE DES INTERMEDIAIRES FINANCIERS ET NOTTAMENT DES BANQUES ). ELLE SIGNIFIE QUE LES AGENTS PEUVENT EMPRUNTER OU PLACER LEUR ARGENT Où ET QUAND ILS LE SOUHAITENT. ELLE A PERMIS JUSQU' A MAINTENANT DE FINANCER LES DEFICITS PUBLICS ET LES DEFICITS EXTERIEURS SANS INFLATION ELEVEE ( SANS CREER DE LA MONNAIE EN RECOURANT A L'EPARGNE DU RESTE DU MONDE ). ELLE NE SEMBLE PAS AVOIR FAIT DIMINUER LE COUT DU FINANCEMENT MAIS A SANS DOUTE ACCRU LE RISQUE DE SYSTEME ( REPONSE INDIVIDUELLE CONTRADICTOIRE A VEC L'INTERET COLLECTIF : EX RUMEURS DE FAILLITE D'UNE BANQUE POUR SAUVER SON ARGENT RETRAIT ANTICIPE INDIVIDUEL QUI PROVOQUE LA FAILLITE COLLECTIVE ).

1.2 LA GLOBALISATION DES MARCHES NON FINANCIERS

EN 1996, LA CROISSANCE MONDIALE DU PIB FROLE LES 3% ANNUELS ( CROISSANCE DE 4000 MILLIARDS DE FRANCS / AN ). L'EXPANSION DE L'ECONOMIE EST PLUS RAPIDE QUE CELLE DE LA POPULATION DU GLOBE, GRACE A LA BAISSE DE L'INFLATION ( 5% EN 1996 CONTRE

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25% EN 1990 ) ET GRACE AUX ECHANGES COMMERCIAUX ( CROISSANCE DE 8% PAR AN ). MAIS EN 1996, 85% DE LA RICHESSE MONDIALE A ETE CREE HORS D'EUROPE, POUR L'ESSENTIEL EN ASIE ORIENTALE ET EN AMERIQUE DU NORD.

2) LA MONDIALISATION DES ENTREPRISES

" DANS LE MONDE INDUSTRIEL QUI EST LE NOTRE, IL N'Y A PLUS DE PLACE POUR DES STRATEGIES CONCUES A L'ECHELLE D'UN SEUL PAYS OU D'UN SEUL CONTINENT "

Jean Louis Beffa, Président de Saint-Gobain.

L'APP ARITION DES FIRMES GLOBALES OU MULTINATIONALES S'EXPLIQUE PAR :

-LA RECHERCHE DES ECONOMIES D'ECHELLE ( PLUS LA PRODUCTION AUGMENTE PLUS LES COUTS UNITAIRES SE REDUISENT EN RAISON DES EFFETS D'APPRENTISSAGE ET EN RAISON DE L'OPTIMISATION DES CAPACITES DE PRODUCTION )

- LA RECHERCHE D'UNE TAILLE CRITIQUE ( EN PHASE DE CONCENTRA TION IL F AUT A TTEINDRE L A T AILLE DE SES CONCURRENTS POUR LUTTER A ARMES EGALES EN TERME DE CAPACITE D'INVESTISSEMENT ET DE CAPACITE FINANCIERE )

- L'INTERET A EXPLOITER LES A V ANT AGES COMP ARA TIFS DES DIFFERENTES ZONES DE LA PLANETE EN PROFITANT DES DIFFERENCES DE COUTS DE PRODUCTION ( LEGISLATION DU TRAVAIL, TAXES ET IMPOTS, TAUX DE CHANGE, NIVEAU DES SALAIRES ) ; ON PARLE DE DELOCALISATION.

- LA NECESSITE D'ETRE PRESENT SUR TOUS LES GRANDS MARCHES POUR AMORTIR LES COUTS CROISSANTS DE LA RECHERCHE.

ON ASSISTE AINSI A LA CONSTITUTION DE RESEAUX D'ENTREPRISES TRANSNATIONAUX DONT LA GESTION EST FACILITEE PAR LES PROGRES DE LA TELEMATIQUE QUI PERMETTENT D'INTERCONNECTER TOUS LES SITES ET DE GERER EN TEMPS REEL LES OPERATIONS ( EX : L'ECHANGE DE DONNES INFORMATISEES, INTERNET, ETC ). EN PARTENARIAT AVEC D'AUTRES FIRMES, LES ENTREPRISES GERENT SUR UNE BASE PLANETAIRE LA CONCEPTION, LA PRODUCTION ET LA DISTRIBUTION DE LEUR PRODUITS ET SERVICES.

LES ESPACES JURIDIQUES NATIONAUX SONT DESORMAIS DE TROP PETITES TAILLE POUR PERMETTRE UN CONTROLE EFFICACE DE FIRMES ETENDANT LEURS ACTIVITES SUR PLUSIEURS PAYS OU CONTINENTS ( DEFISCALISA TION DES FIRMES A VEC L'IMPLANTATION DANS DES PARADIS FISCAUX, FUITE DES CAPITAUX ET DE L'EMPLOI DANS DES ZONES A FORTE CROISSANCE ).

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3) LA MONDIALISATION DES ETATS

LA GLOBALISATION A TRAVERS LA MOBILITE INTERNATIONALE ACCRUE DU CAPITAL ET LA FORMATION DE RESEAUX DE PRODUCTION TRANSNATIONAUX CREE UNE NOUVELLE FORME DE CONCURRENCE ENTRE LES ETATS : IL NE S'AGIT PLUS SEULEMENT D'EXPORTER DES PRODUITS ET DES SERVICES, MAIS EGALEMENT D'ATTIRER OU DE RETENIR DES INVESTISSEMENTS MOBILES QU'ILS SOIENT D'ORDRE PRODUCTIFS ( EX : IMPLANTATION DE DYSNEY A PARIS AU LIEU DE BARCELONE ) OU D'ORDRE FINANCIERS ( EX : CREA TION D'UNE MONNAIE FORTE L'EURO POUR A TTIRER LES CAPITAUX ).

3.1 LA CONSTITUTION D'ESPACE ECONOMIQUES TRANSNATIONAUX :

LE MONDE EST PARTAGE ENTRE TROIS BLOCS ECONOMIQUES : L'EUROPE DE MASSTRICHT ( COORDINATION DES POLITIQUES ECONOMIQUES ET HARMONISATION DES CONDITIONS SOCIALES DE TRAVAIL ), LES ETATS-UNIS ET LA CONSTITUTION D'UNE ZONE DE LIBRE ECHANGE ENTRE LES USA, LE CANADA ET LE MEXIQUE ( SUPRESSION DES OBSTACLES TARIFAIRES ), L'ASIE-PACIFIQUE AVEC LA CHINE ET LE JAPON : LA LOCOMOTIVE ECONOMIQUE DU MONDE AVEC UNE CROISSANCE DE 6% PAR AN EN MOYENNE, 13% POUR LA CHINE.

EX : L'EUROPE DE MAASTRICHT ( MARCHE UNIQUE )

LA CONFERENCE DE MAASTRICHT REUNISSANT LES CHEFS D'ETAT DES GOUVERNEMENTS DES 12 PAYS DE LA CEE LE 10 DECEMBRE 1991 ONT DECIDE DE REALISER L'UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE ET D'HARMONISER LA LEGISLATION SOCIALE POUR EVITER LES DISTORSIONS DE CONCURRENCE, ET POUR LUTTER CONTRE LA SUCOMPETITIVITE ARTIFICIELLE DE LA ZONE DOLLAR. CINQ CRITERES DE CONVERGENCE DES ECONOMIES ONT ETE RETENU POUR L'UEM :

- LA REALISATION D'UN DEGRE ELEVE DE STABILISATION DES PRIX. -UN DEFICIT PUBLIC NON EXCESSIF ( DEFICIT < 3% DU PIB PAR AN ) -UNE DETTE PUBLIQUE SOUTENABLE, C'EST-A-DIRE INFERIEURE A 60% DU PIB.

- UNE STABILITE MONETAIRE AVEC L'ABSENCE DE DEVALUATION -UNE HARMONISATION DES NIVEAUX DE TAUX D'INTERETS

L'UEM PREVOIT UNE NOUVELLE REGULATION DES ECONOMIES SELON 4 CRITERES :

- LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITE SELON LEQUEL LES COMPETENCES SONT A PRIORI CONFIEES AU NIVEAU LE PLUS BAS A MOINS QU'IL NE SOIT DEMONTRE QUE LE TRANSFERT A UN NIVEAU SUPERIEUR PERMETTE DE FAIRE DES GAINS D'EFFICACITE

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- LE PRINCIPE DE SURVEILLANCE MUTUELLE DES POLITIQUES ECONOMIQUES AVEC LE RESPECT DES NORMES COMMUNAUTAIRES ( CRITERES DE CONVERGENCE )
- LE PRINCIPE DE PRIORITE ABSOLUE A LA LUTTE CONTRE L'INFLA TION

- LE PRINCIPE DE DEVOLUTION DES POLITIQUES MONETAIRES A DES ORGANISMES INDEPENDANTS.

3.2 LA CONSTITUTION D' ORGANES DE REGULATION TRANSNA TIONAUX

LE G7 : CREE EN 1976, GROUPE DES 7 PAYS ( ALLEMAGNE, USA, FRANCE, GB, JAPON, LE CANADA ET L'ITALIE ) REPRESENTENT 10% DE LA POPULATION MONDIALE MAIS 37% DU PIB. LES SOMMETS ANNUELS VISENT A ETUDIER LES QUESTIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES MONDIALES.

LE GA TT ( GENERAL AGREEMENT ON T ARIFFS AND TRADE ) : ACCORD GENERAL SUR LES TARIFS DOUANIERS ET LE COMMERCE DE 1948 A 1995. TRAITE MULTILATERAL, LE GATT A CONNU 8 CYCLES DE NEGOCIATIONS COMMERCIALES.

DAVOS : 1200 MEMBRES DU FORUM ECONOMIQUE MONDIAL SE REUNISSENT CHAQUE ANNEE A DAVOS POUR APPRENDRE A MAITRISER A L'ECHELLE DE LA PLANETE L'INTERDEPENDANCE ECONOMIQUE ET POLITIQUE.

LE FMI : LE FOND MONETAIRE INTERNATIONAL CREE EN 1945. LE FMI JOUE SURTOUT UN ROLE DANS LES P A YS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT EN ORGANISANT DE SOUTIENS FINANCIERS.

4) LES CONSEQUENCES DE LA MONDIALISATION

LA CONCURRENCE ENTRE LES TERRITOIRES TEND A PROFITER AUX ZONES A FAIBLE COUT DE MAIN D'OEUVRE ( EX : DELOCALISATION DE LA CONFECTION OU DE LA SAISIE INFORMATIQUE EN EXTREME ORIENT ET EN ASIE ) JUSQU'AU MOMENT Où LES NIVEAUX DE DEVELOPPEMENT SERONT HARMONISES ET GENARLISES.

L'IMPLANTATION DES ENTREPRISES ET LA CREATION DE RICHESSE TEND A SE FOCALISER A PROXIMITE DES METROPOLES DEVELOPPEES EN RAISON DE L'IMPORTANCE DU BASSIN D'EMPLOI, DE LA TAILLE DU MARCHE LOCAL, DES ECONOMIES DE TEMPS ET DE LA QUALITE DES INFRASTRUCTURES. CE SCHEMA CONDUIT A UNE POLARISATION CROISSANTE DES ACTIVITES AUTOUR DE QUELQUES ZONES HYPER-DEVELOPPEES, LE RESTE DU TERRITOIRE ETANT DELAISSE.

CONSEQUENCES POUR LA FRANCE : SI LES COUTS DE PRODUCTION SONT DANS L'ENSEMBLE COMPETITIFS PAR RAPPORT A CEUX DE NOS VOISINS, SI PARIS ET QUESLQUES AUTRES METROPOLES SONT BIEN PLACEES DANS UNE CONCURRENCE ACCRUE ENTRE VILLES

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EUROPEENNES, ON VOIT SE PROFILER LE RISQUE D'UNE SOCIETE ET D'UNE GEOGRAPHIE A DEUX VITESSES : D'UN COTE LES GAGNANTS DE LA MONDIALISATION, PROPRIETAIRES DE CAPITAUX OU DETENTEURS DE QUALIFICATIONS DE HAUT NIVEAU LOCALISES DANS LES METROPOLES LES PLUS DYNAMIQUES ; DE L'AUTRE LES PERDANTS, MOINS QUALIFIES, MENACES DE PERDRE LEUR EMPLOI SI LEUR PRODUCTIVITE NE JUSTIFIE PAS LE NIVEAU RELATIVEMENT ELEVE DES SALAIRES ET DES PROTECTIONS DONT ILS BENEFICIENT PAR RAPPORT A LEURS CONCURRENTS DU SUD OU DE L'EST.

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TROISIEME PARTIE : MONNAIE ET CIRCUIT DE FINANCEMENT

LA MONNAIE

1) DEFINITION ET CONCEPT

On définit la monnaie par les fonctions et les propriétés qu'elles recouvrent LES FONCTIONS DE LA MONNAIE

LA MONNAIE UNITE DE COMPTE : ECONOMIE D'ECHANGE

LA MONNAIE EST LE BIEN A PARTIR DUQUEL ON EXPRIME LE PRIX DE TOUS LES AUTRES, C'EST-A-DIRE UNE UNITE DE COMPTE QUI PERMET DE MESURER LA VALEUR DES BIENS HETEROGENES. LA MONNAIE EST ALORS CONSIDERE COMME UN ETALON PERMETTANT DE SIMPLIFIER LE SYSTEME DES PRIX DANS UNE ECONOMIE D'ECHANGE.

Remarque. En l'absence de monnaie, dans une économie à n biens, il existe autant de prix relatifs ( de prix d'un bien en fonction d'un autre bien ) que de rapports d'échange ( un bien contre un autre bien ) soit pour n biens n (n-1) / 2 prix relatifs. En utilisant une unité de compte ou une unité de valeur on a n-1 rapports de prix ( le prix d'un bien sert de référence aux autres ), le bien choisi n'a pas forcément une valeur intrinsèque le prix du papier d'un billet de banque n'est pas élevé.

Remarque : le monnaie permet de nombrer les biens c'est en ce sens qu'elle est

appelée un numéraire.

INTERET : L'UTILISATION D'UNE UNITE DE COMPTE PERMET DE MINIMISER LES COUTS D'ECHANGE ( COUTS DE TRANSACTION ET COUTS D'ATTENTE ) EN STABILISANT ET EN UNIFORMISANT LES TERMES D'UN ECHANGE.

LA MONNAIE INSTRUMENT DE PAIEMENT : ECONOMIE MONET AIRE

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LA MONNAIE EST UN BIEN DIRECTEMENT ECHANGEABLE CONTRE TOUS LES AUTRES BIENS, C'EST UN INSTRUMENT DE PAIEMENT QUI PERMET D'ACQUERIR N'IMPORTE QUEL AUTRE BIEN OU SERVICE, EN TOUTES CIRCONST ANCES DANS UN ESP ACE DONNE. DANS UNE ECONOMIE MONETAIRE, LES PRODUITS NE S'ECHANGENT PAS CONTRE D'AUTRES BIENS MAIS CONTRE DE LA MONNAIE QUI A SON TOUR S'ECHANGE CONTRE DES PRODUITS.

LA MONNAIE RESERVE DE VALEUR : ECONOMIE MONETAIRE

LA MONNAIE CONSTITUE UN MOYEN DE REPORTER UN POUVOIR D'ACHA T DANS LE TEMPS ( PROCRASTINA TION ). LA NON SYNCHRONISATION DES DEPENSES ET DES RECETTES ET L'INCERTITUDE DU FUTUR ( VALEUR DES BIENS A ACQUERIR ) JUSTIFIENT LA CONSTITUTION D'ENCAISSE MONETAIRE.

Remarque : c'est l'une des composantes du patrimoine des secteurs institutionnels : actif financier liquide

LES PROPRIETES DE LA MONNAIE (évoquées par Keynes en 1963 dans la Théorie générale ) LA LIQUIDITE

LA MONNAIE SE DISTINGUE DES BIENS EN CE QU'ELLE EST IMMEDIATEMENT DISPONIBLE SANS COUTS DE TRANSFORMATION NI RISQUE. CETTE PROPRIETE DE LIQUIDITE GARANTIT UNE RESERVE DE POUVOIR D'ACHAT POUR CELUI QUI LA DETIENT.

LA STABILITE

LORSQUE LE VOLUME DE MONNAIE EST INSUFFISANT, ON NE PEUT PAS OBTENIR UN ACCROISSEMENT DE LA VALEUR DE LA MONNAIE PAR UNE BAISSE DES PRIX. LA MONNAIE CONSTITUE POUR L'ECONOMIE UNE VARIABLE EXOGENE, PRODUITE EN DEHORS DES MECANISMES DE MARCHE.

LA RARETE

LA MONNAIE EST UN BIEN SANS SUBSTITUT POUR REMPLIR LA FONCTION D'ECHANGE. LORSQUE LA QUANTITE DE MONNAIE EST INSUFFISANTE, IL N'EXISTE AUCUNE POSSIBILITE DE SUBSTITION D'UN BIEN OU D'UN ACTIF A LA MONNAIE.

2) LES FORMES DE LA MONNAIE

La monnaie a pris au cours du temps la forme de biens ayant une valeur matérielle ( monnaie-marchandise ) ou la forme de signes monétaires sans valeur intrinsèques tels que les billets ou la monnaie scripturale. Excepté les monnaies primitives (

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coquillages, bétail, jarres de vin, étoffes ), les monnaies-marchandises ont été constituées de métaux précieux : propriétés de rareté et de liquidité.

LA MONNAIE METALLIQUE :

La monnaie métallique a régné en France jusqu'au début du XX siècle : avant 1870 : régime bimétallisé OR-ARGENT
après 1870 et avant 1914 : étalon OR

Le régime de l'étalon or avait plusieurs particularités :

l'aspect : l'or circule sous formes de pièces
l'émission : chacun peut apporter de l'or à l'hotel des monnaies qui le transforme en pièces
la convertibilité : les billets et la monnaie scripturale sont convertibles contre des pièces ( Gold Specie Standard ) ; le franc comme toutes les grandes monnaies est défini par un certain poids d'or.

LA MONNAIE NOMINALISTE : BILLETS ET MONNAIE SCRIPTURALE

A l'origine, le billet est une monnaie papier sans valeur marchande qui servait de certificat de dépôt pour la monnaie métallique et circulant à la place de celle-ci. Il est convertible en OR à la demande du porteur. En France sera appliqué le Banking Principle accordant toute liberté d'émission de monnaie pour les établissements bancaires à condition d'être en mesure d'assurer à tout moment la convertibilité OR.

Après 1914, le billet n'est plus convertible sauf contre des lingots d'or ( Gold Bullion Standard ) : entre 1928 et 1936, il va représenter la majeure partie de la masse monétaire.

Après la seconde guerre mondiale, la monnaie scripturale tend à se développer. Contrairement aux billets et aux pièces ( monnaies manuelles, monnaies divisionnaires, monnaies nominales ), la monnaie scripturale n'est pas matérialisée physiquement. Elle consiste en une inscription dans la comptabilité des banques sous le terme de dépôt.

SEULS LES DEPOTS A VUE ( DAV ) ASSORTIS D'INSTRUMENTS ( CHEQUIERS, CARTES BANCAIRES ) QUI EN PERMETTENT LA CIRCULATION CONSTITUENT UN MOYEN DE PAIEMENT AU SENS STRICT : DEPOT A VUE MONETAIRE.

LES MOYENS DE PAIEMENT ACTUEL : LA PREDOMINANCE DE LA MONNAIE SCRIPTURALE

Actuellement la masse monétaire M1 est constituée pour 15% de monnaie manuelle (billets et pièces). L'essentiel des règlements s'effectue en monnaie scripturale dont les instruments de circulation sont en pleine mutation.

Les billets traditionnellement dénommés monnaie fiduciaire sont émis par la banque de France qui en possède le monopole. Ils sont inconvertibles en or, dans le sens où leur valeur n'est pas indexée sur le cours de l'or.

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Les pièces sont émises par le Trésor mais mises en circulation par la banque de France. Cette monnaie est appellée monnaie divisionnaire dans la mesure où leur valeur faciale est supérieure à leur valeur réelle en métal.

La monnaie scripturale est constituée par les comptes créditeurs que les ANF possèdent auprès des établissements de crédit. 95% des ANF sont titulaires d'un compte bancaire ou postal. Cette bancarisation s'est développée à cause de la loi qui a imposé le paiement de certaines opérations ( salaires, achats importants ) en monnaie scripturale. Le règlement par jeu d'écritures évite les déplacements et offre une sécurité. Les dépots à vue monétaires sont inscrits au passif du bilan des organismes financiers

INSTRUMENTS DE CIRCULATION DE LA MONNAIE SCRIPTURALE :

Le chèque est un ordre de paiement que le payeur remet au bénéficiaire.
Le titre interbancaire de paiement (TIP) chèques imprimés sur ordinateurs des entreprises
Le virement de compte à compte.
L'effet de commerce : titre de crédit interentreprises
le virement automatisé, le prélèvement automatisé, la carte bancaire.

3) LA MASSE MONETAIRE ET SA MESURE

LES AGREGATS MONETAIRES

LES AGREGATS DE MONNAIE (M1,M2,M3,M4) SONT DES INDICATEURS STATISTIQUES QUI REPRESENTENT LA CAPACITE DE DEPENSE DES AGENTS NON FINANCIERS RESIDENTS ( MENAGES, ADMINISTRA TIONS, SOCIETES ). ILS CORRESPONDENT AUX DIFFERENTS MOYENS DE PAIEMENTS DETENUS PAR LES ANF.

LES AGREGATS COMPRENNENT LA MONNAIE M1 ET LA QUASI MONNAIE M2,M3,M4 ( LES ACTIFS FINANCIERS LIQUIDES : PLACEMENTS FACILEMENT CONVERTIBLES EN MOYEN DE PAIEMENT )

UN ACTIF LIQUIDE A TROIS CARACTERISTIQUES :
Il ne présente pas de risque de variation en valeur nominale
Il peut être directement utilisé dans les moyens de paiement ou converti en moyen de paiement à bref délai, sans coût ou avec des coûts faibles.
Il est une créance à vue ou à terme relativement court, généralement auprès des instances cautionnés par l'état comme le trésor : pas de risque d'insolvabilité ou d'illiquidité.

L'UTILISATION DES AGREGATS :

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Les comportements de dépenses et de placements financiers des acteurs économiques se répercutent sur l'intensité d'utilisation de la masse monétaire : sur la vitesse de circulation de la monnaie.

la monnaie peut être dépensée ( taux d'intérêts bas, taux d'inflation élevé ) ou conservée comme réserve de pouvoir d'achat, on parle alors de préférence pour la liquidité ( taux d'intérêt élevé, taux d'inflation bas ).

la vitesse de circulation est un concept important car à masse monétaire donnée, une variation de la vitesse peut avoir des répercussions sur les niveaux d'activités et de prix ( rapport entre la masse monétaire disponible et le montant des transactions en valeur à couvrir )

LA VITESSE-TRANSACTION MESURE LE NOMBRE DE PAIEMENT QU'EFFECTUE LA MONNAIE DANS UN TEMPS DONNE ( ANNEE, TRIMESTRE ), QUE CES PAIEMENTS CONCERNENT LA PRODUCTION FINALE, LES CONSOMMATIONS INTERMEDIAIRES, LES VENTES DE BIENS OU LES OPERATIONS FINANCIERES.

LE COEFFICIENT DE ROTATION DES ACTIFS LIQUIDES MESURE LE RAPPORT ENTRE LES DEBITS ET LES ENCOURS.
ex : durée moyenne de détention d'une monnaie sous forme d'un dépôt à vue ou d'un livret

ex : coefficient de rotation des PEL 42 mois et 3 semaines, en 1992.

LA VITESSE-REVENU ( PIB / M ) EST UNE MESURE DONNEE PAR LE RAPPORT ENTRE LE PIB AU PRIX COURANT ET LES AGREGATS MONET AIRES M1,M2,M3 CALCULE EN MOYENNE ANNUELLE. L'INVERSE DE LA VITESSE REVENU M / PIB EST LE TAUX DE LIQUIDITE DE L'ECONOMIE.

EN 1992 PIB / M1 = 2,5 ( la masse monétaire en circulation était 2,5 fois inférieure au PIB )

placer l'argent ( actifs réels ou risqués ) stocker l'argent ( actifs financiers liquides ) le dépenser
le choix des agents s'appuie sur les rendements et les risques associés à chaque type d'actif et sur les anticipations de la valeur de ces actifs.

ex : plus les taux d'intérêts sont élevés, plus le coût de liquidité est lourd et plus l'agent aura tendance à limiter les stocks et à accroitre la vitesse de circulation
ex : plus les taux d'intérêts baisses, plus le coût de liquidité diminue, et plus la préférence pour la liquidité augmentera ce qui diminuera la vitesse de circulation

Comme un moteur de voiture suffisamment alimenter en essence, il faut un rapport équilibré entre la masse monétaire et le PIB. Trop de monnaie risque d'emballer la machine et de provoquer une hausse des prix ( théorie quantitative de la monnaie ) ; pas assez de monnaie risque de déprimer la machine et de réduire la croissance de production de biens et services. L'enjeu d'une politique monétaire consiste à trouver le juste milieu.

Problème : la frontière entre monnaie ( liquide ) et actifs patrimoniaux ( non liquide ) devient de plus en plus flou avec le développement des produits financiers comme les SICAV monétaires. D'où problème pour l'état de contrôler la masse monétaire : il

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ne suffit pas de contrôler M1 car sinon les moyens de paiements se reporte sur M2 ou M3 et vice-versa.

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CREATION ET DESTRUCTION DE MONNAIE
1) AGENTS FINANCIERS, AGENTS NON FINANCIERS

AGENTS NON FINANCIERS

LES AGENTS NON FINANCIERS DETIENNENT DES PLACEMENTS FINANCIERS OU BENEFICIENT DES FLUX FINANCIERS. ILS PARTICIPENT AU CYCLE DE PRODUCTION ET INTERVIENNENT SUR LE MARCHE DES TRANSACTIONS DE BIENS ET SERVICES. IL S'AGIT DES SQS, DES MENAGES ET DES ADMINISTRATIONS.

AGENTS FINANCIERS

LES AGENTS FINANCIERS DISTRIBUENT DES FINANCEMENTS SOUS FORME DE CREDITS ESSENTIELLEMENT, ET RECOIVENT DES PLACEMENTS FINANCIERS QUI CONSTITUENT LEURS RESSOURCES. IL S'AGIT, DES INSTITUTIONS FINANCIERES ( BANQUES, ORGANISMES DE CREDIT ), DES COMPAGNIES D'ASSURANCE, DU TRESOR ET DE LA BANQUE CENTRALE.

IL FAUT FAIRE UNE DISTINCTION ENTRE :

Les établissements de crédit bancaire, principalement les banques qui sont les établissements créateurs de monnaie : lorsqu'ils accordent du crédit, ils inscrivent simultanément le montant de l'avance consentie à leur actif pour matérialiser leur créance et à leur passif sur le compte de dépôt du client bénéficiaire. C'est possible car seules les banques reçoivent des dépôts publics.

Les autres institutions financières ne gèrent pas des comptes de dépôt donc ne créent pas de monnaie. Elles gèrent l'épargne des agents non financiers sous formes de placements. Elles servent d'intermédiaire aux banques pour l'octroi de crédit.

MECANISME DE LA CREATION DE MONNAIE

APPROCHE MICROECONOMIQUE

PRINCIPES :

La création monétaire suppose une opération entre un Agent non financier et une banque.
Elle consiste en la transformation d'une créance non monétaire, ou plus généralement d'un actif non monétaire en moyen de paiement.

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Le mécanisme comptable de la création monétaire se réalise par un accroissement simultané de l'actif et du passif de l'établissement concerné.

LA MONNAIE CREEE SE CONCRETISE PAR UNE INSCRIPTION AU COMPTE ( DAV DEPOT A VUE ) DU BENEFICIAIRE QUI FIGURE AU PASSIF DU BILAN DE LA BANQUE.

LA CONTREPARTIE EST INSCRITE A L'ACTIF A UN POSTE CREANCES SUR LE CLIENT BENEFICIAIRE.

LE REMBOURSEMENT DU CREDIT ABOUTIRA DE FACON SYMETRIQUE A UNE DESTRUCTION DE MONNAIE EN DIMINUANT A LA FOIS L'ACTIF ET LE PASSIF DU BILAN BANCAIRE.

LES BANQUES SONT DOTEES DU POUVOIR DE CREER DE LA MONNAIE PAR UN SIMPLE JEU D'ECRITURE. LE CREDIT ( CREANCE DE LA BANQUE SUR LA SOCIETE OU SUR LE MENAGE ) EST UNE CONTREPARTIE DE LA MONNAIE CREEE.

LA CREATION DE MONNAIE EST LIMITEE PAR UNE CONTRAINTE : LA MONNAIE CREEE PAR LA BANQUE DOIT ETRE CONVERTIBLE EN TOUTE AUTRE FORME DE MONNAIE, EN BILLETS PAR EXEMPLE. LA BANQUE CENTRALE ( EMETTEUR DE BILLETS ) EXERCE DONC UN CONTRÔLE SUR LA QUANTITE DE MONNAIE CREEE.

MECANISME DE LA CREATION MONETAIRE

APPROCHE MACROECONOMIQUE

LES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE :

Image : prêt sur gage, en contrepartie du prêt on laisse en dépot un objet, ou une lettre de créance

Les contreparties du crédit : les créances des banques sur les ANF. Elles peuvent utiliser ces créances comme moyen de paiement soit pour obtenir des liquidités auprès de la banque de France ( refinancement = prêt entre institutions financières ), soit pour acheter des titres à une entreprise ou au trésor ( titres liés à un besoin de financement des agents publics ou privés ) = contrepartie interne, soit pour acheter des devises étrangères = contrepartie externe.

CONTREPARTIES ( CREDITS, TITRES OU DEVISES )

1) LES CREANCES NETTES SUR L'EXTERIEUR :

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flux de règlements entre agents non financiers résidents et non résidents : apport de devise pour conversion en francs si solde extérieur positif, d'où achat de devises par les banques contre liquidité : accroissement de la masse monétaire.

2) LE CREDIT INTERNE

CREANCES NETTES SUR L'ETAT ( titres émis par l'état, bons du trésor, monnaie divisionnaire ) mesure l'incidence monétaire du besoin de financement de l'état : pour financer un déficit budégétaire, l'état ou le trésor emprunte et donc contribue à créer de la monnaie.

CREANCES SUR L'ECONOMIE ( crédits distribués par les banques, titres émis par les agents non financiers ) mesure l'incidence monétaire du besoin de financement des entreprises et des ménages : pour financer leur BdF les ANF peuvent puiser dans leur épargne ou emprunter et donc contribuent à accroitre la masse monétaire en circulation = échange de moyens de paiement ( monnaie scripturale ) contre créance.

Pour retrouver le montant de la masse monétaire à partir du bilan des Institutions Financières, il faut calculer la différence entre le montant des contreparties monétaires à l'actif et les ressources non monétaires figurant au passif ( épargne contractuelle PEL, LEP et ressources stables non monétaires emprunts obligataires, parts de FCP à plus de cinq ans, titres d'OPCVM autres que monétaires )

MASSE MONETAIRE = CONTREPARTIES - RESSOURCES STABLES

Multiplicité des émetteurs de monnaie et monnaie centrale

L'émission de billets est le monopole de la banque de France.
L'émission de pièces de monnaie incombe au Trésor.
La monnaie scripturale peut être créée par n'importe quel établissement de crédit.

CETTE MULTIPLICITE DES EMETTEURS DE BILLETS POSE DES PROBLEMES DE CONVERSION DE MONNAIE SCRIPTURALE EN BILLETS OU DE TRANSFERT DE MONNAIE SCRIPTURALE D'UN ETABLISSEMENT A UN AUTRE. CES PROBLEMES SONT RESOLUS PAR DES MECANISMES DE COMPENSATION ET PAR L'UTILISATION D'UNE MONNAIE HIERARCHIQUEMENT SUPERIEURE AUX AUTRES : LA MONNAIE BANQUE DE FRANCE OU MONNAIE CENTRALE.

IL FAUT SAVOIR QUE TOUS LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET LE TRESOR ONT UN COMPTE COURANT A LA BANQUE DE FRANCE. CE COMPTE COURANT LEUR SERT A REGLER LES SOLDES APPARUS EN COMPENSATION AVEC LES AUTRES ETABLISSEMENTS DE CREDIT. LA MONNAIE CENTRALE EST LA SOMME DE CES COMPTES ET DES BILLETS EN CIRCULATION.

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LA COMPENSATION : CHAQUE JOUR UNE BANQUE DOIT ENCAISSER DES CHEQUES EMIS PAR LES AUTRES BANQUES AU PROFIT DE SES CLIENTS ET DOIT REGLER DES CHEQUES EMIS PAR SES CLIENTS AU PROFIT DES AUTRES BANQUES. LA COMPENSATION C'EST LE SOLDE ENTRE CE QU'ELLE RECOIT ET CE QU'ELLE DOIT AUX AUTRES BANQUES.

LES PAIEMENTS DANS L'ENSEMBLE DE L'ECONOMIE SONT HIERARCHISES A DEUX NIVEAUX. LES CREANCES ET LES DETTES DES AGENTS NON FINANCIERS SONT CENTRALISES PAR LES BANQUES SECONDAIRES ET PAYES EN MONNAIE BANCAIRE, ET LES CREANCES ET LES DETTES DES BANQUES SONT CENTRALISES A LA BANQUE CENTRALE ET P A YES EN MONNAIE CENTRALE. LA BANQUE DE FRANCE CONTRÔLE LA CREATION MONETAIRE.

LA LIQUIDITE BANCAIRE = LE MONTANT DES SOLDES DES BANQUES A LA BANQUE CENTRALE.

MODALITES OFFERTES AUX BANQUES POUR DETENIR DE LA MONNAIE CENTRALE AUTREMENT-DIT POUR APPROVISIONNER LEUR COMPTE BANQUE DE FRANCE :

LES RESERVES OBLIGATOIRES ( RO ):

AVOIRS NON REMUNERES QUE LES BANQUES DOIVENT CONSERVER A LA BANQUE CENTRALE ET QUI REPRESENTENT UNE CERTAINE PROPORTION DES CREDITS OU DES DEPOTS BANCAIRES.

Remarque : en augmentant l'assitette ou le taux des réserves obligatoires ( manque à gagner pour les banques ) on incite les banques à offrir à leurs clients des placements stables non assortis de RO. Il s'agit alors de ralentir la vitesse de circulation de la monnaie ou la création monétaire.

LE MARCHE INTERBANCAIRE ET MONETAIRE :

SUR CE MARCHE LES IF CREDITRICES EXEDENTAIRES EN MONNAIE CENTRALE VONT PRETER AUX IF DEFICITAIRES ( PRIX DU MARCHE = TAUX D'INTERET INTERBANCAIRE sur lequel est indexé le taux d'intérêt des crédits immobiliers par exemple :

taux immobilier 6,32 taux interbancaire 5,32).

LE RECOURS A LA BANQUE CENTRALE :

LA BANQUE CENTRALE FAIT CREDIT AUX BANQUE EN CREANT DE LA MONNAIE CENTRALE. ( REFINANCEMENT DE LA BANQUE PAR LA BANQUE CENTRALE )

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EN CONTRE PARTIE, LA BANQUE PEUT CEDER DES ACTIFS A LA BANQUE DE FRANCE ( DEVISES, TITRES, CREANCES ) POUR SE REFINANCER

ATTENTION : Il ne faut pas confondre la monnaie interbancaire ( monnaie centrale ) avec la monnaie à l'usage des agents non financiers ( constitutive de la masse monétaire )

La notion de circuit monétaire

CONSTITUE UN CIRCUIT MONETAIRE L'AIRE DE CIRCULATION D'UNE MONNAIE OU NE SE POSE PAS DE PROBLÈME DE CONVERSION OU DE TRANSFERT. EX : UNE MONNAIE SCRIPTURALE QUI CIRCULE ENTRE LES AGENCES D'UNE MÊME BANQUE ( OPERATIONS DE COMPTE A COMPTE DANS UNE MEME BANQUE ).

TROIS CRITERES DETERMINENT L'EXISTENCE D'UN CIRCUIT :

1) un instrument de paiement propre au circuit. Il y a donc autant de cicuits que d'établissements de crédit + trésor + Banque de France.

2) un ensemble d'utilisateur de la monnaie spécifique au circuit. Plus le nombre d'utilisateur est important, plus la monnaie de ce circuit est utilisée.

3) existence d'un système de compensation central qui assure l'unité du circuit par une circulation rapide et aisée des fonds.

Lorsqu'un client effectue un retrait en billet ou si le bénéficiaire du paiement a un compte dans une autre banque, il y aune fuite de monnaie d'un circuit à un autre.

FUITE AUTONOME : les paiements effectuées d'une banque à une autre et qui nécessitent une compensation.

FUITE INSTITUTIONELLE : les réserves obligatoires imposées par la banque de France

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FINANCEMENT DE L'ECONOMIE

1) DEFINITION DU FINANCEMENT

LA CROISSANCE ECONOMIQUE EXIGE UNE FORMATION CONTINUE DE CAPIT AL DONT LE FINANCEMENT PEUT SE F AIRE SUR RESSOURCES D'EPARGNES OU SUR RESSOURCES MONETAIRES. LE SYSTEME FINANCIER PERMET D'AJUSTER L'OFFRE ET LA DEMANDE DE CAPITAUX GRACE A L'AUTOFINANCEMENT, LE TRANFERT D'EPARGNE OU L'EMPRUNT. CELA CONDUIT A PRESENTER LES AGENTS ECONOMIQUES EN TROIS GROUPES :

LES PRETEURS : LES MENAGES ET LE RESTE DU MONDE POUR LA PERIODE RECENTE
LES EMPRUNTEURS : LES ENTREPRISES ET LES ADMINISTRATIONS LES INTERMEDIAIRES : LES INSTITUTIONS FINANCIERES

EXEMPLE : LE MODE DE FINANCEMENT DES ENTREPRISES :

IL EXISTE SIX MECANISMES DE FINANCEMENT POUR LES ENTREPRISES :

1) L'AUTO-FINANCEMENT CONSISTE A UTILISER LES PROFITS NON DISTRIBUES POUR LES INVESTISSEMENTS
2) LE RECOURS AUX ACTIONNAIRES CONSISTE A EMETTRE DES ACTIONS ( TITRES DE PROPRIETE QUI DONNE DROIT A DES DIVIDENDES ET A UNE PARTICIPATION AUX DECISIONS DU CONSEIL D'ADMINISTRA TION ). L'EMISSION D'ACTION N'EST P AS UN ENDETTEMENT, ELLE MODIFIE LA REPARTITION DU POUVOIR ENTRE LES PROPRIETAIRES.

3) L'EMISSION DE TITRES LONGS : LES D'OBLIGATIONS, TITRES DE CREANCE A LONG TERME QUI IMPLIQUENT LE PAIEMENT D'INTERETS.
4) L'EMISSION DE TITRES COURTS : LES BILLETS DE TRESORERIE

5) LE FINANCEMENT BANCAIRE : ENDETTEMENT FINANCIER 6) LE CREDIT INTERENTREPRISES

CES DIFFERENTS MODES DE FINANCEMENT SE DISTINGUENT SUR TROIS CRITERES, LE CRITERE DE DUREE, LE CRITERE DE PROPRIETE, LA DIMENSION MACRO-ECONOMIQUE

1) LA DUREE : LES FINANCEMENTS LONGS ( ACTIONS, OBLIGATIONS ) S'OPPOSENT AUX FINANCEMENTS COURTS ( CREDIT INTERENTREPRISE, BILLET DE TRESORERIE ) DANS LE SENS OU LES

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CREDITS A COURT TERME COUVRENT LES BESOINS DE TRESORERIE ET LES OPERATIONS LONGUES FINANCENT LES INVESTISSEMENTS. 2) LA PROPRIETE : ON A D'UN CÔTE LES FONDS PROPRES ( AUTOFINANCEMENT, RECOURS AUX ACTIONNAIRES ) ET DE L'AUTRE LES FLUX CREATEURS D'ENDETTEMENT ( FINANCEMENT BANCAIRE ETC )

3) LA MACRO-ECONOMIE : CHAQUE OPTION RENVOIT A UN CIRCUIT

DE FINANCEMENT A VEC DES INCIDENCES DIFFERENTES.

LE FINANCEMENT INTERNE : AUTOFINACEMENT

LE FINANCEMENT EXTERNE :
DIRECT : EMISSION D'ACTIONS ET D'OBLIGATIONS

EMISSIONS DE TITRES COURTS INDIRECT : CREDIT BANCAIRE

2) LES CIRCUITS DE FINANCEMENT

COMPTABLES

LES MARCHES DE CAPITAUX ( MARCHE MONETAIRE, MARCHE FINANCIER )

UN MARCHE EST UN ESPACE DE TRANSACTION DANS LEQUEL SONT CONFRONTES DIRECTEMENT LES OFFRES ET DEMANDES DE CAPITAUX, ET OU SONT EMIS ET SOUSCRITS, SOIT DIRECTEMENT, SOIT P AR L'INTERMEDIAIRE D'ORGANISMES DE PLACEMENTS COLLECTIFS DES TITRES DE CREANCE ( MOYEN ET LONG TERME : LES OBLIGATIONS ; COURT TERME : TITRES NEGOCIABLES ) ET DES TITRES DE PROPRIETE ( ACTIONS ).

LE MARCHE MONETAIRE :

LE MARCHE MONETAIRE FERME : C'EST LE MARCHE INTERBANCAIRE RESERVE A LA BANQUE DE FRANCE, AU TRESOR ET AUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT QUI S'ACCORDENT MUTUELLEMENT DES CREDITS POUR EQUILIBRER LEUR TRESORERIE.

LE MARCHE MONETAIRE OUVERT : MARCHE OUVERT AUX ANF SUR LEQUEL SE NEGOCIENT DES TITRES DE CREANCE NEGOCIABLES DE COURT TERME D'UN MONTANT UNITAIRE MINIMAL DE 1 MILLIONS DE FRANCS. : BONS DU TRESOR, CERTIFICATS DE DEPOTS DES BANQUES, BILLETS DE TRESORERIE DES ENTREPRISES.

LE MARCHE FINANCIER :

MARCHE PRIMAIRE : LIEU OU S'EFFECTUE L'EMISSION DE TITRES ( ACTIONS, OBLIGATIONS ) AVEC LE CONCOURS DES BANQUES.

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MARCHE SECONDAIRE : LIEU OU S'EFFECTUE LA NEGOCIATION DES TITRES DEJA EMIS : LA BOURSE EST UN MARCHE SECONDAIRE.

L'INTERMEDIATION FINANCIERE

DEFINITION : L'INTERMEDIA TION FINANCIERE RECOUVRE L'INTERVENTION D'INSTITUTIONS FINANCIERES A L'INTERFACE DES AGENTS NON FINANCIERS PRETEURS ET DES AGENTS NON FINANCIERS EMPRUNTEURS. ELLE S'OPPOSE AU FINANCEMENT DIRECT QUI S'OPERE SUR LES MARCHES FINANCIERS OU PAR LE FACE A FACE.

LES INTERMEDIAIRES FINANCIERS GERENT LES INTENTIONS D'EPARGNE ET LES BESOINS DE FINANCEMENT DE NATURE ET D'ECHEANCES DIFFERENTES, EN PRENANT LE RISQUE DE GARANTIR LA LIQUIDITE, C'EST A DIRE LA DISPONIBILITE DES FONDS.

L'INTERMEDIATION A DEUX ASPECTS :

1) L'INTERMEDIA TION DE "COURT AGE" : LES INSTITUTIONS DE

CREDITS NON TRANSFORMATEURS ( CREDIT NATIONAL, CREDIT FONCIER ... ) QUI REALISENT UNE INTERMEDIATION PASSIVE. POUR DISTRIBUER DES CREDITS, ILS DOIVENT CREDITER LES COMPTES DE CES BENEFICIAIRES AUPRES DES ETABLISSEMENTS PRATIQUANT LA TRANSFORMA TION.

2) L'INTERMEDIATION DE TRANSFORMATION : LES ETABLISSEMENTS DE CREDITS TRANSFORMATEURS ( BANQUE ) QUI REALISENT UNE INTERMEDIATION ACTIVE EN ACCORDANT DES CREDITS, EN ACHET ANT DES TITRES, ET EN COLLECT ANT DES RESSOURCES. L'ACTIVITE DE TRANSFORMATION CONSISTE A FINANCER AVEC DES RESSOURCES A TOUTES ECHEANCES ( COURT TERME, INSTABILITE ) DES CREDITS A TOUTES ECHEANCES DONT CERTAINS A LONG TERME, A TAUX GARANTI.

Les banques financent leurs crédits par trois types de ressources :
-la monnaie qu'elle créée et qui alimente leurs dépôts
-l'épargne liquide et à court terme qu'elle collecte
-les ressources qu'elles empruntent à long terme et leurs capitaux propres

Les banques accordent différents types de crédits :
-au trésor ( achats de bons du trésor négociables )
-aux entreprises ( crédit de court, moyen et long terme, ex : rachat de créances commerciales )
-aux ménages ( crédit à la consommation et à l'habitat )

EVOLUTION DE L'INTERMEDIATION

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Dans les années 60-70, le financement de l'économie va être assurée par les banques qui pratiquent le mécanisme de la transformation. Les fonds à vue ou à court terme, abondants du fait de la forte préférence pour la liquidité des agents ( rendement des valeurs mobilières < rendement des actifs liquides ), sont utilisés pour des prêts à moyen et à long terme pour les entreprises. La multiplication des guichets pour assurer le renouvellement des fonds, l'implication de la banque de France pour soutenir l'opération, et la supression de la spécialisation bancaire permettant à l'ensemble des banques de faire de la collecte et du crédit contribuent au succès de cette formule.

Dans les années 70, les crédits des IF représentent 80% à 90% des financements, le solde concernant les valeurs mobilières. La moitié de ces crédits est financée par création monétaire. C'est le principe d'une économie d'endettement où on finance les dépenses sans appel à une épargne préalable. L'ajustement entre l'offre et la demande de capitaux s'effectue sur les quantités. C'est pourquoi les autorités monétaires encadrent l'octroi de crédit en limitant l'offre de capitaux pour réduire les risques d'inflation. Les taux d'intérêts sont stables.

Dans les années 80, on passe d'une économie d'endettement à une économie de marché de capitaux sur lesquels les ajustements entre l'offre et la demande de financement s'effectue par un mécanisme de prix ( variation des taux d'intérêts ). On constate une part croissante des titres dans les financements. Le financement direct sur les marchés se substitue à l'intermédiation bancaire ( financement indirect )

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LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE

1) ECONOMIE DE FINANCEMENT INTERMEDIE OU ECONOMIE D'ENDETTEMENT

L'ECONOMIE D'ENDETTEMENT ( APRES GUERRE , DEBUT DES ANNEES 80 ), EST CARACTERISEE PAR LA PREPONDERANCE DU FINANCEMENT BANCAIRE ( CREATION MONETAIRE ) ET DE LA FINANCE INDIRECTE.

DANS UNE CONOMIE D'ENDETTEMENT LES AGENTS A DEFIVIT DE FINANCEMENT COUVRE CE DEFICIT EN S'ADRESSANT PRINCIP ALEMENT OU EXCLUSIVEMENT AUX INTERMEDIAIRES FINANCIERS ( FINANCE INDIRECTE ).

DANS LE CONTEXTE FRANCAIS, LA BANQUE CENTRALE REFINANCE LARGEMENT LES BANQUES ET LE TRESOR. LA TUTELLE DES POUVOIRS PUBLICS SUR LES INSTITUTIONS FINANCIERES PERMET D'ORIENTER LES RESSOURCES VERS LES SECTEURS JUGES PRIORIT AIRES ( POLITIQUES DES GRANDS TRAVAUX, RECONSTRUCTION, AMENAGEMENT URBAIN ) ET DE MAINTENIR DES TAUX D'INTERETS FAIBLES.

EN ECONOMIE D'ENDETTEMENT LES TAUX D'INTERETS SONT SOUVENT DES PRIX DE DESEQUILIBRE, ILS N'AJUSTENT QU'IMPARFAITEMENT L'OFFRE ET LA DEMANDE DE CREDIT.

LES SOCIETES ONT UN FAIBLE TAUX D'AUTOFINANCEMENT ET FONT APPEL AU FINANCEMENT BANCAIRE; LES MENAGES ONT UNE EPARGNE FINANCIERE LIQUIDE DEPOSEE DANS LES BANQUES. L'ECONOMIE D'ENDETTEMENT PERMET UN TAUX D'INVESTISSEMENT ELEVE MAIS FAVORISE LE DEVELOPPEMENT DE L'INFLATION.

EN ECONOMIE D'ENDETTEMENT, IL SE PEUT QUE LE TAUX D'INTERET NE MONTE PAS SI LE PIB AUGMENTE ( CROISSANCE ), LA DEMANDE DE MONNAIE CONTINUE ALORS D'ETRE FORTE ET C'EST AUX AUTORITES DE REAGIR EN LIMITANT AUTORITAIREMENT LA PROGRESSION DE CREDIT OU ENCORE EN AUGMENTANT LES COÛTS DES BANQUES ( HAUSSE DU TAUX SUR LE MARCHE MONETAIRE, HAUSSE DU COEFFICIENT DE RESERVE OBLIGATOIRE )

L'offreur fixe le taux d'intérêt et les demandeurs déterminent la quantité de crédits échangés à ce taux.

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2) ECONOMIE DE FINANCEMENT PAR LES MARCHES DE CAPITAUX

L'ECONOMIE DE MARCHE FINANCIER S'OPPOSE A L'ECONOMIE D'ENDETTEMENT ( FRANCE A PARTIR DES ANNEES 80 ). ELLE EST CARACTERISEE PAR LA PREPONDERANCE DE LA FINANCE DIRECTE ( L'INVESTISSEMENT EST FINANCE PAR L'EPARGNE ET NON PAR LA CREATION MONETAIRE ).

DANS UNE ECONOMIE DE MARCHE, AGENTS A DEFICIT ET AGENTS A EXEDENTS DE FINANCEMENT ENTRENT DIRECTEMENT EN RELATION GRACE AUX MARCHES DE CAPITAUX.

L'ECONOMIE DE MARCHE EST CARACTERISEE PAR UN ENDETTEMENT IMPORT ANT DE L'ET A T ( SEUL SUSCEPTIBLE D'ALIMENTER UN MARCHE FINANCIER LARGE ET LIQUIDE ). LES SOCIETES ONT UN TAUX D'AUTOFINANCEMENT ELEVE ET FONT APPEL A LA FINANCE DIRECTE. LES MENAGES DIVERSIFIENT LEURS PLACEMENTS FINANCIERS DANS LES SICAV ET L'ASSURANCE VIE. CETTE ECONOMIE INCITE PEU A L'INVESTISSEMENT. ELLE PERMET UNE FAIBLE INFLATION ET RENFORCE LE POUVOIR DES CREANCIERS AVEC DES TAUX D'INTERETS ELEVES.

LE TAUX D'INTERET EST FLEXIBLE ET CORRESPOND A L'EQUILIBRE DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE SUR LE MARCHE FINANCIER.

QUAND LE PIB AUGMENTE, LA DEMANDE DE MONNAIE AUGMENTE CAR LES AGENTS ONT DAVANTAGE BESOIN DE MONNAIE POUR EFFECTUER LEURS TRANSACTIONS. SI LA DEMANDE EST TROP FORTE PAR RAPPORT A L'OFFRE DE MONNAIE, LES TAUX D'INTERETS VONT AUGMENTER ET REGULER LA CROISSANCE.

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MONNAIE ET RELATIONS INTERNATIONALES

1) OPERATIONS AVEC L'EXTERIEUR ET FINANCEMENT INTERNATIONAL

LES ECHANGES DE PRODUITS, DE SERVICES ET DE CAPITAUX D'UN PAYS AVEC L'EXTERIEUR, C'EST-A-DIRE AVEC LES NON RESIDENTS NECESSITENT L'UTILISATION DE MONNAIES QUE CE PAYS N'EMET PAS : LES DEVISES ETRANGERES.

LA BALANCE DES PAIEMENTS, QUI DONNE LE RELEVE COMPTABLE

DE TOUTES LES TRANSACTIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES REALAISEES PENDANT UNE PERIODE DONNEE ENTRE RESIDENTS ET NON RESIDENTS, CLASSE CES OPERATIONS EN TRANSACTIONS COURANTES ET MOUVEMENTS DE CAPITAUX.

LES TRANSACTIONS COURANTES COMPRENNENT LES MOUVEMENTS DE MARCHANDISES, IMPORT A TIONS ET EXPORT A TIONS ET LES ECHANGES DE SERVICES TELS QUE LE TRANSPORT, LE TOURISME, LES BREVETS, + LES REVENUS DU CAPITAL PLACE OU EMPRUNTE A L'EXTERIEUR.

LES MOUVEMENTS DE CAPITAUX INCLUENT TOUTES LES OPERATIONS PATRIMONIALES : LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ( ACHATS DE PROPRIETE IMMOBILIERE OU D'ENTREPRISES ), LES INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE ( ACHATS DE VALEURS MOBILIERES ), LES CREDITS COMMERCIAUX LONGS.

LE SOLDE DE LA BALANCE COMMERCIALE DONNE UNE IDEE DE LA COMPETITIVITE DE L'ECONOMIE ( QUALITE DES PRODUITS, ET PRIX PAR RAPPORT A CEUX DES CONCURRENTS )

LE SOLDE DES TRANSACTIONS COURANTES PERMET DE SAVOIR SI L'ECONOMIE VIT AU DESSUS DE SES MOYENS. L'ECONOMIE DONT LES OPERATIONS COURANTES SONT DEFICITAIRES SE TROUVE DANS UNE SITUATION ANALOGUE A CELLE D'UN AGENT QUI DEPENSE EN S'ENDETTANT ( EMPRUNTS EXTERIEURS) OU EN CONSOMMANT SON P A TRIMOINE ( VENTE AUX NON RESIDENTS D'UNE P ARTIE DE L'APPAREIL PRODUCTIF ET LIQUIDATION DES RESERVES EN OR OU EN DEVISES.

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LE SOLDE DE LA BALANCE DES OPERATIONS ( TRANSACTIONS COURANTES + MOUVEMENTS DE CAPITAUX )SE REPERCUTE SUR LES CREANCES ET LES ENGAGEMENTS DES BANQUES ET DE L'ETAT QUI EN ASURENT LE REGLEMENT VIS A VIS DE L'EXTERIEUR : CONTREPARTIE DE LA MASSE MONETAIRE : CREANCE SUR L'EXTERIEUR.

2) SYSTEME DE CHANGE ET LIQUIDITES INTERNATIONALES

LE MARCHE DES CHANGES :

LE CHANGE C'EST LA CONVERSION D'UNE MONNAIE EN UNE AUTRE MONNAIE.
LE TAUX DE CHANGE C'EST LE PRIX AUQUEL S'ECHANGE LES MONNAIES NATIONALES SUR LE MARCHE DES CHANGES.

LE MARCHE DES CHANGES ORGANISE PAR LES PLUS GRANDES BANQUES EST ESSENTIELLEMENT SCRIPTURAL : LES OPERATIONS S'Y REALAISENT PAR SIMPLE JEU D'ECRITURE ENTRE LES CLIENTS ( LES BANQUES NATIONALES ) ET LEURS CORRESPONDANTS ( BANQUES ETRANGERES ).

L'ECHANGE DE MONNAIE NA TIONALE CONTRE DEVISES ETRANGERES MODIFIE LA QUANTITE DE MONNAIE DETENUE PAR LES ANF ET LA LIQUIDITE DU SYSTEME BANCAIRE. LES ACHATS DE DEVISE PAR LES BANQUES AUX ANF ABOUTISSENT A UNE CRATION MONETAIRE ; LES VENTES DE DEVISES PROVOQUENT UNE DESTRUCTION MONETAIRE. UN DEFICIT DE LA BALANCE DES PAIEMENTS ABOUTIT A UNE DIMINUTION DE LA MASSE MONETAIRE S'IL N'EST P AS COMPENSE P AR UNE ENTREE DE CAPITAUX ETRANGERS.

CHANGE FIXE : DANS UN SYSTEME DE CHANGE FIXE, LE COURS D'UNE MONNAIE ( SA PARITE OFFICIELLE ) EST DEFINI PAR RAPPORT A UN ETALON DE REFERENCE ( DOLLAR DANS LE SYSTEME DE BRETTON WOODS, PANIER DE MONNAIES APPELE ECU DANS LE SME SYSTEME MONETAIRE EUROPEEN ); L'INTERVENTION DES BANQUES CENTRALES ( REMPLACER L'OFFRE OU LA DEMANDE : VENDRE OU ACHETER DU FRANC ) DOIT PERMETTRE DE MAINTENIR LA STABILITE DES TAUX AVEC DE PETITES MARGES DE FLUCTUATIONS. CETTE POLITIQUE EST FINANCEE PAR DES VARIATIONS DE RESERVE EN DEVISES OU PAR DES EMPRUNTS.

CHANGE FLOTTANT : DANS CE SYSTEME, LA BANQUE CENTRALE LAISSE FLUCTUER LE COURS DE SA MONNAIE CAR ELLE N'A AUCUN OBJECTIF A ATTEINDRE OU A DEFENDRE. DEPUIS 1973, CE SYSTEME

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TEND A SE GENERALISER SAUF DANS DES ZONES DE STABILITE MONETAIRE COMME LE SME ( SYSTEME EN VIGUEUR ENTRE 1979 ET 1993 POUR LES PAYS EUROPEENS : MISE EN COMMUN DE RESERVE DE CHANGE, PARITE FIXE MAIS AJUSTABLE )

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE

APPRECIATION : AUGMENTATION DU TAUX DE CHANGE, C'EST-A- DIRE LA VALEUR D'UNE MONNAIE PAR RAPPORT A D'AUTRES EN REGIME DE CHANGE FLEXIBLE. AUGMENTE LE PRIX DES EXPORTATIONS ET DIMINUE LE PRIX DES IMPORTATIONS.

DEPRECIATION : DIMINUTION DU TAUX DE CHANGE, C'EST A DIRE DE LA VALEUR D'UNE MONNAIE PAR RAPPORT A D'AUTRES DANS UN SYSTEME DE CHANGE FLEXIBLE. AUGMENTE LE PRIX DES IMPORTATIONS ET DIMINUE LE PRIX DES EXPORTATIONS

DEVALUATION : DIMINUTION DE LA VALEUR D'UNE MONNAIE DANS UN SYSTEME DE CHANGE FIXE. RESULTE D'UNE DECISION DES AUTORITES. EX : LE MARK PASSE DE 3 FRANCS A 4 FRANCS, CELA COUTE MOINS CHER POUR LA FRANCE DE FINANCER SON DEFICIT DE LA BALANCE DES PAIEMENTS AVEC L'ALLEMAGNE. LE PRIX DES IMPORTATIONS AUGMENTE 100 MARK PASSE DE 300 A 400 FRANCS, LE PRIX DES EXPORTATIONS DIMINUE 100 FRANCS PASSE DE 33 MARKS A 25 MARK. UNE DEVALUATION EST ACCOMPAGNE D'UNE POLITIQUE D'AUSTERITE ( BLOCAGE DES SALAIRES ) POUR NE PAS QUE L'INFLATION IMPORTEE N'AGGRAVE LE DEFICIT COMMERCIAL NECESSITANT UNE NOUVELLE DEVALUATION QUI ACCELERERAIT L'INFLA TION.

REEVALUATION : AUGMENTATION DE LA VALEUR D'UNE MONNAIE PAR RAPPORT A D'AUTRES MONNAIES DANS UN REGIME DE CHANGE FIXE. LE MECANISME EST LE CONTRAIRE DE CELUI DECRIT DANS LA DEVALUATION. EX : REEVALUATION DU FRANC PAR RAPPORT AU MARK : LE MARK PASSE DE 4 FRANCS A 3 FRANCS.

LE MARCHE DES CAPITAUX INTERNATIONAUX :

L'EXPANSION DES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX A ETE FAVORISE PAR LA DISPARITION DU CONTRÔLE SUR LE CHANGE ET SUR LA CONVERTIBILITE DES MONNAIES. LES ETATS ET LES ORGANISMES DE CREDITS TROUVENT DES FINANCEMENTS DIRECTEMENT SUR DES MARCHES OU LES OPERATEURS ( PRETEURS,EMPRUNTEURS ) SONT NON RESIDENTS : LES XENOMARCHES. SUR CES MARCHES LES TRANSACTIONS S'EFFECTUENT DANS DES DEVISES INTERNA TIONALES LES EURODEVISES ( DOLLAR, YEN, MARK, ECU ). CES MARCHES ECHAPPENT AU CONTRÔLE DES AUTORITES MONETAIRES. LES POLITIQUES NATIONALES DE RESTRICTION DE CREDIT SONT INNEFFICACE PUISQUE LES AGENTS PEUVENT TROUVER LES LIQUIDITES DESIREES SUR CES MARCHES ETRANGER. POUR STABILISER LA MASSE MONETAIRE IL FAUT DONC CONTROLER

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L'ENTREE DE DEVISES, EN COMP ARANT LES T AUX D'INTERETS PRA TIQUES SUR CES MARCHES ETRANGERS A VEC LE TAUX D'INTERET NATIONAL.

La banque de France contrôle de manière directe ou indirecte les taux d'intérêts sur le marché monétaire ( le prix de la monnaie : un coût pour l'emprunteur, un gain pour le prêteur ). Elle fixe le taux d'intérêt en fonction des contraintes internes : exemple s'il y a augmentation du crédit, augmentation de la masse monétaire, augmentation des prix, inflation ; la banque de France va augmenter le taux d'intérêt , augmenter le coût du refinancement, réduire la demande de monnaie et réduire la masse monétaire ). Pour relancer la demande, la consommation, elle peut relancer la demande de monnaie et l'octroi de crédit en diminuant les taux.

Sur le plan extérieur ces mesures peuvent aller à l'encontre de leur objectif. Dans le premier cas, augmentation des taux, les banques emprunteurs peuvent se refinancer à l'extérieur sur des places ou le taux est moins élevé ( absence de contrôle et la masse monétaire continue d'augmenter, inflation ) en revanche cela peut permettre l'entrée de capitaux étrangers et favoriser un exedént de la balance des paiements. Dans le deuxième cas, la baisse des taux peut inciter les banques prêteurs à placer leurs exedents sur des marchés extérieurs à taux plus eleves : ( fuite de capitaux et baisse de la masse monétaire, déficits de la balance des paiements ) Il faut donc ajuster les taux en fonction de ceux pratiques sur les autres places financiers.

3) LES INTERDEPENDANCES MARCHE DE CHANGE, MARCHE DE CAPITAUX

LES INTERRELATIONS ENTRE MARCHE DE CHANGE ET MARCHES DE CAPITAUX EXPLIQUENT LA DEPENDANCE RECIPROQUE DES TAUX DE CHANGE ET DES TAUX D'INTERETS. Elles peuvent limiter l'autonomie de décision en matière de politique économique nationale : c'est la contrainte externe.

EX : les taux d'intérêts influencent les taux de change

Si les taux d'intérêts sont plus élevés aux Etats-Unis qu'en France, il y aura une fuite de capitaux de la France vers les Etats-Unis. Cette entrée de capitaux augmentera la masse monétaire en dollar par rapport à une diminution de la masse monétaire en Francs. La convertibilité du francs en dollar sera modifié, le dollar passera de 3 francs à 5 francs ( dépréciation du franc par rapport au dollar ).

EX : les taux de change influencent les taux d'intérêts

Si une banque centrale veut stabiliser le cours du change, elle peut intervenir par ses offres ( appréciation de la monnaie ) ou demandes de devises ( dépréciation de la monnaie ), mais elle peut agir sur les mouvements de capitaux en modifiant les taux d'intérêts sur les marchés de capitaux français. Une dépréciation de la monnaie nationale sur le marchés des changes pourra exiger une augmentation des taux d'intérêrets afin d'attirer des capitaux étrangers pour soutenir la demande de monnaie et apprécier la monnaie. A l'inverse une appréciation de la monnaie pourra exiger une baisse des taux pour augmenter l'offre de monnaie et retrouver un équuilibre.

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Le problème c'est qu'il y a une contradiction entre les objectifs de contrôle des taux d'intérêts ( politique interne ) et de contrôle des taux de change ( contrainte externe )

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LA POLITIQUE MONETAIRE

1) POLITIQUE MONETAIRE ET POLITIQUE ECONOMIQUE

LA POLITIQUE MONETAIRE INCOMBE AUX AUTORITES MONETAIRES. CELLES-CI ONT DES OBJECTIFS GENERAUX QUE SONT LA STABILITE DE LA VALEUR INTERNE ( PRIX ) ET EXTERNE ( CHANGE ) DE LA MONNAIE, LE NIVEAU D'ACTIVITE ET D'EMPLOI, LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE. LA POLITIQUE MONETAIRE UTILISEE SEULE NE PERMET PAS D'ATTEINDRE TOUS CES OBJECTIFS. ACTIVITE,EMPLOI, CROISSANCE, DEVELOPPEMENT SONT PLUTOT DES RESSORTS DE POLITIQUES BUDGET AIRES ( ALLOCA TIONS ET REPARTITION DES RESSOURCES, MESURES FISCALES SUR L'EMPLOI ET LES SALAIRES ET LA DEMANDE ).

L'ACTION QUANTITATIVE :

LA MONNAIE PEUT EXERCER UNE INFLUENCE PAR SA QUANTITE EN CIRCULATION EN TANT QUE MOYEN DE PAIEMENT ALIMENTANT LA DEMANDE GLOBALE. PLUS LA QUANTITE AUGMENTE, PLUS LA CONSOMMATION AUGMENTE, L'AUGMENTATION DE LA DEMANDE ENTRAINANT UNE AUGMENT A TION DE L'OFFRE ( DES INVESTISSEMENTS, PRDOUCTION, CROISSANCE ) ET / OU DES PRIX.

MAIS LES AGENTS PEUVENT POUR DES RAISONS DE PRECAUTION OU DE SPECULATION CONSERVER LES STOCK DE MONNAIE SANS LES DEPENSER . L'IMPACT SUR LA DEMENDE GLOBALE SERA REDUIT. SUR CE POINT LES MONETARISTES ( FRIEDMAN ) ET LES KEYNESIENS S'OPPOSENT. POUR LES MONETARISTES TOUT ACCROISSEMENT DE LA MASSE MONETAIRE SE TRADUIT PAR DES DEPENSES ACCRUES OU DES PLACEMENTS, TOUTE DIMINUTION PAR UNE BAISSE DES DEPENSES. POUR LES KEYNESIENS LE COMPORTEMENT DE DEPENSE D'UN AGENT NE DEPEND PAS DU DEGRE DE LIQUIDITE MAIS DU REVENU : EX LES INVESTISSEMENTS DES ENTREPRISES DEPENDENT PLUS DE LEURS PROFITS QUE DE LEUR TRESORERIE.

L'ACTION PAR LES TAUX D'INTERETS :

LA VARIATION DES TAUX D'INTERETS AGIT SUR LES DEPENSES FINANCEES PAR EMPRUNT ET ELLE EXERCE UNE INFLUENCE SUR LE NIVEAU DE LA DEMANDE GLOBALE ( SI LES TAUX DIMINUENT INTERRESSANT DE CONSOMMER OU D'INVESTIR AU LIEU D'EPARGNER / PROPENSION A CONSOMMER ET A INVESTIR ). LA VARIATION DES TAUX AGIT SUR LE COÛT DU FINANCEMENT PAR CREDIT BANCAIRE ET DONC PEUT FREINER OU ENCOURAGER LA CREATION MONETAIRE ET DONC LA QUANTITE DE MONNAIE ( CF PRECEDEMMENT ).

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LE RÔLE DES ANTICIPATIONS :
LES ANTICIPATIONS DETERMINENT DE FAçON IMPORTANTE LE

COMPORTEMENT DES AGENTS.

ANTICIPATION 1 : LES TAUX D'INTERETS AUGMENTENT, LES AGENTS ANTICIPENT UNE BAISSE DE LA DEMANDE ( TRANSFERT DES LIQUIDITES VERS L'EPARGNE : EFFET DE SUBSTITUTION ) BAISSE DE LA DEMANDE QUI RISQUE DE REDUIRE L'ACTIVITE FUTURE DES ENTREPRISES, DONC LES PROFITS ET DONC LES DIVIDENDES : MECANIQUEMENT LE COURS DES TITRES BAISSE.

ANTICIPATION 2 : EN PERIODE D'INFLATION, LES AGENTS PEUVENT ANTICIPER SUR UNE HAUSSE REGULIERE DES PRIX QUI REDUIT LE POUVOIR D'ACHAT EN DIMINUANT LA VALEUR DU STOCK REEL DE MONNAIE EN CIRCULATION. CELA LES INCITE A CONSOMMER ( SI TAUX D'EMPRUNT < TAUX D'INFLATION ) OU A EPARGNER ( SI TAUX DE REMUNERATION DES PLACEMENTS > TAUX D'INFLATION ).

L'UN DES MOYENS D'ACTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE CONSISTE A INFLUENCER CES ANTICIPATIONS PAR DES EFFETS D'ANNONCE ( DES SIGNAUX ADRESSES AUX AGENTS ECONOMIQUES ) EX : VOLONTE DE REDUIRE L'INFLATION ET DE MAINTENIR LE TAUX DE CHANGE STABLE OU POLITIQUE DE RELANCE DE L'ECONOMIE, DANS LE PREMIER CAS REDUIT LA DEMANDE DANS L'AUTRE STIMULE LA DEMANDE.

2) LES THEORIES ECONOMIQUES

APPROCHE KEYNESIENNE : de la seconde guerre mondiale aux années 70

LA POLITIQUE MONETAIRE D'INSPIRATION KEYNESIENNE EST UNE POLITIQUE D'ACCOMP AGNEMENT D'AUTRES MESURES ECONOMIQUES. L'INSTRUMENT PRIVILEGIE DE CETTE POLITIQUE EST LE TAUX D'INTERET ( REMUNERATION DES PLACEMENTS LONGS ACTIONS ET OBLIGATIONS ) QUI AGIT SUR LA REPARTITION DU REVENU. IL INTERVIENT A DEUX NIVEAUX :

DANS LE SECTEUR FINANCIER, COMME DETERMINANT DE LA DEMANDE DE MONNAIE. LE TAUX FONDE LA PREFERENCE POUR LA LIQUIDITE DES AGENTS. LORSQUE LE TAUX AUGMENTE, LES PLACEMENTS DEVIENNENT PLUS INTERRESSANTS QUE LA MONNAIE ( DEMANDE DIMINUE ) ; ET INVERSEMENT.

DANS LE SECTEUR REEL COMME DETERMINANT DE LA DEMANDE D'INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES, LE T AUX D'INTERET CONTRIBUE A LA FORMATION DE LA DEMANDE GLOBALE ET A LA FORMATION DU PIB . L'INCITATION A INVESTIR EST D'AUTANT PLUS FORTE QUE LE TAUX D'INTERET EST BAS : INVESTIR DEVIENT PLUS INTERRESSANT QUE PLACER LES REVENUES DE LA PRODUCTION.

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LA POLITIQUE KEYNESIENNE EST LIMITEE POUR PLUSIEURS RAISONS :

ELLE NE TIENT PAS COMPTE DE LA CONTRAINTE EXTERIEURE EN ECONOMIE OUVERTE ( RELANCE KEYNESIENNE EN BAISSANT LES TAUX ET EN STIMULANT LA DEMANDE ET L'INVESTISSEMENT PROFITE AUX IMPORTATIONS ET NON A LA CROISSANCE INTERIEURE )

ELLE NE TIENT PAS COMPTE DE LA CONTRAINTE INTERIEURE EN ECONOMIE FERMEE ( LA RELANCE PAR LA BAISSE DES TAUX JUSTIFIE PAR LE CHOMAGE SE DEROULANT EN PERIODE DE SURCAP ACITE DE L'OFFRE PROVOQUE DE L'INFLA TION , UNE SURCAPACITE ENCORE PLUS GRANDE ET DAVANTAGE DE CHOMAGE ) INFLATION + CHOMAGE = STAGFLATION

APPROCHE MONETARISTE : depuis les années 70, influencé par Milton Friedman

EN TERMES DE POLITIQUE ECONOMIQUE L'ACCENT EST MIS SUR L'IMPACT INFLATIONNISTE DE LA CREATION MONETAIRE. A CAUSE DE L'INFLA TION PROVOQUEE P AR LA POLITIQUE DE RELANCE ( BUDGETAIRE OU MONETAIRE ), CELLE-CI NE PEUT PAS AVOIR D'EFFETS DURABLES SUR L'ACTIVITE ECONOMIQUE ET DONC SUR LE NIVEAU D'EMPLOI.

LA PREFERENCE DES MONETARISTES VA VERS UN OBJECTIF DE CONTROLE DE LA QUANTITE DE MONNAIE AU COURS DU TEMPS, ET NON VERS UNE MANIPULATION DU TAUX D'INTERET. IL DEVIENT POSSIBLE DE LUTTER CONTRE L'INFLATION SANS RISQUE SUR L'ACTIVITE ( CHOMAGE, SOUS-EMPLOI ) EN PRATIQUANT UNE POLITIQUE MONETAIRE FORTE.

POUR LES MONETARISTES, LA MONNAIE EST NEUTRE EU EGARD A L'ACTIVITE ECONOMIQUE A CAUSE DES ANTICIPATIONS RATIONNELLES DES AGENTS. LES EFFETS DES VARIATIONS DE LA MONNAIE SUR LA HAUSSE DES PRIX SONT ANTICIPES. DE CE FAIT LA POLITIQUE MONETAIRE NE SAURAIT MODIFIER LES VOLUMES D'ACTIVITE ET DONC L'EQUILIBRE MACRO-ECONOMIQUE. POUR CETTE RAISON LES MONETARISTES PRIVILEGIENT L ARECHERCHE D'UN EQUILIBRE DU TAUX D'INTERET ET DU TAUX DE CHANGE SUR LES MARCHES FINANCIERS.

3 ) LE DISPOSITIF DE LA POLITIQUE MONETAIRE

LES OBJECTIFS FINAUX

L'OBJECTIF FINAL INTERNE :

L'OBJECTIF D'EQUILIBRE INTERNE CONSISTE A LA FOIS QUE L'INSUFFISANCE DE MOYENS DE FINANCEMENT ET LE NIVEAU ELEVE

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DES TAUX D'INTERETS NE FREINENT L'ACTIVITE ECONOMIQUE ET L'EMPLOI, OU QU'A L'INVERSE LA TROP GRANDE ABONDANCE MONETAIRE ALIMENTANT LA DEMANDE INTERNE N'ABOUTISSE A L'INFLATION ( INFLATION PAR LA DEMANDE, INFLATION PAR LES CÔUTS )

L'INFLA TION P AR LA DEMANDE SE PRODUIT LORSQUE EN SITUATION Où LA DEMANDE EST SUPERIEURE A L'OFFRE, L'OFFRE NE PEUT PAS PROGRESSER A CAUSE D'UNE INSUFFISANCE QUANTITATIVE OU QUALITATIVE DES EQUIPEMENTS ( TECHNOLOGIE, INVESTISSEMENT ) OU DE LA MAIN-D'OEUVRE ( QUALIFICATIONS ). IL SE PRODUIT ALORS UN AJUSTEMENT PAR LES PRIX.

L'INFLATION PAR LES COÛTS CORRESPOND A UNE INFLATION PAR LES REVENUES. LES SALAIRES AUGMENTENT CE QUI PROVOQUE UNE HAUSE DES COÛTS DE PRODUCTION ET DONC UNE HAUSSE DES PRIX POUR MAINTENIR LES MARGES A LEUR NIVEAU ET DONC UNE HAUSSE DES SALAIRES POUR MAINTENIR LE POUVOIR D'ACHAT ET DONC UNE HAUSSE DES COÛTS ETC...

L'OBJECTIF FINAL EXTERNE :

COMPTE TENU DE L'APPARTENANCE DE LA FRANCE AU SME ET DE CE QUE CELA IMPLIQUE, L'OBJECTIF EXTERNE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EST LA STABILITE DU TAUX DE CHANGE. CELUI-CI DEPEND DE LA CONFRONTATION DES OFFRES ET DES DEMANDES DE DEVISES LIEES AUX ECHANGES COMMERCIAUX ET FINANCIERS AVEC LE RESTE DU MONDE.

POUR ST ABILISER LE T AUX DE CHANGE, IL S'AGIT DE LUTTER CONTRE LE DEFICIT DES TRANSACTIONS COURANTES. SI LA PROPENSION A IMPORTER EST FORTE, TOUTE AUGMENTATION DE LA MASSE MONETAIRE ET DONC DE LA DEMANDE SERA REPORTE SUR L'IMPORTATION ( EN FRANCE 25% DE LA DEMANDE EST CONSACRÉE AUX PRODUITS ETRANGERS ) ; SANS ETRE COMPENSEE PAR LES EXPORTATIONS CECI ENTRAINERA UN DEFICIT DES TRANSACTIONS COURANTES ET DE LA BALANCE COMMERCIALE AUGMENTANT PAR LA MÊME LE BESOIN DE DEVISES POUR LA FRANCE ET EN DIMINUANT LE BESOIN EN FRANCS POUR LE RESTE DU MONDE ( BAISSE DU TAUX DE CHANGE )

IL S'AGIT EGALEMENT DE LUTTER CONTRE LE DIFFERENTIEL D'INFLATION. SI LE TAUX D'INFLATION EST SUPERIEUR EN FRANCE PAR RAPPORT A L'ETRANGER, CELA ENCOURAGERA LES IMPORTATIONS AU DETRIMENT DES EXPORTATIONS ET FAVORISERA LA SORTIES DE FRANCS PAR RAPPORT A L'ENTREE DE DEVISES D'Où BAISSE DU TAUX DE CHANGE.

LA CONTRADICTION DES OBJECTIFS INTERNES ET EXTERNES :

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LA QUESTION CONSISTE A SAVOIR SI ON PEUT DEFENDRE LA PARITE DU FRANC AU SEIN DU SME TOUT EN CONTROLANT L'INFLATION EN EVITANT UNE BAISSE TROP IMPORTANTE DE L'ACTIVITE, SOURCE DE CHOMAGE.

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LES INSTRUMENTS MONETAIRES

LES INSTRUMENTS UTILISES PEUVENT CONSISTER EN DES ACTIONS REGLEMENTAIRES ( CONTRÔLE DU CREDIT ET DU CHANGE, TAUX D'INTERET ADMINISTRE ) QUI LIMITENT LE JEU DES MECANISMES DE MARCHE, OU DES ACTIONS INDIRECTES QUI CHERCHENT A ORIENTER LES MARCHES EN UTILISANT LA MONNAIE CENTRALE. APRES AVOIR LONGTEMPS EMPLOYE DES PROCEDURES DE CONTRÔLE DIRECT, LES AUTORITES MONETAIRES FRANçAISES LES ONT ABANDONNEES ET ONT ADOPTE DEPUIS 1987 UNE REGULATION PAR LES TAUX D'INTERET REPOSANT SUR LE MARCHE INTERBANCAIRE ET LA MONNAIE CENTRALE.

1) LES INSTRUMENTS DE CONTROLE DIRECT : LA VOIE REGLEMENTAIRE

LE CONTRÔLE DU CREDIT ( DE 1972 A 1986 )

L'ENCADREMENT DU CREDIT CONSISTE A LIMITER DIRECTEMENT LE VOLUME DES CREDITS ACCORDES PAR DES NORMES DE PROGRESSION.
LA REGULATION DU CREDIT PRATIQUEE EN 1985-1986 SUPPRIMAIT LES NORMES DE PROGRESSION MAIS OBLIGEAIT LES BANQUES A FINANCER LEURS ENCOURS DE CREDIT PAR DES RESSOURCES ST ABLES NON MONET AIRES ( FONDS PROPRES, EMISSIONS D'OBLIGATIONS ).

LE SYSTEME EST EFFICACE, IL LIMITE LE FINANCEMENT MONETAIRE AU PROFIT DU DEVELOPPEMENT DES FONDS PROPRES ET DES EMISSIONS SUR LE MARCHE FINANCIER.

LE CONTRÔLE DES CHANGES ( SUPPRIMÉ DANS LES ANNEES 90 )

OBJECTIF 1 : LIMITER LES SORTIES DE CAPITAUX DES RESIDENTS AFIN DE SAUVEGARDER LA VALEUR DU FRANC ET DE CONSERVER L'EPARGNE NATIONALE POUR LE FINANCEMENT INTERNE.

OBJECTIF 2 : ISOLER LES MARCHES DE CAPITAUX NATIONAUX DES MARCHES EXTERIEURS AFIN DE PRATIQUER DES TAUX D'INTERETS MODESTES SANS CRAINDRE LA SORTIE DES CAPITAUX RESIDENTS.

LA SUPPRESSION DU CONTROLE DES CHANGES REND CADUC LA MISE EN OEUVRE DU CONTROLE QUANTITATIF DU CREDIT PUISQUE L'ON PEUT EMPRUNTER A L'EXTERIEUR. ELLE FAIT PERDRE SON AUTONOMIE A LA POLITIQUE MONETAIRE EN DONNANT LA PREEMINENCE A LA CONTRAINTE EXTERNE DANS LA GESTION DES TAUX D'INTERETS ( DIFFERENTIEL DES TAUX D'INTERETS )

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LE CONTROLE DES MARCHES DE CAPITAUX ET DES TAUX D'INTERETS

LES TAUX DU MARCHE FINANCIER ONT ETE MAINTENU ARTICFICIELLEMENT BAS PAR UN CALENDRIER DES EMISSIONS LIMITANT LA DEMANDE DES CAPITAUX, ET PAR DES BONIFICATIONS DES DEMANDES DE CREDIT FINANCEES SUR RESSOURCES BUDGETAIRES. LE DEVELOPPEMENT DE CETTE POLITIQUE HORS MARCHE A DECOURAGE LA FORMATION DE L'EPARGNE ET PERMIS LA REALISA TION D'INVESTISSEMENTS INSUFFISAMMENT PRODUCTIFS, ENCOURAGEANT L'ENDETTEMENT DES AGENTS.

2) LES INSTRUMENTS DE CONTROLE INDIRECT : L'ACTION PAR LE MARCHE

L'ACTION INIRECTE CONSISTE A AGIR SUR LA MASSE DE MONNAIE CENTRALE ( TOTAL DES BILLETS ET COMPTES COURANTS BANQUE DE FRANCE ) CAR LA MONNAIE CENTRALE CONDITIONNE L'ACTIVITE DE CREATION MONETAIRE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET DONC AGIT SUR LA FORMATION DES TAUX D'INTERETS SUR LE MARCHE INTERBANCAIRE.

LES RESERVES OBLIGATOIRES ( 1967-1987 )

POUR REDUIRE L'OFFRE DE CREDIT, LES AUTORITES MONETAIRES PEUVENT AGIR SUR EN AUGMENTANT LE MONTANT DES RESERVES OBLIGATOIRES, ET DONC EN AUGMENTANT LE COÛT DU CREDIT, CE QUI AURA POUR EFFET DE REDUIRE LA DEMANDE DE MONNAIE ET DE FAIRE AUGMENTER LES TAUX D'INTERETS.

L'ACTION SUR L'OFFRE DE MONNAIE CENTRALE

LA BANQUE CENTRALE PEUT INTERVENIR SUR LE MARCHE BANCAIRE EN JOUANT SUR LES QUANTITES OU SUR LES PRIX (TAUX D'INTERETS) : DANS LE PREMIER CAS ON MET EN OEUVRE UNE POLITIQUE DITE DE BASE MONETAIRE QUI CONSISTE A BLOQUER LES REFINANCEMENTS AUPRÈS DES BANQUES EN REDUISANT LA MASSE MONNAIE CENTRALE EN CIRCULATION, CE QUI AURA POUR EFFET DE REDUIRE LE CREDIT ET LA MASSE MONETAIRE EN CIRCULATION. LE DEUXIEME CAS EST UNE POLITIQUE DE TAUX DIRECTEURS, EN AUGMENTANT LE TAUX DES RESERVES OBLIGATOIRES, CELA DIMINUE L'OFFRE DE MONNAIE CENTRALE ET AUGMENTE LE TAUX DU CREDIT INTERBANCAIRE ( COUT PLUS ELEVE DU CREDIT ) CE QUI REDUIRA LA MASSE MONETAIRE EN CIRCUL A TION.

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